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Baisse de la tension sociale après la levée du mot d'ordre de grève

Map of Niger IRIN
Une bonne partie du territoire nigerien se trouve en zone sahélienne, une région aride aux confints du désert du Sahara
La tension sociale est retombée au Niger après que les leaders du mouvement de protestation qui exige depuis trois semaines l’abrogation d’une nouvelle taxe sur les produits de base eurent retiré leur mot d’ordre de grève générale de 24 heures.

Saouna Inoussa, porte-parole de la Coalition contre la vie chère qui regroupe plus de trente associations de la société civile, a déclaré que la suspension du mot d’ordre de grève visait avant tout à «créer un climat plus serein».

A la place de la manifestation prévue, la coalition envisage une marche dans la capitale Niamey samedi prochain, a-t-il ajouté.

La coalition, qui dénonce l’instauration d’une nouvelle taxe à valeur ajoutée (TVA) de 19 pour cent sur les produits et services de base, est engagée dans un bras de fer avec le gouvernement depuis l’arrestation la semaine dernière de cinq de ses leaders accusés de complot contre la sûreté de l’Etat. S’ils sont reconnus coupables, ils sont passibles d’une peine de 20 ans d’emprisonnement.

«Nous sommes prêts à négocier, mais à la condition que nos chefs injustement emprisonnés soient libérés», a déclaré à la presse Inoussa, ajoutant que la suspension de la grève «donnera le temps aux autorités de satisfaire leurs demandes».

Selon le gouvernement, cette affaire est du ressort de la justice. Les cinq leaders de la coalition qui ont été arrêtés doivent adresser aux juges une demande de mise en liberté provisoire.

Quarante manifestants arrêtés à Maradi, une ville à 600 km à l’est de la capitale, ont été remis en liberté lundi dernier.

Il n’est toujours pas possible de confirmer si les 25 à 30 autres personnes arrêtées la semaine dernière dans les villes de Zinder et de Tahoua ont été libérées.

Classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, selon l’ONU, le Niger est le théâtre de tensions sociales depuis que la TVA a été appliquée aux produits de base et fait grimper le prix de la farine, du lait, du sucre et des factures d’eau et d’électricité.

Les cinq chefs de la coalition ont été arrêtés la semaine dernière pour avoir demandé aux chefs religieux d’inviter les fidèles chrétiens et musulmans à organiser des prières collectives pour sauver le pays de la misère.

Le porte-parole du gouvernement a considéré cette action des responsables de la coalition comme étant un «appel camouflé à la rébellion».

Selon les autorités nigériennes, l’application de cette nouvelle TVA est indispensable à l’Etat pour augmenter ses recettes et réduire son déficit budgétaire. Pour la coalition, cette taxe étouffe les 11 millions de nigériens dont 60 pour cent vivent avec moins d’un dollar par jour.

En mars dernier, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait lancé un appel pour recueillir 3 millions de dollars destinés à fournir des vivres à 400 000 habitants du Niger touchés par la destruction des récoltes consécutive à l’invasion des criquets et à la sécheresse de l’année précédente.

La Coalition contre la vie chère a lancé sa campagne de contestation le 15 mars dernier lorsque des dizaines de milliers de personnes ont marché dans les rues de Niamey, à l’occasion d’une des plus grandes manifestations que la ville ait connue récemment.

Le gouvernement de ce pays enclavé et désertique ayant interdit tout rassemblement public, la coalition a décrété des journées «ville morte» et invité la population à rester chez elle.

Le 22 et 31 mars, la ville de Niamey était pratiquement paralysée à la suite des mots d’ordre de grève lancés par la coalition.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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