Quelques minutes après l’annonce des résultats à la télévision nationale, un correspondant d’IRIN a vu une foule de jeunes en colère envahir les rues de certains quartiers de la capitale Lomé, brandir des machettes et jeter des pierres aux forces de sécurité.
Des barricades ont été érigées dans les artères principales de la ville et une épaisse fumée noire recouvrait la ville pendant que les manifestants mettaient le feu à des pneus.
D’après le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Kissem Tchangai-Walla, qui annonçait les résultats du scrutin présidentiel, le candidat Gnassingbe du Rassemblement du peuple togolais (RPT) a obtenu 60,22 pour cent des voix ,alors que le candidat de la coalition des partis de l’opposition, Emmanuel Bob-Akitani, n’en totalisait que 38,19 pour cent.
"Au vu de ces résultats partiels... le candidat du RPT est déclaré vainqueur des élections", a conclu Kissem Tchangai-Walla.
Le président de la commission électorale a indiqué que ces résultats partiels doivent être confirmés par la cour constitutionnelle, conformément à la constitution togolaise, et qu’ils ne tiennent pas compte des résultats des autres bureaux de vote où les urnes ont été détruites.
Prenant la parole peu de temps après la proclamation des résultats, Faure Gnassingbe a indiqué qu’il sera la président de tous les Togolais et qu’il tendra la main à tout le monde en vue de constituer un gouvernement d’union nationale.
Le porte-parole du principal parti de l’opposition l’Union des forces de changement (UFC), Jean-Claude Fabre, a qualifié ce scrutin de mascarade et appelé les cinq millions de citoyens à la résistance.
"Nous avons atteint le sommet du ridicule….Nous n’accepterons jamais les résultats….L’opposition appelle à la mobilisation populaire pour empêcher ce nième coup de force".
Les deux camps se sont accusés mutuellement de fraudes massives et d’irrégularité pendant le déroulement des élections qui ont été émaillées d’actes de violence. Selon certaines sources diplomatiques et hospitalières, trois personnes auraient été tuées et plusieurs autres blessées pendant les affrontements qui ont eu lieu le jour du scrutin.
Le scrutin présidentiel du week-end dernier a été organisé après la disparition subite du président togolais Eyadema le 5 février, mort dans l’exercice de ses fonctions. Eyadema avait dirigé d’une main de fer ce petit pays de cinq millions d’habitants pendant 38 ans et était devenu le doyen des chefs d’Etat en exercice.
Selon la CENI, le taux de participation au scrutin était élevé est s’établissait à 63,57 pour cent.
L’élection était une confrontation directe entre Gnassingbe, 39 ans, et Bob-Akitani, 74 ans, candidat de la coalition des six partis d’opposition.
Le troisième candidat de l’opposition, Nicolas Lawson, a obtenu 1,04 pour cent des voix, alors que Harry Olympio, qui a tenté de retirer sa candidature la dernière minute, a néanmoins totalisé 0,55 pour cent des suffrages, selon la CENI.
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