1. Accueil
  2. East Africa
  3. Rwanda

Des détenus de la prison de Playa Negra pourraient mourir de faim - Amnesty International

Map of Equatorial Guinea
IRIN
La Guinée-équatoriale, un nouveau pays producteur de pétrole dans le golfe de Guinée
Au moins 70 prisonniers de la fameuse prison de Playa Negra située dans la banlieue de la capitale Malabo pourraient mourir de faim si aucune mesure urgente n’est prise, indique Amnesty International dans un rapport publié cette semaine.

Lors de son intervention à la radio nationale, le président Teodoro Obiang Nguema a rejeté ces allégations, indiquant que “malgré le fait que de nombreux prisonniers sont incarcérés à la prison Playa Negra, ils sont bien traités”.

Dans cette ancienne colonie espagnole, ceux qui souffrent le plus de cette situation sont les prisonniers politiques arrêtés l’année dernière et détenus sans jugement, ainsi que les 15 ressortissants étrangers à qui tout contact avec leurs familles et leurs avocats sont interdits, souligne Amnesty International.

De nombreux détenus sont déjà affaiblis par les mauvais traitements, la torture et le manque de soins médicaux contre certaines maladies chroniques, a indiqué l’organisation des droits de l’homme basée à Londres.

Parmi ces détenus figurent six Arméniens et cinq Sud-africains condamnés en novembre dernier pour avoir tenté de renverser le régime du président Obiang; cet ex-officier de l’armée équato-guinéenne dirige d’une main de fer ce petit pays producteur de pétrole depuis qu’il a renversé et fait exécuter l’ancien président, son oncle, pendant le coup d’état de 1979.

Quatre ressortissants nigérians sont également détenus dans la prison de Playa Negra depuis plusieurs mois sans qu’aucune charge ne leur soit notifiée, sans jugement et sans que les autorités de leur ambassade n’en soient informées, indique Amnesty.

En décembre 2004, les rations alimentaires quotidiennes des prisonniers ont été réduites à deux morceaux de pain, au lieu du bol de riz qui leur était distribué auparavant; mais depuis fin février 2005, “la distribution des rations alimentaires est devenue irrégulière”, précise le rapport.

“Si aucune mesure urgente n’est prise, de nombreux détenus de la prison de Playa Negra vont mourir,” a indiqué Kolawole Olaniyan, le directeur du programme Afrique d’Amnesty. “Le manque de nourriture, de soins médicaux et les conditions de détention détestables sont la preuve manifeste que les autorités équato-guinéennes sont incapables de respecter les obligations les plus élémentaires des conventions internationales”.

Selon Amnesty et certains opposants en exil, les prisonniers comptent habituellement sur leurs parents pour leur faire parvenir de la nourriture, celle-ci étant parfois détournée par les gardiens de prison.

Pour les détenus étrangers comme pour les détenus nationaux du continent, situé à 200 km au sud-est de Malabo, la situation est d’autant plus difficile que leurs familles vivent très loin, souligne Amnesty.

La prison de Playa Negra est située sur l’île volcanique de Bioko, appelée autrefois Fernando Poo, où se trouvent les installations off-shore de l’industrie pétrolière du pays.

Selon Amnesty, les prisonniers sont enfermés dans leurs cellules 24 heures par jour et les détenus étrangers portent en permanence des chaînes aux mains et aux pieds.
En novembre dernier, ces détenus avaient été condamnés à des peines de prison allant de 14 à 34 ans pour leur supposé rôle dans la tentative d’invasion du pays par des mercenaires sud-africains. Leur jugement avait alors été considéré comme injuste par Amnesty et l’Ordre international des avocats basés à Londres.

L’ancien militaire sud-africain Nick du Toit, le présumé chef du commando, a été le seul accusé à reconnaître son rôle dans la tentative d’invasion. Il s’était rétracté plus tard en expliquant qu’il avait fait des aveux sous la torture.

L’actuel chef d’Etat, Obiang, a souvent été accusé de corruption et de violation des droits de l’homme pendant ses 25 années passées à la tête de la Guinée Equatoriale, un pays qui comptait il y a quelque temps encore parmi les plus pauvres de la planète.

Avec une production de près de 350 000 barils de pétrole par jour, la Guinée Equatoriale est devenue le troisième pays exportateur de pétrole après le Nigeria et l’Angola, mais la plupart des 500 000 habitants que compte le pays vit dans une extrême pauvreté.

Bien que le pétrole génère un revenu annuel d’environ 30 000 dollars pour chacun des 500 000 Equato-guinéens, donnant ainsi au pays un produit intérieur brut par habitant équivalent à celui de la Suisse ou du Danemark, l’espérance de vie ne dépasse pas 49 ans et moins de la moitié de la population a accès à l’eau potable, selon l’indicateur de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join