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Attaque d'une gendarmerie et d'un commissariat dans la banlieue d'Abidjan

[Cote d'Ivoire] Cote d'Ivoire soldiers Reuters\Ruben Sprich
Fighting erupts on the outskirts of Abidjan
Des individus non identifiés ont attaqué samedi nuit une brigade de gendarmerie et un poste de police de police de la banlieue d’Abidjan, puis se sont dirigés vers Agboville, une ville située à 80 km au nord, ont indiqué les Forces de défense et de sécurité ivoiriennes dans un communiqué lu dimanche à la télévision nationale.

Cinq gendarmes ont été tués par « des individus non identifiés et lourdement armés » qui ont attaqué la brigade de gendarmerie et le commissariat de la ville d’Anyama, dans la banlieue nord d’ Abidjan, vers 22 heures, samedi nuit, précise le communiqué.

Quatre assaillants ont trouvé la mort au cours des échanges de coups de feu avec les militaires dépêchés en renfort dans la ville par le gouvernement, ajoute le communiqué.

Toujours selon le communiqué, les assaillants se sont ensuite repliés sur la localité d’Agboville, où ils ont attaqué la gendarmerie, le commissariat et la prison civile, dimanche matin.

« Les forces de défense et de sécurité ivoiriennes sont en ce moment en train de reprendre le contrôle de la situation », note le communiqué.

L’attaque n’a pas été imputée immédiatement aux Forces nouvelles qui occupent le nord de la Côte d’Ivoire depuis le début de la guerre civile qui a éclaté en septembre 2003.

Selon certaines rumeurs qui circulaient à Abidjan, une faction dissidente de l’armée ivoirienne serait peut-être à l'origine de cette attaque.

Les porte-paroles des 6000 soldats des forces onusiennes de maintien de la paix en Côte d’Ivoire et des 4000 militaires du contingent français de l’opération Licorne qui appuie la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont condamné cette attaque et indiqué qu’ils n’avaient aucune information sur l’identité des assaillants.

Cette nouvelle flambée de violence se produit à un moment crucial du processus de paix en cours en Côte d'Ivoire. Le désarmement des forces rebelles et des milices pro-gouvernementales doit avoir lieu dans les deux prochains mois et ouvrir aux élections présidentielles prévues le 30 octobre.

Mais cet incident risque de mettre à mal l’accord de paix conclu fin juin lors du sommet qui s’est tenu à Pretoria, la capitale de la République sud-africaine.

Les leaders du G7 leaders se sont réunis le week-end dernier pour discuter d’un éventuel boycott des élections présidentielles si les réformes convenues avec les médiateurs internationaux n’étaient pas totalement appliquées, précisent les mêmes sources.

Le chef de file des forces rebelles, Guillaume Soro, est rentré en Côte d'Ivoire la semaine dernière après quatre mois passés à l’étranger. Il a annulé la conférence de presse qu’il devait donner dimanche à Bouaké, le fief des Forces nouvelles.

Les habitants de Grand Yapo, village situé à 10 km au sud d’Agboville, ont indiqué à IRIN que les assaillants avaient libéré tous les détenus de la prison d’Agboville, mais que certains évadés avaient été repris.

Selon les indications fournies à Reuters par une source militaire, 1 500 à 2 000 prisonniers auraient été libérés par les assaillants.

En novembre 2004, une libération de masse identique avait eu lieu à la prison centrale d’Abidjan pendant les émeutes anti-françaises organisées pendant plusieurs jours par les partisans de Gbagbo.

Armés de fusils de chasse, de machettes, de haches, d’arcs et de flèches, les habitants de Grand Yapo ont dressé des barrages sur la route principale menant à la localité d’Agboville et interdit à la presse internationale ainsi qu’au correspondant d’IRIN tout accès à Agboville.

« On n’a aucune idée de ces personnes, mais nous sommes prêts à les combattre », a lancé Mboke Gberi, le chef du mouvement d’autodéfense de la bourgade voisine, Petit Yapo. « Quand la guerre a éclaté, c’est nous qui avions assuré la sécurité de cette route », a-t-il ajouté.

En rentrant à Abidjan, le correspondant d’IRIN a croisé des dizaines de camions militaires acheminant des soldats gouvernementaux vers la localité d’Agboville.

L’ONUCI a indiqué qu’elle avait décrété l’« état d’alerte » suite aux attaques du week-end dernier.

Dans son communiqué publié dimanche, l’ONUCI a annoncé qu’elle avait dépêché des unités militaires à Agboville pour « contribuer à rétablir le calme ».

« L’ONUCI condamne énergiquement cette action injustifiée qui risque d’hypothéquer les importants progrès réalisés dans le processus de paix, particulièrement après la dernière réunion de Pretoria du 28 et 29 juin », ajoute le communiqué.

La mission des Nations unies a appelé toutes les parties à « s’abstenir de toute action susceptible de contribuer à aggraver une situation déjà préoccupante ».

Selon le Colonel Philippe de Cussac, porte-parole des forces onusiennes de maintien de la paix, un hélicoptère de l’armée française a survolé la ville d’Agboville dimanche après-midi et la ville semblait calme.

A Abidjan, tout semblait se dérouler normalement et les rues étaient pleines de monde dimanche. Toutefois, les Nations unies ont décidé de suspendre provisoirement toutes les missions de son personnel à l’intérieur du pays.

Selon Moussa Traoré, jeune mécanicien et témoin de l’attaque lancée samedi nuit contre la brigade de gendarmerie d’Anyama, les assaillants portaient des uniformes militaires et ont fui en emportant toutes les armes qu’ils ont pu trouver.

« Ils ont tué un gendarme dans sa voiture dans la station de service près de camp, puis ils ont attaqué le camp. On a tous fui. L’affrontement a duré plusieurs heures », a-t-il confié à IRIN.

« Au petit matin, les assaillants avaient pris toutes les armes du camp et les ont proposées aux personnes qui voudraient les suivre, avant de prendre la destination de d’Agboville, laissant derrière eux cinq corps », a ajouté Traoré.

Selon un agent de police qui se trouvait sur les lieux, le commissariat de police situé à quelques mètres a été attaqué par des assaillants qui étaient vêtus d’uniformes différents des leurs. Ils ont emporté toutes les armes du commissariat, a-t-il précisé.

Pendant leur progression vers le nord, les assaillants ont abattu un agent des eaux et forêts en faction à un barrage dans le village d’Azaguie, ont confié à IRIN des témoins de la scène.

Dimanche, un détachement des Forces de défense et de sécurité s’était lancé à la poursuite des assaillants pour mettre fin à leurs exactions dans Agboville. En milieu d’après midi, l’armée ivoirienne publiait un communiqué faisant état de la reprise de la ville.

« Depuis 17h32 (locales et GMT), les Forces de défense et de sécurité ivoiriennes (FDS) ont repris le contrôle de la localité d’Agboville, a déclaré le porte-parole par intérim des FDS, le commandant Nadjé Zady à la télévision nationale.

Le commandant Zady a également indiqué que certaines actions étaient en cours et que le bilan l’opération serait publié ultérieurement.

« Des actions de ratissage sont en cours en ce moment, en vue de débusquer et de mettre hors d’état de nuire les derniers éléments résiduels en fuite, éparpillés dans la zone », a-t-il ajouté.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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