Dimanche, les électeurs béninois seront appelés à élire un nouveau Président parmi les 26 prétendants à la magistrature suprême convoitée aussi bien par d’anciens opposants que par de nouveaux acteurs de la vie politique.
Le 5 mars, une page se tournera définitivement pour deux éminents politiciens qui ont dominé la vie politique de ce petit pays d’Afrique de l’ouest, le président sortant, Mathieu Kérékou, qui termine son deuxième mandat consécutif, et son rival de toujours, l’ex-président Nicéphore Soglo, les deux hommes étant frappés par la limite d’âge.
Mais parmi les présidentiables, quatre d’entre eux drainent visiblement plus de monde et semblent plus convaincre :
BONI YAYI
Diplômé de l’université de Paris IV Dauphine, ce docteur en Economie a été conseiller technique aux affaires monétaires et bancaires, sous le quinquennat du président Soglo, de 1991 à 1996, avant d’être nommé à la présidence de la BOAD en décembre 1994.
Marié, père de cinq enfants, M. Yayi est un candidat indépendant soutenu par une coalition de mouvements et de petits partis politiques.
Sans grande surprise, les problèmes de politique économique ont été au cœur de sa campagne. L’objectif de M. Yayi est la relance de l’économie et l’accélération de sa croissance, une meilleure gestion des finances publiques et des ressources humaines et la création d’un environnement favorable à l’investissement au Bénin.
Et à l’instar d’autres candidats, il a insisté sur la nécessité d’un développement de l’agriculture béninoise et de sa filière coton en particulière.
« Je ferai de mon quinquennat une bataille pour la production et l’amélioration de la filière coton », a-t-il déclaré.
M. Yayi promet aussi une plus grande indépendance de l’administration vis-à-vis des groupes de pression, un renforcement de la couverture sanitaire, une éducation équitable et une meilleure représentation des femmes dans l’action politique.
ADRIEN HOUNGBEDJI
Président du Parti du renouveau démocratique (PRD), M. Houngbédji a vécu en exil pendant les dix-sept ans de pouvoir du parti unique marxiste léniniste de Kérékou. Il est rentré d’exil après la restauration du multipartisme au Bénin, en 1990.
Docteur d’Etat en droit de la Faculté de droit de Paris, il entre en politique en se faisant élire député, puis occupe à deux reprises les fonctions de Président de l’assemblée nationale de 1991 à 1995 et de 1999 à 2003. En 1996, sous le premier quinquennat de du Président Kérékou, il est nommé Premier ministre chargé de la coordination de l’Action gouvernementale et des relations avec les institutions, cumulativement porte-parole du gouvernement.
Le thème de sa campagne : la lutte contre la corruption et l’instauration d’une dynamique nouvelle de développement. M. Houngbédji promet également une décentralisation de l’économie du Bénin, un renforcement des capacités des enfants et des femmes et une modernisation de l’agriculture.
Il s’est dit également très soucieux de préserver la paix Bénin.
« L’héritage que nous avons reçu au Bénin est la paix. Il faudrait tout faire pour la préserver ; je me sens capable de préserver cette paix si chère à nous ».
Toujours arrivé en troisième position au cours des précédentes élections présidentielles, les partisans de M. Houngbédji pensent que la place lui revient d’office, puisque Kérékou et Soglo ne se représentent plus.
BRUNO AMOUSSOU
M. Amoussou a occupé les fonctions de Président de l’Assemblé nationale de 1994 à 1999. De 1999 à 2005, il a été ministre d’Etat chargé du Plan de la perspective et du développement, ce qui lui a permis d’acquérir une solide expérience en matière de gestion des affaires de l’Etat et d’être bien imprégné des besoins économiques et sociaux du pays.
Ancien challenger du Président Kérékou au deuxième tour des présidentielles de 2001, M. Amoussou, qui se présente aussi pour la quatrième fois à la magistrature suprême, est toujours arrivé en quatrième position lors des trois précédentes tentatives.
Au cours de sa campagne, M. Amoussou a indiqué que le développement économique et social du Bénin passait par une vision partagée de la tolérance, de la sécurité, de la justice et de la paix.
« Aussi nobles que soient les objectifs poursuivis en matière de développement, ils ne peuvent être atteints que dans un climat de paix.
Il suffit de voir ce qui se passe dans la sous région pour s’en convaincre », a-t-il déclaré.
M. Amoussou s’est également engagé à promouvoir la bonne gouvernance et des opportunités de création d’emploi pour les jeunes et les femmes.
LEHADI VINAGNON SOGLO
Se décrivant lui-même comme le « candidat de la nouvelle génération », M. Soglo est diplômé de sciences économique et politique. Il a fait sa première apparition sur la scène politique en tant que chargé de mission à la présidence de la République du Bénin de 1991-1996. Il est actuellement maire adjoint de Cotonou, la capitale économique du Bénin.
S’il est élu, il a promis améliorer les conditions de vies des Béninoises et des Béninois et moderniser le pays.
Son projet de société : « Vivre plus décemment au Bénin ; vivre dans un Bénin plus riche ; vivre mieux protégé ; vivre plus présent dans le monde ».
A l’instar d’autres candidats, il s’est adressé à la jeunesse en promettant de créer des cadres pour son émancipation et la gratuité des soins. Il s’est également engagé à réformer la filière coton au Bénin.
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