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Le préservatif féminin à la traîne

[South Africa] Female condom. Female Health Company
The overall use of female condom remains low in Gabon
Au Gabon, l’un des pays d’Afrique centrale les plus touchés par l’infection du VIH/Sida, l’usage du préservatif féminin demeure bien moins répandu que celui du préservatif masculin, mais la baisse récente du coût des préservatifs féminins pourrait réduire l’écart, affirment les spécialistes médicaux.

Sur les près de 40 millions de préservatifs vendus l’année dernière dans les pharmacies, centres de santé et autres points de distribution du pays producteur de pétrole, seuls 60 000 étaient des préservatifs féminins, d’après le Programme national de lutte contre le sida (PLNS).

Pour Yvette Ngwevilo Rekangalt, la présidente de l’organisation non gouvernementale SOS Mwana (enfants en langue locale), qui s’occupe d’enfants démunis, la faible utilisation des préservatifs est principalement due à leur prix élevé.

Dans les pharmacies de la capitale Libreville, le préservatif féminin est vendu entre 1000 et 2000 francs CFA (US$2 à $4), tandis que le préservatif masculin se vend entre 650 et 1000 francs CFA ($1.20 a $2) l’unité.

Il existe en outre des circuits de distribution gratuite de préservatifs masculins que l’on retrouve ensuite sur les marchés ou chez les vendeurs à la sauvette au prix de 125 francs CFA ($0.23).

Cependant, depuis septembre 2003, le Mouvement gabonais pour le bien-être familial (MGBEF), structure offrant des visites prénatales, conseils en planification familiale et bilans médicaux à prix réduit, propose, grâce à une subvention de la Fédération internationale pour la planification familiale dont le siège se trouve à Londres, des préservatifs féminins au prix de 100 francs CFA ($0.2) et des préservatifs masculins au prix de 25 francs CFA ($0,05).

D’après Thierry Zue Asseko, directeur exécutif du MGBEF, l’initiative a eu un succès immédiat, et l’association a vu ses ventes globales de préservatifs tripler sur les deux derniers semestres.

« Le MGBEF a vendu au second semestre 2003 près de12 000 préservatifs tous sexes confondus tandis que nous avons écoulé, au premier semestre 2004, près de 34 000 préservatifs, dont 10,000 préservatifs féminins, » a-t-il dit.

L’organisation est depuis, en rupture de stock, attendant d’être ravitaillée par son partenaire britannique, a-t-il ajouté.
Pour le Dr Richard Aubame, du Centre hospitalier de Libreville, c’est parce que les préservatifs féminins sont peu médiatisés qu’ils sont peu utilisés.

« Il y a beaucoup plus de publicité destinée à l'utilisation du préservatif masculin (90%) alors qu'il est de 10% pour le préservatif féminin, sans doute à cause de la venue récente de ce dernier sur le marché », a-t-il déclaré à IRIN.

"Nous pensons que la tendance sera équilibrée avec le temps et la baisse du prix du préservatif féminin", a-t-il ajouté.

Dans ce pays de 1,2 million d’habitants, dont le quart de la population active est au chômage, nombre de jeunes filles se prostituent et s’exposent ainsi au VIH/sida, rapporte le PNLS, qui précise que le risque d’infection par le VIH durant des rapports non protégés est deux à quatre fois plus élevé pour une femme que pour un homme.

Dans un rapport épidémiologique sur l’année 2003 publié le mois dernier par le PNLS, le taux de prévalence national atteint 8,1 pour cent de la population gabonaise, et près de 50.000 personnes vivent avec le VIH/SIDA.

Le préservatif féminin constitue donc un excellent moyen de tout à la fois se prémunir contre les maladies sexuellement transmissibles et réguler le rythme des grossesses, selon Ngwevilo Rekangalt.

« Avec la vulgarisation du préservatif féminin, les jeunes filles peuvent à présent contrôler seules leurs maternités », a-t-elle déclaré à IRIN.

« Mais certains hommes y voient une menace à leur virilité », a-t-elle ajouté.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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