Selon John Dennis, responsable de la Commission nationale sur le désarmement, la démobilisation, la réhabilitation et l’intégration, bien d’autres ex-combattants pourraient connaître le même sort puisque la commission ne peut plus financer leur formation.
"Près de 4 000 ex-combattants ne finiront pas leur année scolaire étant donné que nous ne pouvons pas payer leur scolarité et qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses", a t-il indiqué à IRIN.
Depuis le mois d’octobre, la Commission a fait inscrire 11 000 anciens combattants dans des écoles de Monrovia, mais les fonds dont elle disposait (environ 100 dollars américains par an et par personne), ne pouvaient couvrir que les frais de scolarité de 7 000 d’entre eux, a précisé Dennis.
Pour Dennis, aucun nouveau financement n’est prévu avant le mois de mars.
"C’est un réel sujet de préoccupation pour la commission aujourd’hui", a t-il déclaré. "Et le plus inquiétant est que nous n’avons pas pu proposer une formation aux quelque 45 000 autres ex-combattants qui souhaiteraient vraiment en suivre une."
Les expulsions ont commencé mardi et ont fait beaucoup de mécontents dans les rangs des anciens miliciens à qui les Nations Unies avaient promis de faciliter la réinsertion dans la vie civile.
"J’ai décidé d’aller à l’école, de suivre une formation et d’oublier la guerre", a indiqué Johnny Dixon, un ancien milicien d’une vingtaine d’années, membre du mouvement rebelle du LURD (Liberians United for Reconciliation and Democracy).
"C’est dommage que nous ne puissions pas être à l’école alors que nos amis suivent des cours et progressent", a t-il confié à IRIN.
Les expulsions concernent surtout les jeunes hommes de 18 à 30 ans dont la scolarité a été interrompue par quatorze années de guerre civile. La plupart des enfants soldats ont eux rejoint des écoles primaires.
Selon le proviseur d’un cours secondaire privé qui a requis l’anonymat, la commission de désarmement avait promis depuis des mois de régler les frais de scolarité des ex-combattants. Mais comme elle n’a pas honoré ses engagements, les autorités de l’établissement ont dû prendre des mesures draconiennes.
"Nous avons souvent demandé à rencontrer la commission, mais nous n’avons eu aucune réponse favorable quant au règlement des frais de scolarité", a t-il indiqué. "Nous ne pouvons percevoir nos salaires si la scolarité des élèves n’est pas payée. La vie coûte chère à Monrovia et l’éducation n’est pas gratuite."
Le mois dernier, le secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan, a indiqué dans un rapport au Conseil de sécurité que le Liberia avait un besoin urgent de 60 millions de dollars pour couvrir le déficit du programme de réhabilitation de plus de 100 000 ex—combattants démobilisés.
Les expulsions ne concernent pas les ex-combattants inscrits dans les écoles publiques. Toutefois, il importe de noter qu’au Liberia l’enseignement secondaire est généralement dispensé dans des écoles privées et religieuses.
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