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Kufuor voit dans sa réélection le triomphe de la paix et de la stabilité politique

[Ghana] President John Kufuor cast his vote in Accra during the December 2004 presidential and parliamentary elections. IRIN
Seeking a second term as president, John Kufuor casts his vote
Le président sortant John Kufuor a été
réélu pour un second mandat de quatre ans à l'issue du premier tour des
élections présidentielles. Commentant sa réélection, John Kufuor a
indiqué que sa réélection était le triomphe de la stabilité politique au
Ghana, dans une région souvent en proie à des troubles politiques.

Selon les résultats officiels publiés par la commission électorale et
portant sur 225 des 230 circonscriptions électorales, John Kufuor,
ancien avocat de 66 ans que les ghanéens ont baptisé le "bon géant"
arrive en tête avec 52,7 pour cent des suffrages exprimés.

Sur 10 électeurs inscrits 8 - 8,5 millions de votants prenaient part aux
élections - ont voté pour élire le nouveau président mardi, ce qui
constitue un taux de participation très élevé. Premier pays d'Afrique de
l'Ouest à avoir acquis son indépendance en 1957, le Ghana organisait
mardi sa quatrième élection présidentielle multipartite.

Arrivé au pouvoir en 2000, Kufuor a largement contribué à consolider
l'économie de son pays et à gagner la confiance des investisseurs
étrangers, renforçant ainsi la réputation du Ghana qui passe pour être
un havre de stabilité et tolérance.

Dans une allocution télévisée, le président réélu a appelé vendredi ses
adversaires politiques à se joindre à lui pour maintenir la stabilité
politique et à poursuivre le développement l'économie du pays.

"Notre nation vient de prouver au monde entier qu'elle est mûre, unie,
un modèle de démocratie dans un environnement pacifique, stable et sûr,
a déclaré Kufuor dans son discours à la nation.

Son principal rival, John Atta Mills du Congrès démocratique national
(NDC) a totalisé 44,3 pour cent après le décompte des votes de 225 des
230 circonscriptions électorales. C'est la deuxième défaite consécutive
de Mills aux élections présidentielles face à Kufuor et à son Nouveau
parti patriotique (NPP).

Les deux autres candidats qui se présentaient aux élections
présidentielles, Edward Mahama du mouvement Grande coalition et George
Aggudey du Parti de la convention du peuple (CPP), ont obtenu
respectivement 1,93 pour cent et 1 pour cent des suffrages.

Malgré les trois morts et les incidents signalés en marge de l'élection,
la coalition d'observateurs électoraux qui a dépêché quelque 7 400
superviseurs, s'est félicitée du bon déroulement des élections, les
qualifiant de "pacifiques, libres et justes"

Agé de 60 ans, Mills, ancien professeur de droit, et son parti ont
demandé un nouveau dépouillement des bulletins, arguant qu'il y a eu des
irrégularités et que le nombre de bulletins nuls était anormalement
élevé. Mais la commission électorale a rejeté ces plaintes.

"Cette plainte n'a aucun fondé actuellement. Tous les
ghanéens ont participé de manière transparente au dépouillement des
bulletins de vote," a indiqué à IRIN Baffour Agyemang-Duah du Centre pour le
développement démocratique.

Les électeurs étaient aussi appelés à élire 230 députés. Le NPP, le
parti du président Kufuor, semble en mesure de conserver sa majorité à
l'assemblée nationale en s'octroyant déjà 129 sièges contre 88 pour le
NDC.

Dès l'annonce des résultats, les partisans de Kufuor sont descendus dans
les rues en arborant les couleurs bleu, blanc et rouge du NPP et ont
marché en direction de la résidence privée du président située dans une
banlieue cossue d'Accra.

Le partage des richesses du Ghana

L'amélioration des conditions de vie a été l'une des principales
promesses électorales de la campagne présidentielle au Ghana, un pays de
19 millions d'habitants où de nombreuses personnes encore restent
désespérément pauvres. Selon les statistiques des Nations unies, près de
45 pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, avec
moins d'un dollar par jour et un revenu moyen par habitant de 304
dollars américains.

Le premier gouvernement de Kufuor a réalisé d'importants progrès sur le
plan macro-économique, grâce aux cours favorables du cacao et de l'or
sur le marché international.

Le Ghana affiche actuellement un taux de croissance annuel supérieur à
cinq pour cent, comparé aux 3,7 pour cent de l'année 2000. De même le
taux d'inflation a baissé de 13 points et se situe à 40,5 pour cent,
comme le coût de la dette et les taux d'intérêt qui, de 47,5 pour cent
en 2000 ont été ramenés à 29,5 pour cent.

Apprécié pour sa bonne gouvernance, le président Kufuor a aussi rassuré
les bailleurs de fonds occidentaux. Sous sa présidence, le Ghana a pu
bénéficier en juin d'un allègement de sa dette grâce à l'initiative de
la Banque mondiale en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
Les six milliards de dollars américains correspondant au montant de la
dette extérieure du Ghana ont été réduits de moitié et sont désormais
remboursables sur 20 ans, ainsi que le coût du service de la dette.
Pour l'opposition, les succès économiques que le gouvernement publie
dans la presse n'ont pas changé les conditions de vie des populations.

Selon Charity Mensahm, une vendeuse de rue de 23 ans, elle a voté pour
Mills parce que le prix de la farine a doublé au cours du premier mandat
Kufuor. Avec la réélection de Kufour, elle devra s'accommoder du
deuxième mandat de quatre ans de Kufuor.

"Puisqu'il vient de remporter les élections, laissons-lui le temps
d'améliorer l'économie et nos conditions de vie," a t-elle confié à
IRIN.

D'après Yoofi Grant, banquier d'affaires et directeur de Databank, les
allégations selon lesquelles le gouvernement ne peut que faire valoir
ses succès économiques sont non fondées.

"La réduction de l'inflation et l'augmentation des salaires ont entraîné
une augmentation du pouvoir d'achat des ghanéens. La priorité donnée au
secteur privé et au monde des affaires va se traduire par une
augmentation du chiffre d'affaires, de l'épargne et de la productivité
dans le secteur financier," a indiqué à IRIN Grant.

"Le Ghana jouit de la confiance des investisseurs étrangers qui, associée à
la stabilité politique du pays, devrait permettre à Kufuor d'obtenir
d'importants succès économiques au cours de son deuxième mandat."



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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