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Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 850 casques bleus supplémentaires

[Cote d'lvoire] Jordanian soldiers, part of some 6,000 UN peacekeepers, in the Ivorian capital Yamoussoukro. UNOCI Photo
What will happen to the UN peacekeeping mandate which is set to expire on 4 April?
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté vendredi dernier une résolution autorisant le déploiement de 850 casques bleus supplémentaires en Côte d'Ivoire, un pays divisé par la guerre, mais ces renforts sont encore insuffisants pour les représentants des Nations unies, qui réclament 2 000 hommes pour maintenir la paix avant les élections présidentielles.

Le président sud-africain Thabo Mbeki, nommé médiateur du conflit par l’Union africaine, a entre-temps invité le 28 juin les leaders politiques ivoiriens à un nouveau sommet à Pretoria afin de relancer un processus de paix qui s’essouffle.

Les rebelles ivoiriens devaient entamer aujourd’hui le désarmement de plus de 42 000 combattants. Ce projet a provisoirement été suspendu, dans l’attente des conclusions du prochain sommet de Pretoria.

« Il est évident que le désarmement ne commencera pas le 27 juin » a expliqué à la presse jeudi Jean-Luc Stalon, responsable de la section Désarmement à la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire. « De toute évidence, le processus de désarmement et la politique sont intimement liés ».

Le processus de désarmement a déjà été reporté à maintes reprises et, désormais, le temps manque. Pierre Schori, le responsable de la Mission des Nations unies en Côte d'Ivoire, a d’ailleurs exprimé ouvertement ses doutes quant à la tenue du scrutin présidentiel le 30 octobre prochain, comme prévu : « Le désarmement et les élections risquent à présent d’être reportés », a-t-il expliqué lors d’une entrevue pour la BBC vendredi dernier. « Il ne faut pas que cela arrive : nous sommes sur le point de restaurer la paix dans le pays. »

Depuis le siège des Nations unies, à New York, le Conseil de sécurité, composé de 15 Etats-membres, a décidé, à l’unanimité, de déployer 850 casques bleus supplémentaires pour renforcer le contingent des 6 000 soldats déjà sur place.

Le Conseil a également autorisé le déploiement de 375 policiers en civil supplémentaires (le contingent compte aujourd’hui 725 policiers). Il a par ailleurs émis l’éventualité de déployer provisoirement en Côte d'Ivoire les casques bleus actuellement en poste au Libéria et au Sierra Leone pour renforcer les troupes déjà présentes.

Le mandat des troupes de maintien de la paix, connues sous le nom d’ONUCI, a été prolongé jusqu’au 24 janvier 2006.

Les forces des Nations unies sont appuyées par 4 000 soldats français de la force Licorne.

Schori a exprimé sa déception face à la décision de l’ONU : le renfort autorisé est bien en-deçà des attentes, particulièrement au vu des affrontements intercommunautaires qui ont fait plus de 100 morts ce mois-ci à Duékoué, dans l’ouest du pays.

« Tout renfort sera le bienvenu... cela contribuera à rétablir la sécurité dans le pays, mais pas autant que nous l’aurions souhaité. Par exemple, s’il nous arrivait de devoir faire face en même temps à trois tragédies de l’ampleur des événements de Duékoué, nous ne serions pas en mesure de d’agir », avait expliqué à la presse Schori, diplomate suédois chevronné, à New York avant le vote du Conseil de sécurité.

Depuis près de trois ans, la Côte d'Ivoire est divisée entre la région sud, contrôlée par le gouvernement, et le nord, détenu par les rebelles. En septembre 2002, la guerre civile a éclaté, marquant le début de sept mois de conflit sanglant. Depuis lors, le pays se trouve dans une impasse politique.

Mbeki, dernier médiateur international en date, essaie aujourd’hui, comme ses prédécesseurs, de réactiver l’accord de paix signé en 2003 par le président Laurent Gbagbo et les rebelles du nord.

Toutefois, l’initiative de paix qu’il mène depuis huit mois est en train de s’embourber comme les précédentes.

Le premier sommet pour la paix en Côte d’Ivoire présidé par Mbeki à Pretoria en avril dernier n’est pas parvenu à faire démarrer le processus de désarmement déjà reporté à maintes reprises. De son côté, Gbagbo rechigne encore à mettre en place les réformes politiques auxquelles il avait consenti.

Le Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, avertissait ainsi le Conseil dans son dernier rapport sur la Côte d’Ivoire, daté du 17 juin : « Le temps nous est compté et l’organisation du premier tour des élections présidentielles pourrait bientôt s’avérer impossible. »

« Les partis ivoiriens doivent immédiatement prendre les mesures qui s’imposent pour mettre en place une nouvelle Commission électorale indépendante et résoudre d’autres questions majeures s’ils veulent que le processus électoral suive son cours », a déclaré Annan. « Ils ne peuvent pas se permettre de manquer l’occasion qui leur est offerte de rétablir la paix. »

Annan a rencontré Gbagbo à New York vendredi dernier et a tenté de redonner vie à un processus de paix qui s’essouffle, avant le prochain sommet de Pretoria, qui aura lieu le 28 juin.

Un représentant des autorités sud-africaines a déclaré que Gbagbo et Guillaume Soro, le commandant des forces rebelles, assisteraient tous deux aux négociations, de même qu’Alassane Ouattara, le leader exilé du Rassemblement des républicains (RDR), un parti de l’opposition ; l’ancien président Henri Konan Bédié, leader du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), le principal parti de l’opposition à l’Assemblée nationale ; et le Premier ministre Seydou Diarra, à la tête d’un gouvernement de réconciliation nationale.

Tous avaient pris part au premier sommet de Pretoria, en avril dernier, au cours duquel Mbeki était parvenu à sceller un accord entre Gbagbo et ses opposants.

Quelques progrès ont été constatés depuis lors. Citons par exemple la décision de Gbagbo d’utiliser ses pouvoirs spéciaux pour permettre à Ouattara de se présenter à la présidentielle d’octobre.

Ouattara, ancien Premier-ministre, n’avait pas été autorisé à se présenter au scrutin de 2000, en raison de sa nationalité « douteuse », aux dires des autorités. Son exclusion est considérée, par la majorité, comme l’un des principaux facteurs de la tentative de coup d’état des forces rebelles.

Néanmoins, les accords de Pretoria n’ont pas suffi à convaincre les rebelles de déposer les armes. Sur la ligne de front, la tension monte, et particulièrement dans l’ouest, théâtre des massacres de Duékoué, une région instable que Gbagbo a désormais placée sous autorité militaire.

Entre-temps, rebelles et leaders de l’opposition s’indignent de voir Gbagbo confier l’inscription des électeurs à l’Institut national de la statistique. Selon eux, cette responsabilité incomberait à la Commission électorale indépendante.

Ils accusent par ailleurs le Front populaire ivoirien (FPI), le parti du président, de bloquer à l’Assemblée nationale le vote d’importantes réformes portant sur le code de la nationalité.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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