La télévision d’état a annoncé mardi dernier le remplacement de Landing par le Major Ousman Sonko, un militaire qui commandait précédemment le premier bataillon de l’armée nationale gambienne.
Badjie a été arrêté samedi dernier à Banjul en même temps que le directeur de la police des enquêtes criminelles, un ancien directeur général des services gambiens de l'Immigration, et des ressortissants hindous, propriétaires de deux supermarchés de la capitale Banjul.
Mercredi, les cinq hommes étaient toujours maintenus en détention. Les trois avocats et les deux directeurs du plus grand complexe hôtelier de la Gambie arrêtés au cours de la même rafle policière ont été relâchés lundi et mardi, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.
Selon un communiqué officiel diffusé à la télévision, Badjie a été limogé «suite à de graves manquements au devoir et pour avoir entretenu des relations avec des individus dont les activités menaçaient la sécurité et la santé de la population».
Les deux supermarchés appartenant aux hommes d’affaires hindous arrêtés avec Badjie avaient provisoirement été fermés l’année dernière par le gouvernement qui leur reprochait de vendre des denrées périmées. Ces magasins ont été réouverts plus tard.
Le gouvernement a également critiqué l’inspecteur général pour son incapacité à élucider plusieurs crimes : cambriolages, attaques contre des individus, contrefaçon, crimes graves à caractère économique et conduite de voitures sans immatriculation.
Lorsque la nouvelle de l’arrestation de Badjie a été rendue public, lundi dernier, le journal Daily Observer a spéculé sur la possible implication de l’inspecteur général dans l’assassinat du journaliste Deyda Hydara en décembre dernier.
Hydara, le rédacteur en chef du journal The Point, a été assassiné au volant de sa voiture le 16 décembre dernier par deux individus non identifiés qui ont ouvert le feu sur lui et l’ont atteint de trois balles à la tête.
Aucun suspect n’a encore été arrêté ou accusé pour le meurtre de Hydara, le dernier d’une série d’actes violents perpétrés contre la presse hostile au président Yaya Jammeh. Certains journalistes et défenseurs des droits de l'homme ont cependant fait savoir qu'ils soupçonnaient les autorités gambiennes d’être mêlées à cette affaire.
Arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'état en 1994, le président Jammeh, ancien lieutenant de l’armée gambienne, avait tenu l’année dernière des propos menaçants à l’encontre des journalistes qui avaient refusé de souscrire à la nouvelle et très controversée loi sur la presse. «Nous pensons qu’il faut mettre les journalistes devant leurs responsabilités. Soit ils souscriront aux principes de la nouvelle loi, soit ils cesseront d’écrire leurs articles ou alors ils disparaîtront», avait lancé le président à la radio nationale.
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