Depuis la capitale togolaise où il séjournait vendredi dernier, Obasanjo a indiqué à la presse que la nomination la semaine dernière de l’ancien président zambien Kenneth Kaunda comme envoyé spécial de l’UA au Togo était nulle et non avenue.
"Cette nomination n’engage aucun chef d’Etat et mes pairs m’ont demandé de le notifier ici", a indiqué Obasanjo à Lomé.
Depuis la création de l’UA en 2002, c’est la première fois qu’un tel désaveu est exprimé publiquement. Cette critique d’Obasanjo a été perçue par la presse nigériane comme un affront à l’ancien chef d’Etat malien et actuel président de la Commission de l’UA, Alpha Omar Konaré.
Selon la presse nigériane, Obasanjo a appris la nomination de Kaunda par les médias et a été très mécontent de n’avoir pas été consulté auparavant.
Aucun commentaire sur ce différend n’a fait par le cabinet du président Obasanjo ni par celui de Konaré.
Obasanjo est l’actuel président en exercice de l’UA. Tous les autres services, y compris la commission – l’ organe principal chargé de gérer les affaires courantes de l’UA – doivent consulter le président en exercice avant toute prise de décision.
Obasanjo a joué un rôle très actif dans la crise togolaise depuis le décès en février dernier du président Gnassingbe Eyadema qui a dirigé d’une main de fer le Togo pendant 38 ans. Cette disparition soudaine a ouvert une crise politique dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest.
Installé dans un premier temps à la tête de l’Etat avec la complicité de l’armée, Faure Gnassingbe, fils du président défunt Eyadema, a été contraint à la démission quelques semaines plus tard sous la pression d’Obasanjo et a dû se présenter aux élections présidentielles du 24 avril dernier.
Mais ces élections, qui ont consacré le transfert du pouvoir du père au fils, ont été contestées par l’opposition togolaise qui a accusé le pouvoir de fraude massive. Le parlement européen et les Etats-Unis ont également fait remarquer que ces élections ont été entachées de nombreuses irrégularités.
Et pourtant, l’UA, l’Union européenne et la Communauté économique des états d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont accepté les résultats du scrutin, Obasanjo prenant même l’initiative de demander à l’opposition togolaise de s’allier à Faure Gnassingbe pour constituer un gouvernement d’union nationale afin d’éviter un durcissement de la crise.
Dans une démarche qualifiée de conciliante par le pouvoir togolais, Gnassingbe a proposé le poste de Premier ministre à un représentant de la coalition des six partis de l’opposition qui ont soutenu leur candidat unique aux élections présidentielles.
Mais, certains membres de la coalition se sont montrés très réticents à intégrer un gouvernement auquel ils ne reconnaissent aucune légitimité et qui, selon eux, continue de persécuter les partisans de l’opposition.
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