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Les corps de militants des droits exhumés pour être enterrés

Des experts en médecine médico-légale de l’organisation Physicians for Human Rights (PHR), basée aux Etats-Unis, ont exhumé pour les enterrer les corps de neuf militants des droits des minorités pendus en 1995 sur les ordres du défunt dirigeant militaire, le général Sani Abacha, ont rapporté mardi PHR et les familles des victimes. Les neuf hommes étaient des membres du Mouvement pour la Survie du Peuple Ogoni (MOSOP), notamment leur leader, Ken Saro-Wiwa.

Les experts – sous la houlette de William Haglund, directeur du Programme international de médecine médico-légale de PHR – ont commencé leur tâche le 15 juillet, a rappelé PHR. Un communiqué de Owens Wiwa, frère de Saro-Wiwa, a informé qu’ils ont d’ores et déjà exhumé huit corps des tombes non identifiées dans le principal cimetière de Port Harcourt, centre de l’industrie pétrolière dans le sud-est du Nigéria. La neuvième tombe n’a pas encore été identifiée.

"Ces exhumations et les identifications qui s’ensuivirent sont le point culminant d’un processus de deux ans de consultations avec les membres des familles et avec les autorités locales et nationales au Nigéria », a déclaré M. Haglund. « Le retour dans la dignité des reste de ces individus dont les droits ont été si grossièrement bafoués, n’avait que trop tarder ».

Les neuf militants avaient fait campagne contre la dégradation écologique causée par les opérations du géant pétrochimique Royal/Dutch Shell sur la terre des 500 000 Ogonis. Ils ont aussi été le fer de lance des revendications des communautés paupérisées dans le Delta du fleuve Niger, une région productrice de pétrole dans le sud-est du Nigéria, en vue d’un accès accru à la manne produite sur leur terre.

Ils furent exécutés en novembre 1995, après avoir été inculpés du meurtre de quatre chefs Ogonis rivaux, à l’issue d’un procès largement condamné pour vice de forme. Leur exécution a marqué un tournant pour le régime d’Abacha. Elle a déchaîné une forte condamnation internationale qui a conduit à l’imposition de sanctions à l’encontre du Nigéria, qui n’ont été levées qu’à sa mort en 1998.

"Nous remercions le président Olusegun Obasanjo qui a donné l’ordre exécutif de nous remettre les restes de nos êtres chers », ajoute le communiqué de M. Wiwa. « Nous pensons que ce processus marque le début de la restauration de la dignité de nos êtres chers et nous espérons que les questions pour lesquelles ils ont vécu et sont morts seront résolues par la présente administration ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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