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Le séminaire sur la validation du calendrier de désarmement finit en queue de poisson

[Cote d'Ivoire] President Laurent Gbagbo and President Thabo Mbeki. Jacoline Prinsloo/IRIN
President Thabo Mbeki and President Laurent Gbagbo
Le séminaire sur le désarmement qui s’est tenu le week-end dernier à Yamoussoukro s’est achevé sans que le gouvernement et les forces rebelles ne parviennent à s’entendre sur une date de démarrage du désarmement.

Longtemps retardé, le processus de désarmement doit théoriquement démarrer le samedi 14 mai, mais les responsables de la rébellion ont suspendu les négociations avec les autorités militaires ivoiriennes, exigeant le démantèlement préalable des milices pro-gouvernementales avant le désarmement des Forces nouvelles.

“Nous n’allons pas nous laisser avoir”, a déclaré à IRIN un membre de la délégation des forces rebelles. “Les milices doivent d’abord être démantelées”.

L’accord de paix signé le mois dernier à Pretoria, la capitale d’Afrique du sud, prévoyait que les forces rebelles et les milices pro-gouvernementales de la Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’ouest divisé en deux depuis l’échec de la tentative de coup d’état de septembre 2002, restituent leurs armes avant la création d’une armée nationale unifiée intégrant les forces loyalistes et les combattants rebelles.

S’adressant à la presse dimanche dernier, Louis André Dacoury Tabley, secrétaire général adjoint des Forces Nouvelles, a indiqué que les combattants de son mouvement de ne restitueront pas leurs armes tant que les revendications pour lesquelles la rébellion a pris les armes ne seront pas satisfaites.

“Les forces nouvelles n’ont pas pris les armes pour les déposer le lendemain”, a-t-il déclaré.

Selon un représentant des Forces nouvelles présent au séminaire de cinq jours qui s’est tenu à Yamoussoukro, les Forces nouvelles veulent voir de réelles avancées dans le domaine politique avant de faire des concessions sur le plan militaire.

La rébellion avait rapidement pris le contrôle le nord de la Côte d’Ivoire dès le début de la guerre civile en septembre 2002, puis s’y est maintenue. Pour sa part, le gouvernement de Gbagbo contrôle le sud du pays, une région forestière qui produit la quasi-totalité des récoltes de cacao et de café destinées à l’exportation.

Plusieurs dates de démarrage du processus de désarmement ont été retenues au cours des deux dernières années, mais aucune de ces échéances n’a été respectée en raison du manque de confiance que les forces rebelles manifestent à l’égard du gouvernement.

Le président de la Commission nationale de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (CNDDR), Alain Richard Donwahi, a tenu à minimiser l’échec des négociations du week-end dernier.

“Je peux dire que 90% du travail a été fait. Ce qui nous reste à faire, c’est le chronogramme”, a-t-il souligné. “Il n’y a pas de problèmes”.

Selon lui, un nouveau chronogramme sera présenté aux deux chefs d’état-major vendredi prochain et ces derniers le valideront.

“Ce séminaire a été positif”, a indiqué le coordonnateur du processus de désarmement, en citant les progrès accomplis dans le domaine de la réforme et de la réédification d’une nouvelle armée unifiée.

Selon l’accord de Pretoria, le processus de désarmement doit s’achever le 31 juillet, ouvrant ainsi la voie à l’organisation des élections présidentielle et législative d’octobre 2005.

Cet accord a été signé le 6 avril par le président Gbagbo et le responsable des Forces nouvelles Guillaume Soro, après trois jours de négociations menées sous la houlette du médiateur international et président sud africain Thabo Mbeki.

Gbagbo et Soro se sont engagés à mettre fin immédiatement et de manière définitive aux hostilités, mais depuis la signature de cet accord de nouveaux affrontements ont opposé commerçants étrangers, planteurs et populations autochtones de la région Ouest de la Côte d’Ivoire.

Selon Victor Tiehi Kpai, maire de Duékoué, une ville de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, 35 personnes ont été tuées et près de 10 000 autres ont fui leur domicile fin avril, la plupart des fugitifs ayant refusé de regagner leur domicile, a-t-il indiqué à IRIN.

Un obstacle majeur au processus de paix a été levé la semaine dernière lorsque, sous la pression de la communauté internationale et des forces rebelles, Gbagbo a accepté que son principal adversaire politique Alassane Ouattara se présente à l’élection présidentielle d’octobre prochain.

Ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire vivant en exil en France, Ouattara est soutenu par le mouvement des Forces nouvelles et par son parti, le Rassemblement des républicains, qui représente le deuxième groupe d’opposition le plus important à l’Assemblée nationale.

Mais les rebelles avouent ne pas faire confiance à Gbagbo et sur le terrain, les tensions ethniques et politiques restent très vives. Des humanitaires ont donc exhorté les Nations unies et la France à renforcer les 10 000 hommes des forces de maintien de la paix de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) lorsque le mandat de cette dernière sera renouvelé le 4 juin.

Dans un rapport de Human Rights Watch paru la semaine dernière, l’organisation non-gouvernementale (ONG) demandait un renforcement immédiat du contingent des troupes de l’ONUCI et prévenait que si le fragile processus de paix était interrompu, "des attaques contre les populations civiles pourraient plonger le pays dans un cycle d’agressions et de violations des droits de l’homme qui sera difficile à maîtriser".

"Les effectifs des casques bleus sont insuffisants et ils sont mal équipés pour faire face aux nombreuses attaques qui provoquent des mouvements de population ou des actes de violence inter-communautaire", a indiqué Peter Takirambudde, le directeur Afrique de l’organisation. "Le Conseil de sécurité doit approuver sans tarder le renforcement du contingent militaire de l’ONUCI".


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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