Des sources humanitaires dans la capitale libérienne, Monrovia, ont déclaré à IRIN ce jeudi que M. Gongloe a quitté l'hôpital Cooper SDA de la ville, où il était soigné après avoir été battu en prison. "Il a été frappé et souffre encore de douleurs internes et externes", a indiqué à IRIN un employé des droits de l'homme.
La source a précisé que M. Gongloe a des blessures à l'oeil et dans d'autres parties du corps, et qu'il urinait du sang. Après sa remise en liberté, M. Gongloe a déclaré au service d'information en ligne, AllAfrica.com, "Même après une semaine de traitement médical, je ressens encore des douleurs aux jambes et dans le dos. J'entends mal de mon oreille gauche, mon oeil droit est en mauvais état et mon corps est encore couvert de bleus ».
La police a arrêté M. Gongloe le 24 avril sans chef d'inculpation. Après sa remise en liberté, il a déclaré à des travailleurs humanitaires que des agents de police déguisés en prisonniers l'ont battu dans sa cellule. Il a reconnu l'un d'eux. Le gouvernement prétend que des co-prisonniers ont frappé M. Gongloe pour l'obliger à payer des « droits de prison » officieux.
"Il pense que l'ordre de le frapper émane de la police », a rapporté à IRIN un travailleur humanitaire.
L'Association du Barreau libérien et certains groupes ont déposé un habeas corpus, demandant une comparution de M. Gongloe devant un tribunal pour que celui-ci confirme le caractère légal de sa détention. Des sources humanitaires ont confirmé que M. Gongloe s'est présenté devant le tribunal jeudi.
L'organisation Human Rights Watch a rapporté récemment que M. Gongloe aurait été interpellé à cause d'un discours qu'il a prononcé en mars 2002 à l'occasion d'une conférence en Guinée au sujet de la paix dans l'Union du fleuve Mano. Le discours (disponible sur http://www.newdemocrat.org) traitait de la manière moyennant laquelle la société civile pourrait aider à l'instauration de la paix dans les trois membres de l'Union : la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Dans son intervention, M. Gongloe a condamné le recours à la violence comme moyen d'asseoir le pouvoir de l'Etat.
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