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Arrestation de deux responsables de MSF au Darfour

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The medical relief agency calls for more aid to refugees returning home
Les autorités soudanaises ont arrêté deux responsables de l’organisation non gouvernementale (ONG) Médecins sans frontières (MSF) suite à la publication d’un rapport dénonçant des centaines de viols perpétrés au Darfour, une région du Soudan occidental, a révélé MSF.

Paul Foreman, chef de la mission de MSF-Pays Bas, a été interrogé durant trois heures et demie, puis a été remis en liberté provisoire après avoir payé une caution de 1 million de dinars soudanais (4 000 dollars américains) lundi à Khartoum, alors que Vincent Hoedt, le coordonnateur régional de MSF, a été convoqué dans la capitale soudanaise pour y être interrogé mardi dernier.

«Je suis théoriquement en état d’arrestation et je ne peux quitter le pays», a déclaré Foreman à IRIN mardi matin juste avant de se rendre à un deuxième d’interrogatoire.

«Le procureur du district m’a inculpé de crimes contre l’Etat et de publication de fausses informations, et d’autres délits font l’objet d’une enquête», a-t-il ajouté.

Mohamed Fareed, procureur général, a déclaré que «suite à l’interrogatoire, Foreman n’a pas apporté la preuve des allégations de MSF ni n’a fourni de documents à cet effet». Si les accusations s’avèrent fondées, les coupables seront punis, a-t-il ajouté.

Les accusations sont liées à un rapport de MSF publié le 8 mars dernier, «L'écrasant fardeau du viol: violence sexuelle au Darfour», a déclaré MSF lundi.

«Le rapport de MSF se basait sur des consultations médicales faites par MSF. Il a été écrit et est supporté par MSF», a déclaré Foreman.

Le rapport, qui a provoqué la colère du gouvernement soudanais, affirme que les médecins de MSF ont accumulé les preuves médicales attestant que 500 viols ont été commis en plus de quatre mois et demi.

Plus de 80 pour cent des victimes ont déclaré que leur violeur était un soldat ou un membre de la milice pro-gouvernementale. Le rapport n’accusait pas le gouvernement soudanais.

Confronté aux centaines de femmes et de jeune filles venues rechercher une aide médicale après les viols ou violences sexuelles dont elles ont été victimes au Darfour, MSF a publié ce rapport pour attirer l’attention des autorités sur les violences répétées que subissent les femmes.

«J’appelle les autorités soudanaises à cesser toute poursuite contre M. Foreman. MSF-Pays Bas est un partenaire crucial dans nos efforts d’aide au Darfour. Les soins apportés aux victimes de viols et de violences sexuelles et la dénonciation de ces crimes horribles sont exemplaires», a déclaré Jan Egeland, coordonnateur des secours humanitaires d'urgence de l'ONU et secrétaire général adjoint, lors d’une conférence de presse lundi dernier.

«Ils m’ont bien traité. Mon audition a été relativement simple et s’est passée sous la forme de question réponse», a déclaré Foreman, après son arrestation lundi.

Le chef de mission de MSF ne croit pas que les autorités désiraient l’emprisonner. «Ils voulaient que je dénonce le rapport ou que je viole le secret médical en publiant les dossiers médicaux de MSF; ce que j’ai refusé de faire».

Selon Foreman, les récriminations contre MSF se sont amplifiées depuis deux mois et demi lors d’une discussion sur le rapport avec des représentants de la Commission d’aide humanitaire soudanaise (HAC) qui ont indiqué qu’ils étaient «extrêmement mécontents» du rapport, alors que MSF insistait sur le respect des principes humanitaires.

«Nous aimerions que les autorités soudanaises mettent plus de volonté à résoudre la crise plutôt qu’à miner les efforts de ceux qui la dénoncent», a-t-il dit.

«En tant qu’organisation d’aide médicale et en tant qu’êtres humains, il nous est impossible de garder le silence lorsqu’on est témoin de telles exactions, quelque soit le pays où elles se produisent. MSF veut attirer l’attention de la population et des gouvernements sur ces graves violations, afin que de véritables actions puissent être entreprises pour y mettre fin», a déclaré lundi Geoff Prescott, directeur général de MSF à Amsterdam aux Pays-Bas.

«Tous ceux qui connaissent la situation au Darfour, notamment le gouvernement du Soudan, ont conclu que le viol était un véritable problème», a-t-il ajouté.

Pour Egeland, il est «indéniable»que les viols et la violence sexuelle sont fréquents au Darfour.

«Le gouvernement soudanais, les Nations unies et des ONG internationales ont récemment réalisé d’importants progrès abordant ce problème, des efforts qui doivent être poursuivis pour que toutes les victimes de violences sexuelles puissent bénéficier d’une assistance et d’une protection», a-t-il dit.

La guerre civile du Darfour oppose les troupes gouvernementales et leurs milices aux rebelles qui se battent pour mettre un terme à ce qu’ils considèrent comme une marginalisation et une discrimination par l’Etat des habitants de la région.

Plus de 2,4 millions de personnes continuent d’être affectées par la crise, dont près de 1,86 millions ont été déplacés à l’intérieur du pays ou ont été contraints de s’enfuir vers le Tchad voisin.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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