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Couvre-feu sur Harper après la mise à sac du commissariat de police

Map of Liberia IRIN
Without reforms sanctions will remain in place
Le gouvernement libérien a décrété un couvre-feu sur Harper, une ville portuaire près de la frontière sud-orientale avec la Côte d’Ivoire après deux jours d’émeutes provoquées par une prétendue recrudescente des meurtres rituels.

Selon les Nations unies, des renforts ont été dépêchés mardi à Happer pour rétablir le calme dans la petite portuaire située à 700 au sud-est de la capitale Monrovia.

Le général Joseph Owonibi, commandant les 15 000 hommes des forces de maintien de la paix de l’Onu, a déclaré sur les ondes de la radio des Nations unies qu’il suspecte certains ex-combattants de la guerre civile du Liberia d’être les auteurs de ces actes de violence.

Selon le ministre de la justice, Kabbineh Janneh, les troubles ont commencé samedi et ont abouti dimanche à la mise à sac du commissariat de police de Harper.

Des jeunes gens en colère armés de bâtons et de barres de fer ont fait éruption dans les cellules du commissariat et mis la main sur trois hommes arrêtés dans la ville voisine de Pleebo et suspectés d’avoir tué des personnes pour utiliser certaines parties de leur corps pour des sacrifices rituels, a-t-il indiqué à IRIN.

Deux des suspects ont été battus la foule, mais le troisième a réussi à s’enfuir, a fait remarquer Kabbineh.

Selon Owonibi, un couvre-feu a été imposé lundi à Harper du crépuscule à l’aube et des soldats éthiopiens de forces de maintien de la paix ont été dépêchés dans la ville pour renforcer le détachement des troupes sénégalaises qui y est déjà basé.

"Un petit groupe d’ex-combattants est à l’origine de cette flambée de violence et le gouvernement a demandé à la police d’ouvrir une enquête sur ces incidents,” a déclaré le général nigérian.

Harper est l’ancien fief du Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL) un mouvement rebelle qui a reçu un soutien appuyé de la Côte d’Ivoire pendant la guerre civile qui a pris fin en 2003.

Janneh, qui coordonne le comité gouvernemental de supervision des opérations de sécurité, a indiqué à IRIN que le couvre-feu serait maintenu à Harper “jusqu’à ce que la situation s’améliore.”

Selon lui, l’enquête pour retrouver les responsables des émeutes suit son cours.

Contacté par radio depuis Monrovia, les travailleurs humanitaires opérant à Harper ont indiqué à IRIN que mardi, l’atmosphère dans la ville était “normale, mais imprévisible”.

“Les jeunes gens ici, surtout ceux qui ont entre quinze et vingt ans, sont habitués à la violence et disent qu’ils résisteront à toute tentative d’arrestation par la police”, a déclaré un des travailleurs à IRIN.

Les émeutes ont éclaté la semaine dernière après l’arrestation de trois hommes de la ville de Pleebo, à 29 km de Harper, suspectés d’avoir assassiné trois habitants de la localité qui ont disparu. Les suspects ont ensuite été transférés à Harper, la capitale du comté du Maryland.

Les habitants de Pleebo ont raconté à IRIN que les personnes disparues sont les présumées victimes du ‘Gboyo’, une pratique animiste qui consiste à couper des parties du corps pour les utiliser dans des rituels supposés donner le pouvoir et la richesse.

Cette pratique est très courante dans le comté du Maryland depuis des dizaines d’années et la recrudescence des meurtres rituels dans la ville de Pleebo a été signalée ce mois-ci pour la première fois.

Mi-janvier, le journal libérien, The News, indiquait qu’une vieille femme avait été assassinée pour le rituel du Gboyo alors quelle se promenait sur l’artère principale de Pleebo en plein jour. Son corps a été retrouvé amputé de ses organes génitaux.

Plusieurs journaux ayant fait état des scènes de violence qui se sont déroulées à Harper ont indiqué que les lyncheurs s’en sont pris aux prétendus assassins des individus portés disparus parce qu’ils n’étaient pas sûrs que ces meurtriers seraient traduits en justice.

Les tribunaux du Liberia n’ont pratiquement pas fonctionné depuis que la guerre civile a éclaté en 1989.

Dans le Maryland, les meurtres rituels ont fait la Une des journaux pour la première fois en 1970 lorsque l’ancien président William Tolbert a fait arrêter et traduitreen justice plusieurs membres du gouvernement accusés de s’adonner à la pratique du Gboyo.

Plusieurs d’entre eux ont été pendus pour le meurtre de Moses Tweh, un évangéliste local très connu, dont le corps mutilé a été retrouvé sans ses organes génitaux.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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