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Dans l'attente de la réponse du président Gbagbo aux décisions de Thabo Mbeki

[Cote d'Ivoire] President Laurent Gbagbo in his study at the presidential residence in Abidjan. November 2004. IRIN
President Laurent Gbagbo of Cote d'Ivoire
Après plus de deux années de guerre civile, la Côte d’Ivoire attend de voir si le président Laurent Gbagbo va se conformer aux décisions de la communauté internationale qui lui demande d’utiliser les pouvoirs exceptionnels que lui donne la Constitution, en tant que chef d’Etat, pour mettre en application les recommandations du président Thabo Mbeki.

Pour mettre fin à la crise ivoirienne, le président sud-africain Thabo Mbeki a décidé que tous les partis politiques signataires de l’accord de paix conclu la semaine dernière à Pretoria doivent pouvoir présenter un candidat aux élections présidentielles d’octobre prochain. En conséquence, il a enjoint au président Laurent Gbagbo d’appliquer cette décision en vertu des pouvoirs exceptionnels que lui confère la constitution.

Mercredi dernier, la chaîne de télévision publique ivoirienne a révélé le contenu de la lettre envoyée aux cinq signataires de l’accord de Pretoria par Thabo Mbeki, le médiateur mandaté par l’Union africaine (UA).

"Le médiateur demande au président Gbagbo de faire usage des pouvoirs attribués au président au terme de la constitution de la Côte d’Ivoire, en particulier l’article 48, pour donner force de loi à la décision ci-dessus", a indiqué le porte-parole de la présidence, Désiré Tagro en se référant à la lettre du président Thabo Mbeki.

A la question de savoir quand le Président Laurent Gbagbo se prononcera sur les recommandations du président Thabo Mbeki, Désiré Tagro a confié jeudi à IRIN que le président suivra ou ne suivra pas ces recommandations.

Un communiqué de la présidence a indiqué toutefois que le chef de l’Etat envisageait de rencontrer très prochainement des membres de la société civile, notamment des chefs coutumiers, des groupes de jeunes, des planteurs et des responsables des forces de sécurité pour discuter de l’accord signé la semaine dernière à Pretoria.

La rencontre sur le désarmement prévue dans les accords de Pretoria s’est tenue le 14 avril dans la ville de Bouaké, au nord de la Côte d’Ivoire. Elle a réuni les chefs d’état-major des Forces nouvelles et des Forces armées de la Côte d’Ivoire (FANCI), ainsi que les responsables militaires des forces de l’ONU et du contingent français de l’opération Licorne.

Après plus de quatre heures de discussion, la réunion s’est achevée sans aucune avancée significative, en dépit des interventions du Premier ministre Seydou Diarra et de Sokupa Silumko, l’envoyé spécial de Thabo Mbeki. Les délégués ont convenu d’une nouvelle rencontre samedi prochain.

Jusqu’à présent, la mise en œuvre du programme de désarmement des Forces nouvelles a été retardée en raison de la lenteur observée dans l’application de toutes les reformes politique stipulées dans les accords de Linas-Marcoussis et de l’obstination des autorités ivoiriennes à exiger un référendum pour l’adoption de la révision de l’article 35 portant sur l’éligibilité des candidats aux élections présidentielles.

Dans sa lettre, le président Mbeki indique que tous les partis politiques signataires de l’accord de Pretoria doivent pourvoir présenter un candidat aux prochaines élections présidentielles et demande au président Gbagbo de mettre en œuvre cette décision.

Réunis à Pretoria le 6 avril dernier, les hommes politiques ont accepté d’œuvrer pour la paix, mais ils n’ont pas pu résoudre leur différend concernant la tenue d’un référendum sur l’adoption de l’amendement de l’article 35.

Il revenait donc au président sud-africain de faire des recommandations après avoir consulté le président nigérian Olusegun Obasanjo, président en exercice de l’Union africaine (UA) et le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan.

Cet accord incomplet avait alors laissé planer le doute sur les chances réelles de Mbeki de conclure un accord de paix qui permettrait de relancer le processus de paix en Côte d’Ivoire.

En 2000, Alassane Ouattara, chef de file du Rassemblement des républicains (RDR) n’avait pas pu se présenter aux élections présidentielles au motif que ses deux parents n’étaient pas ivoiriens, comme l’exigeait l’article 35 de la constitution ivoirienne.

Sous la pression de la communauté internationale, l’Assemblée nationale a amendé cet article pour permettre désormais à tout candidat né d’un parent ivoirien de se présenter aux élections présidentielles. Cette modification a ouvert la voie à la candidature de Ouattara, mais selon le président Gbagbo, l’adoption de cet amendement doit au préalable être soumis à un référendum qui, dans le contexte ivoirien actuel, ne peut avoir lieu dans un pays divisé en deux.

Toutefois, l’article 48 de la Charte fondamentale prévoit que lorsque les institutions de la République ou l’intégrité de son territoire sont menacées, le président de la République prend des mesures exceptionnelles. Mbeki a donc évoqué cet article pour demander au président Gbagbo de consulter le président de l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel pour faire appliquer ses recommandations.

Le sommet de trois jours qui s’est tenue la semaine dernière à Pretoria avait réuni le président Gbagbo, le leader du mouvement rebelle des Forces nouvelles Guillaume Soro, ainsi que les leaders de l’opposition parlementaire Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié et le Premier ministre Seydou Diarra.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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