1. Accueil
  2. West Africa
  3. Nigeria

Les ravisseurs posent leurs conditions pour la libération des otages

[Nigeria] Ijaw militants loyal to Dokubo Asari display their guns and magic charms in Okoronta village in the Niger Delta in July 2004 George Osodi/IRIN
Douze jours après le kidnapping des quatre collaborateurs étrangers de la compagnie pétrolière Royal Dutch Shell par des miliciens dans la région du delta du Niger, les ravisseurs exigent la libération des leaders de la communauté Ijaw détenus actuellement par les autorités fédérales.

« Nos exigences ne sont pas négociables », a déclaré à IRIN Brutus Ebipadei, l’un des chefs de file du Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND).

Le MEND a revendiqué l’enlèvement des quatre hommes, effectué durant l’attaque d’une plate-forme pétrolière offshore le 11 janvier. Le groupe a également affirmé être responsable d’une série d’autres attaques dans lesquelles 14 personnes au moins sont mortes et 11 autres sont encore portées disparues.

Les derniers troubles qui ont eu lieu dans le delta du Niger – une région qui fournit la majeur partie de la production pétrolière du pays - ont entraîné une réduction de 10 pour cent des 2,5 millions de barils exportés chaque jour par le Nigeria.

Le gouvernement du président Olusegun Obasanjo a entamé des négociations avec les ravisseurs pour obtenir la libération des otages - un Bulgare, un Anglais, un Hondurien et un Américain – après que les diplomates des ambassades de ces ressortissants aient demandé aux autorités nigérianes de ne pas recourir à des moyens militaires pour régler le problème.

En effet, selon les représentants du gouvernement nigérian, des émissaires ont pris contact avec les ravisseurs, la semaine dernière, et les otages seront libérés bientôt.

Mais M. Ebipadei a éconduit les émissaires du gouvernement, exigeant d’abord la libération de Moujahid Dokubo-Asari, le leader d’une milice du delta du Niger, et celle de Diepreye Alamieyesegha, un ancien gouverneur emprisonné pour corruption.

« Toutes ces personnes qu’ils nous envoie sont des traîtres à la cause Ijaw, et nous n’avons pas affaire à eux », a déclaré M. Epibadei à IRIN. « Ils devraient plutôt parler à Dokubo-Asari et à Alamieyeseigha », a-t-il ajouté.

En outre, il a affirmé que l’employé américain est malade et a menacé de tuer les autres otages, s’il venait à mourir.

« Ils boivent la même eau que nous et dorment dans les mêmes conditions déplorables que celles dans lesquelles vivent notre peuple depuis tant d’années », a-t-il dit.

Dans le communiqué que le MEND a fait publier sur Internet – et dans lequel il explique que son l’objectif final est le partage des revenus du pétrole du delta du Niger avec les populations pauvres de la région -, le groupe indique que les otages pourraient être libérés prochainement et qu’ils sont en bonne santé.

« Tous les otages enlevés au nom de la cause Ijaw sont en bonne santé mentale et physique », indique le communiqué. « Nous promettons qu’ils rejoindront bientôt leurs familles et qu’il sauront raconter la véritable histoire d’une révolution dont les objectifs sont nobles ».

Les tensions sont particulièrement vives dans le delta du Niger depuis l’arrestation en septembre dernier et l’inculpation pour trahison de Dokubo-Asari, le chef de file charismatique de la milice de la région.

Le mouvement de Dokubo-Asari, les Forces volontaires du peuple du delta du Niger (NDPVF), a pris les armes en 2004 pour défendre les intérêts des Ijaws, le groupe ethnique le plus important de la région, accusant les gouvernements successifs d’avoir privé les populations pauvres de la région de la manne pétrolière.

Dokubo-Asari avait décidé de mettre un terme à la lutte armée cette année-là après la hausse cours mondial du baril de pétrole et l’amnistie accordée à son mouvement. Mais le leader des NDPVF a été arrêté l’année dernière après avoir proclamé dans un interview qu’il se battait pour la désintégration du Nigeria - le pays le plus peuplé du continent, avec plus de 126 millions d’habitants.

Ancien gouverneur de l’Etat de Bayelsa, le seul état entièrement peuplé d’Ijaws, Alamieyeseigha a été inculpé en décembre dernier pour avoir violé les conditions de sa remise en liberté conditionnelle à Londres, où il était suspecté de blanchiment d’argent.

Selon les militants du NDPVF, M. Alamieyeseigha est persécuté par M. Obasanjo à cause des actions qu’il mène en faveur d’un meilleur partage de la manne pétrolière.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join