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La pénurie alimentaire risque de faire des victimes parmi les nourrissons nigériens - MSF

[Niger] A young girl, identified as slaves by Timidria, Niger's leading 
anti-slavery organisation, watch silently at a meeting organised to liberate 7000 slaves, on 5th March, in In Ates in far west Niger, as their masters spoke out stating slavery does IRIN/ G. Cranston
Niger, the poorest country in the world according to the UN
Dans ces coins éloignés du sud du Niger, où règne une chaleur torride, de nombreux enfants affaiblis par la sous-nutrition risquent de mourir dans les quatre prochains mois, au plus fort de l’épidémie de paludisme et diarrhée, a prévenu jeudi l’organisation caritative internationale, Médecins Sans Frontières (MSF) .

Cette année, sur une population de 12 millions d’habitants, plus d’un Nigérien sur quatre risque de souffrir d’une pénurie de nourriture. Au vu de cette situation, MSF a ouvert, le 3 juin dernier, un nouveau centre de nutrition thérapeutique à Tahoua, quatrième ville du Niger.

« Cinq jours après l’ouverture, plus de 100 enfants avaient déjà été pris en charge par le centre », a expliqué Mohammed Mansour, un assistant nutritionnel, au cours d’une entrevue accordée à IRIN.

Quelque 3,6 millions de Nigériens risquent d’être confrontés à la famine avant les récoltes d’octobre prochain : la récolte de l’année 2004 avait été mauvaise en raison de faibles précipitations et de l’invasion des criquets, qui avaient dévoré les cultures. Aujourd’hui, les ressources sont épuisées.

Selon les estimations de MSF, un enfant sur cinq souffrirait aujourd’hui de malnutrition aiguë globale – le poids de ces enfants est entre 20 et 30 % au-dessous de la moyenne – dans les villages des provinces de Tahoua et Maradi. L’organisation a donc ouvert de nouveaux centres de nutrition, comprenant 27 unités mobiles.

Dans la journée de jeudi, pas moins de 14 enfants ont été admis au centre de Tahoua, un ensemble de grandes tentes blanches portant le sigle MSF où les malades sont traités sur des tapis tandis qu’à l’extérieur, une foule de femmes et d’enfants fourmille sous un soleil de plomb.

Sous la tente du service des soins intensifs, des mères attendent au chevet de bébés squelettiques et sans force, placés sous perfusion. Le docteur Ndjiikam Alexandre a déclaré que l’un de ces enfants était décédé dans la nuit. Selon le médecin, à cinq mois, les nourrissons qui souffrent de malnutrition aiguë sont si déshydratés qu’ils n’ont guère de chance de survivre.

Le centre s’occupe actuellement de 39 enfants en convalescence et sur le point de retourner chez eux. Outre leurs compléments nutritionnels, les enfants traités dans les centres MSF reçoivent également une ration alimentaire hebdomadaire pour leur famille.

« Nous pensons que les populations touchées par la crise alimentaire ont un besoin immédiat de nourriture gratuite », a affirmé Emmanuel Drouhin, responsable de programmes à MSF Paris, lors d’une entrevue accordée à IRIN.

Selon Drouhin, MSF prend en charge uniquement les enfants souffrant de malnutrition sévère – plus de 30 % au-dessous du poids moyen. En revanche, ceux qui souffrent de malnutrition modérée – dont le poids est de 20 à 30 % au-dessous de la moyenne – n’ont pas accès aux traitements médicaux.

« Le problème, c’est que les enfants qui souffrent de malnutrition modérée ne mangent pas assez. Par conséquent, en cas de diarrhée, ils peuvent passer en phase de malnutrition sévère, et cet état entraîne un fort taux de mortalité. »

Jeudi dernier, MSF a en outre déclaré que si l’on ne distribuait pas de nourriture dans les villages les plus touchés par la famine, les enfants de ces villages mourraient.

Depuis le début de l’année, les équipes de MSF ont pris en charge 6 000 enfants souffrant de malnutrition sévère dans la région. Ils en avaient traité la moitié, l’année dernière à la même période.

Selon une enquête réalisée en avril, les taux de mortalité dans le nord des régions de Maradi et de Tahoua étaient déjà trop élevés à cette époque. Ils étaient respectivement de 2,2 et 2,4 décès par jour sur 10 000 personnes, tandis que le seuil de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans s’établit à 2/10000.

« A quatre mois de la prochaine récolte, tous les indicateurs sont déjà au rouge », explique-t-on chez MSF. « D’un côté, la malnutrition, de l’autre, l’épidémie de paludisme et de diarrhée, qui atteint son point culminant entre les mois de juin et d’octobre, pourraient être fatales pour ces enfants déjà affaiblis ».

Cette année, les populations étaient trop démunies pour pouvoir se procurer de la nourriture et des soins.

« Afin d’éviter que les taux de mortalité infantile n’augmentent davantage dans les prochaines semaines », indiquait la déclaration, « MSF appelle à des distributions de nourriture gratuite ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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