Selon le député Tharcisse Minani, la famine «fait des rages dans les communes de Gihogazi, Buhiga et Gitaramuka».
«Et il y se peut qu’elle touche d’autres régions, si rien n’est fait», a-t-il ajouté.
Mais à en croire les témoignages rapportés à la délégation des parlementaires, la famine ne frappe pas toute la province. Le nombre de décès signalé a été enregistré avant le 12 février.
Minani justifie la pénurie alimentaire par les maigres récoltes dues à un faible taux de pluviométrie. Les députés ont exhorté le gouvernement, les ONG et les agences de l’ONU à apporter une aide alimentaire aux populations sinistrées et ont demandé que des semences leur soient distribuées pour la deuxième période des semailles.
Le chargé d’information du Programme alimentaire mondial (PAM) au Burundi, Isidore Nteturuye, n’a pu confirmer si les victimes étaient mortes de faim.
En revanche, Isidore Nteturuye a indiqué jeudi à IRIN que la province de Karuzi est «une zone où le paludisme est endémique». C’est aussi une région sujette à l’insécurité alimentaire depuis 1999, a-t-il affirmé. Les personnes affaiblies du fait de la sous-alimentation meurent plus facilement du paludisme.
Isidore Nteturuye a également indiqué que le PAM distribuait régulièrement une aide alimentaire dans la région et que «la plupart de ses programmes y étaient mis en œuvre» : «distribution ciblée de l'aide alimentaire aux familles vulnérables, travail-contre-nourriture, cantines scolaires, centres nutritionnels et distribution de vivres de protection».
Les programmes de distribution de vivres de protection, dont l’objectif est d’éviter que les paysans ne consomment leurs semences en leur distribuant des rations alimentaires, sont mis en œuvre deux fois par an et la première phase vient à peine de se terminer, a expliqué Nteturuye.
L’ABP, l’agence de presse du Burundi, a annoncé mercredi qu’environ 30 jeunes ont quitté Gasorwe, dans la province nord-orientale de Muyinga, pour le Rwanda, pour échapper à la famine.
Selon les autorités de Gasorwe, la pauvreté et la famine pourraient expliquer l’exode de ces jeunes.
La famine, qui serait la conséquence du faible taux de pluviométrie et d’une saison sèche précoce, a aussi été signalée dans les provinces de Cankuzo à l’est, et à Kirundo, Muyinga et Ngozi dans le nord.
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