Le gouvernement accuse Elhadj Bagnou Bonkoukou, président de la Ligue nigérienne des droits de l'homme (LNDDH), de propagation d’informations de nature à mettre en cause les opérations de défense nationale. S’il est jugé coupable, il est passible de cinq ans de prison.
Mardi dernier, le militant des droits de l’homme avait déclaré que de nombreuses personnes avaient péri dans les combats entre les mutins et les forces loyalistes, au moment où ces dernières ont riposté à une mutinerie qui a duré du 31 juillet au 9 août dans la région de Diffa, dans l’est du pays, et à une tentative de mutinerie à Niamey. Le gouvernement avait établi à deux victimes le bilan des pertes humaines. Le militant des droits de l’homme avait également demandé au gouvernement d’autoriser la Fédération Internationale des Droits de l’Homme de conduire une enquête.
M. Elhadj Bagnou a été appréhendé mercredi dernier et détenu par la police judiciaire. Vendredi, le tribunal a ordonné son transfert au pénitentiaire de Niamey.
Des organisations de la société civile – notamment l’Association nigérienne de défense des droits de l'homme (ANDDH) – ont condamné son arrestation et ont exigé sa libération. Elles ont aussi dénoncé un décret présidentiel datant du 5 août en vertu duquel il a été interpellé. Le décret, promulgué alors que la mutinerie était à son comble, interdit la propagation, par tout moyen de communication, d'informations ou d'allégations de nature à mettre en cause les opérations de défense nationale.
"Que le gouvernement le veuille ou non, notre action sera guidée par notre volonté d’informer et d’offrir de bonnes informations aux citoyens afin qu’ils soient conscients des enjeux de la situation politique et socioéconomique actuelle », a prévenu un porte-parole de l’ANDDH.
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