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La violence entrave l’action des agences humanitaires à travers le pays

In the next 20 years, per capita world water supplies are projected to fall dramatically. Umanaka/UNEP
Worldwide, 1.1 billion people do not have access to clean water, and 2.6 billion people do not have access to basic sanitation. In addition, 2 million children die annually due to preventable water borne diseases
Alors que les médecins se débattent pour éviter les agressions et venir en aide aux centaines de personnes blessées au cours des manifestations des derniers jours à Abidjan, les agences humanitaires, basées dans le Nord de la Côte d’Ivoire, ont mis en garde contre le risque d’épidémie de choléra si l’électricité et l’eau courante ne sont pas rapidement rétablies dans la région.

Tout aussi préoccupé par la situation alimentaire dans la région, le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué que si le conflit se poursuit encore en Côte d’Ivoire, le premier producteur mondial de cacao, les stocks alimentaires resteront bloqués dans les entrepôts -- 800 000 personnes, sur 17 millions d’habitants, vivent de l’aide alimentaire.

Et pour rappeler les risques que coure l’Afrique de l’ouest, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que plus de 1 300 Ivoiriens ont fui leur pays le week-end dernier pour se réfugier dans l’est du Liberia.

Le cessez-le-feu en vigueur depuis 18 mois a été rompu jeudi dernier par l’armée nationale ivoirienne lorsqu’elle a attaqué la région nord sous contrôle des forces rebelles, coupant l’électricité et détruisant les pompes à eau.

«Si l’eau n’est pas rétablie dans les deux prochains jours, nous risquons d’être confrontés à une épidémie de choléra,» a indiqué mardi à IRIN Antoine Foucher, responsable de Médecins sans frontières (MSF) en Côte d’Ivoire.

A Bin-Houye, une ville sous contrôle des forces rebelles située à l’ouest près de la frontière libérienne, Vanessa Van Schoor de MSF a signalé des cas de diarrhée, en particulier parmi les quelque 200 personnes qui ont fui leur domicile pour s’installer le long de la rivière ou dans des immeubles abandonnés.

«La plupart de ces gens boivent l’eau des étangs,» a t-elle confié à IRIN au téléphone depuis le centre régional de MSF à Danane. «C’est une région où le choléra est endémique et le manque d’eau courante ou d’eau potable signifie que le risque d’épidémie est réel. Nous essayons d’obtenir du chlore et des réservoirs d’eau.»

Mais il est plus facile de le dire que de le faire au vu des problèmes de sécurité. Si MSF continue de travailler à l’hôpital de Danane et dans un dispensaire de Bin-Houye, elle a dû suspendre ses activités de consultations itinérantes.

«En général, nous visitons 21 dispensaires, mais nous ne pouvons accéder à aucun d’eux actuellement,» a déploré Van Schoor. «Ces sont 600 visites médicales par jour qui ne sont plus assurées pour les patients souffrant du paludisme, d’infections respiratoires ou pour les femmes en consultation prénatale.»

Avant les récents troubles, les services de santé et d’assainissement dans le Nord étaient déjà déficients car les personnels de santé ont fui la région lorsque la guerre civile a éclaté en septembre 2002. Soixante dix pour cent de ces fonctionnaires n’ont toujours pas rejoint leur poste.

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a signalé récemment que, dans une des régions tenues par les rebelles, il y avait un seul médecin pour 200 000 habitants et que quatre pompes à eau sur cinq ne fonctionnaient pas dans les zones rurales.

«Depuis deux ans, la Côte d’Ivoire traverse une crise humanitaire. Une suspension prolongée des programmes d’aide mettra en danger des milliers de vies humaines,» a fait remarquer jeudi Jan Egeland, le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, après la récente violation du cessez-le-feu.

Des travailleurs humanitaires menacés

Après trois jours de violentes émeutes à Abidjan, la capitale économique, MSF a fait savoir qu’il envisage de réduire ses activités en Côte d’Ivoire.

Des manifestants ivoiriens sont descendus dans les rues d’Abidjan samedi et ont commencé à piller et à incendier les maisons, les écoles et les commerces de ressortissants français et étrangers pour exprimer leur colère contre la France qui, en représailles à l’attaque aérienne d’une de ses bases par l’armée ivoirienne, avait détruit les moyens ariens de la Côte d’Ivoire.

«Nous avons évacué près de 15 personnes aujourd’hui,» a indiqué Fourcher. «Nous avons une équipe restreinte et la sécurité reste notre priorité. Notre personnel local intervient dans les rues, ce que ne peut plus faire le personnel étranger.»

Selon le Comité international de la Croix Rouge, ses collaborateurs sont pris pour cibles, ce qui réduit la capacité de l’organisation à répondre aux urgences.

«Certains volontaires ont été menacés physiquement, reçus à coups de poing, leurs voitures ont été secouées et caillassées,» a indiqué mardi à IRIN Kim Gordon-Bates du CICR à Abidjan. «En fin de compte, c’est un cercle vicieux. Face aux menaces, nous ne pouvons pas intervenir et pas d’intervention signifierait une plus grande menace pour les vies humaines.»

Entre temps, les hôpitaux de la ville ont été débordés par les nombreux blessés qui ont afflué depuis le début des émeutes et des violentes manifestations. Selon le CICR, près de 600 blessés ont été évacués dans les hôpitaux alors que MSF en dénombre 700, tout en avouant que les chiffres sont difficiles à confirmer.

«Nous avons vu un flot continu de personnes blessées par balle ou présentant des fractures ou des contusions. Le personnel médical est débordé et les volontaires continuent de nous apporter leur aide,» a déclaré l’un des responsables de l’hôpital de Cocody où deux personnes sont décédées et 205 autres étaient soignées.

«Le transport des victimes pose d’énormes problèmes. Nous n’avons pas assez de carburant, ce qui explique que nous devons attendre qu’il y ait plusieurs victimes à un endroit pour aller les chercher.»

Certaines agences des Nations Unies suspendent leur mission

Selon le porte-parole de l’ONUCI, Jean-Victor Nkolo, les Nations Unies sont passées en Phase quatre, la dernière phase avant l’ordre d’évacuation. Certaines agences ont suspendu leurs missions en Côte d’Ivoire et de nombreux employés sont hébergés dans les bases militaires de l’ONU.

Le PAM, une des agences de l’ONU affectées par la crise, a prévenu que, si le conflit se poursuit, la sécurité alimentaire des plus vulnérables deviendrait précaire.

«Si le conflit actuel n’est pas résolu dans les dix prochains jours, le PAM risque de ne pas recevoir les commandes en cours pour l’achat de produits locaux et, en dehors des zones voisines de Bouaké, Khorogo, du Nord et de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, il ne sera pas possible de transporter les stocks alimentaires de leurs entrepôts à San Pedro et Abidjan vers les zones plus affectées,» a indiqué à IRIN Ramin Rafirasme, le porte-parole du PAM en l’Afrique de l’ouest.

Le PAM fournit une aide alimentaire à près de 800 000 personnes dans le Nord et le Sud de la Côte d’Ivoire et à quelque 500 000 élèves des écoles primaires.

Pendant longtemps, la Côte d’Ivoire a été un modèle de réussite en Afrique de l’ouest, grâce à une économie florissante et une base politique stable. Certains analystes craignent maintenant que la reprise des combats n’ait des répercussions dans les pays voisins comme la Sierra Leone, la Guinée et le Libéria, où la situation politique n’est pas très stable.

Le HCR estimait mardi à 1 327 le nombre d’Ivoiriens ayant déjà trouvé refuge aux alentours et dans la ville frontalière libérienne de Butuo, depuis la violation du cessez-le-feu la semaine dernière.

«La plupart des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants et quelques personnes âgées. Tous paraissent traumatisés, mais en bonne santé,» a déclaré le HCR, qui a demandé une aide alimentaire d’urgence et des biens de subsistance pour soulager la communauté locale.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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