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Le camp de transit fermé et les « demandeurs d’asile » rapatriés

Le Burundi a fermé le camp de transit de la province nord de Ngozi après que des milliers de demandeurs d’asile rwandais sont retournés chez eux, a indiqué à IRIN mardi le gouverneur de la province burundaise de Ngozi.

« Le camp de transit de Songore est désormais fermé et les derniers demandeurs d’asile rapatriés volontairement hier [lundi] », a déclaré le gouverneur Félix Niragara.

Sur les 4 787 Rwandais présents dans le camp, 1 702 ont pris le chemin du retour dimanche en camion, a-t-il dit. Les autres ont quitté le camp lundi.

Jean Marie Ngendahayo, ministre burundais de l’Intérieur, et Protais Musoni, ministre rwandais de l’Administration locale, ont supervisé le rapatriement des réfugiés en l’absence d’organisations internationales comme l’agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR.

Le gouvernement rwandais a dépêché les camions nécessaires pour transporter les Rwandais jusqu’à leur domicile dans la province, a affirmé Aimable Twagiramutura, secrétaire exécutif de la province de Butare (dans le sud du Rwanda) jouxtant la frontière burundaise.

Selon lui, 3 500 personnes ont regagné leur domicile entre dimanche et mardi, alors que 200 sont restées au Burundi.

Le gouvernement rwandais n’a alloué aucune aide à ses ressortissants rapatriés, a-t-il dit.

Les Rwandais arrivés lundi ont été hébergés pour la nuit dans une mairie, puis transportés jusqu’à leur domicile mardi.

Les forces de sécurité du Burundi ont interdit au HCR l’accès au site de Songore, a révélé lundi à IRIN Catherine-Lune Grayson, porte-parole du HCR, à Bujumbura, capitale du Burundi. Dès lors, le HCR n’a pas été en mesure de confirmer que les demandeurs d’asile avaient été rapatriés volontairement.

Niragira a néanmoins confirmé que six demandeurs d’asile se sont échappés lors du rapatriement, après avoir quitté Songore, et se sont cachés au Burundi.

« Ces fugitifs ont certainement quelque chose à se reprocher », a-t-il dit.

La radio burundaise Isanganiro a annoncé mardi le rapatriement de 600 autres Rwandais qui avaient fui dans la province nord-est de Muyinga.

Le rapatriement des Rwandais a été décidé samedi à l’issue d’une réunion entre des représentants rwandais et burundais dans la province de Kayanza, au nord du Burundi. Au cours de cette réunion, les représentants ont décidé de qualifier les demandeurs d’asile issus des deux pays « d’immigrants illégaux ».

La réunion s’est tenue à huis-clos et en l’absence de représentants du HCR.

Ngendahayo, à la tête de la délégation du Burundi, a déclaré après la rencontre qu’il n’y avait « aucune raison objective à leur présence au Burundi ou au Rwanda ».

« Ce sont tous des immigrants illégaux et ils devraient être traités comme tels », a-t-il poursuivi.

Les délégations burundaise et rwandaise ont émis un communiqué conjoint à l’issue de la rencontre de samedi. Selon celui-ci, « toutes les mesures nécessaires » seront prises pour assurer le rapatriement des ressortissants rwandais dans les plus brefs délais. La date butoir pour le rapatriement a été fixée au 13 juin.

Le 25 mai, des représentants des deux pays se sont réunis dans la province rwandaise de Butare et ont décidé de rassembler tous les demandeurs d’asile rwandais dans le camp de transit de Songore où ils ont pu recevoir une aide. Lundi, Grayson a qualifié la décision de « retour en arrière ».

Selon elle, le Burundi devrait respecter les conventions internationales et le principe de rapatriement volontaire.

Les premiers Rwandais sont arrivés dans le nord du Burundi en avril afin de fuir les juridictions traditionnelles « Gacaca », mises sur pieds pour juger les responsables du génocide rwandais de 1994. Le gouvernement burundais avait commencé à transférer certains d’entre eux à l’intérieur du pays dans la province orientale de Cankuzo, mais ces opérations ont été interrompues à la suite de protestations du gouvernement rwandais, pour qui les migrants ne sont pas des réfugiés, mais des fugitifs.

Le Rwanda a accueilli 6 623 demandeurs d’asile burundais, que la famine et les rumeurs d’attaques dans deux provinces du nord du pays, avaient contraints à fuir.

Lors de la réunion de samedi, les représentants burundais et rwandais ont également décidé de qualifier d’immigrants illégaux ces demandeurs d’asile burundais. Ils ont en outre annoncé leur volonté de les rapatrier dans un futur proche. Selon Ngendhayo, le rapatriement des Burundais devrait commencer peu après les élections législatives prévues le 4 juillet.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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