Le couvre-feu, autorisé par le gouverneur de Benue, George Akume, couvre la capitale Makurdi, et Gboko, la seconde ville de l'Etat, et a été imposé à l'issue d'une réunion de sécurité présidée par le gouverneur.
« Sur recommandation du conseil de sécurité [de l'Etat], le gouvernement de l'Etat de Benue a approuvé avec effet immédiat, l'imposition d'un couvre-feu de 6 heures du soir à 6 heures du matin à Makurdi et à Gboko », a annoncé dans un communiqué le porte-parole du gouvernement, B.O. Oche. «Ceci, pour prévenir les activités des voyous dans les deux villes ».
Plus tôt dans la journée, des milliers de personnes avaient violemment protesté lors d'une marche dans les deux villes à la suite d'informations signalant que des soldats avaient attaqué les communautés Tiv de Zaki-Biam, Anyiin, Vatse et Gbeji, en représaille pour le meurtre collectif de 19 soldats par une milice locale il y a deux semaines. Des responsables auprès du gouvernement local d'Ukum, où sont situées les communautés, ont souligné que 219 personnes furent tuées par les soldats lundi et mardi.
Les dix-neuf soldats faisaient partie des troupes déployées par le gouvernement fédéral du président Olusegun Obasanjo à la frontière des Etats de Benue et de Taraba pour mettre fin à des mois de conflit entre les Tiv et leurs voisins les Jukun. Une milice tiv leur avait tendu une embuscade et les avait tués car elle les soupçonnait d'épauler ses adversaires Jukun.
Des habitants ayant abandonné leurs foyers des suite des attaques de représailles ont indiqué que les maisons étaient bombardées tandis que les habitants étaient encerclés et tués par balles par les soldats assaillants. Parmi les habitations détruites, ont-ils signalé, se trouve la maison de campagne de l'ancien chef d'état major de l'armée, le lieutenant général Victor Malu, qui est un Tiv.
Des groupes des droits de l'homme ont dénoncé les actes des soldats et ont demandé au président Obasanjo de les rappeler à l'ordre. L'Organisation des libertés civiles (OLC) a qualifié l'agression contre les établissements humains de « crime contre l'humanité ». « Tout en condamnant le massacre insensé des 19 soldats de maintien de la paix, nous ne considérons pas que le présent acte soit capable de ramener une paix durable dans la région », a stipulé l'OLC dans un communiqué.
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