"Par cette grève et cette procession nous voulons juste manifester notre mécontentement devant le silence du gouvernement face aux réclamations légitimes des travailleurs », a déclaré à IRIN à Ouagadougou le porte parole des syndicats Liliou Jean Mathias.
Des sources ont indiqué à IRIN que des milliers de personnes ont également marché dans la deuxième ville du pays, Bobo Dioulasso, à 360 km à l’ouest de Ouagadougou. Les activités des secteurs public et privé ont été affectées dans les deux villes. Toutes les banques, par exemple, étaient fermées.
Les travailleurs, qui avaient observé une grève en avril et mai, désire une augmentation de 25 pour cent sur les salaires et sur les pensions de retraite, ainsi qu’une réduction de l’impôt sur le revenu. Celui-ci équivaut à 10 pour cent des salaires mensuels, qui n’ont quasiment pas augmenté depuis 1994, soit trois ans après que le Burkina Faso ait commencé à mettre en œuvre les programmes prescrits par le Fonds monétaire international (FMI). D’un autre côté, le coût des services de base a grimpé : l’eau, de 114 pour cent, et le pétrole, de 50 pour cent.
Le salaire minimum au Burkina Faso est de 25 000 francs CFA (environ 38 dollars) par mois. Plus de 45 pour cent des 11 millions d’habitants vit au-dessous du seuil de pauvreté, établi à 72 000 francs CFA (109 dollars) par an.
D’après les syndicats, les maux des travailleurs ont été aggravés par les privatisations, qui ont abouti à la suppression de 5 200 emplois, ce qui a directement affecté 42 000 personnes, si on inclut les personnes à charge. L’an dernier, le gouvernement avait affirmé avoir récolté 11 milliards de francs CFA (16,6 millions de dollars) de la vente de seize compagnies nationales depuis qu’il a débuté la privatisation il y a une décennie. Il a informé qu’il entendait vendre treize autres entreprises, notamment celles de l’eau et des télécommunications.
Le premier ministre Ernest Paramanga Yonly s’est réuni samedi avec les dirigeants syndicalistes pour une vaine tentative visant à faire cesser leur mouvement de protestation. Il a annoncé qu’il les rencontrera à nouveau en septembre.
"Nous espérons que le gouvernement respectera son engagement », a commenté M. Liliou.
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