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La milice du delta du Niger accepte d’arrêter toute offensive si elle n'est pas attaquée

[Nigeria] Ijaw militants loyal to Dokubo Asari display their guns and magic charms in Okoronta village in the Niger Delta in July 2004 George Osodi/IRIN
Le chef de milice qui a déclaré la guerre aux compagnies pétrolières opérant dans le sud-est du Nigeria s’est rendu à Abuja mercredi pour s’entretenir avec le président Olusegun Obasanjo et trouver les moyens de désamorcer la tension qui prévaut dans l'Etat pétrolifère du Delta.

Le chef des Forces volontaires de défense du peuple du delta du Niger (NDPVF), Moujahid Dokubo-Asari, a indiqué que ces hommes cesseraient toute offensive s’ils n’étaient pas attaqués et ce tant que les négociations avec Obasanjo se poursuivraient.

«Le Président m’a fait comprendre que l’armée n’attaquera pas nos positions et nous n’attaquerons pas non plus,» a indiqué le chef de la milice à IRIN, après une première série d’entretiens avec le Président.

«Aucun accord formel n’a été trouvé pour un cessez-le-feu,» a ajouté Dokuto-Asari. «Nous poursuivrons les discussions ce soir et j’espère que nous trouverons des solutions plus concrètes.»

Le NDPVF a annoncé lundi qu’il lancerait une nouvelle offensive du nom de code «Operation Locust Feast» (Opération festin des criquets). Cette attaque prendra pour cible le personnel des compagnies pétrolières si les multinationales qui exploitent le pétrole dans le Delta ne ferment pas leurs sites de production.

Toutefois, le groupe a indiqué qu’il ne s’en prendrait pas aux installations pétrolières.

Dokubo-Asari a indiqué mercredi que la rébellion armée cesserait s’il parvenait à trouver un accord avec le gouvernement sur les principales revendications de son groupe, à savoir une plus grande autonomie pour l'Etat du Delta et un meilleur contrôle de la manne pétrolière par les populations qui y vivent.

Mais il s’est empressé d’indiquer qu’il n’hésiterait pas à attaquer si les discussions échouaient.

« L’opération Locust Feast n’est pas annulée. Nous reprendrons la lutte si nous ne parvenons pas à trouver un accord, » a précisé Dokuro-Asari.

Le Nigeria est le premier producteur de pétrole en Afrique et le septième plus important pays exportateur de pétrole au monde. La quasi-totalité des 2,5 millions de barils produits par jour provient de la région du delta du Niger et des champs pétrolifères offshore environnants.

Après la déclaration de guerre des miliciens, le prix du baril de pétrole a dépassé pour la première fois mardi la barre des 50 dollars US, traduisant ainsi les inquiétudes des marchés internationaux quant aux approvisionnements à partir du Nigeria.

Le même jour, l’armée a rejeté l’ultimatum du NDPVF, le qualifiant de menace fantaisiste. Mais pour paraître plus crédible, Dokubo-Asari a précisé qu’il a quitté le centre pétrolier de Port Harcourt pour Abuja à bord d’un avion du gouvernement.

«Le Président m’a invité à le rencontrer et j’ai répondu à son invitation,» a confié Dokubo-Asari à IRIN. «Je lui accorde le bénéfice du doute».

Le ministre de l’Information du Nigeria, Chukwuemeka Chikelu, a confirmé la présence du chef de milice dans la capitale.

«Dokubo-Asari et d’autres responsables de l'Etat du Delta se sont rendus à Abuja pour des entretiens avec nos responsables de la sécurité et d’autres officiers de l’armée,» a déclaré Chikelu aux journalistes.

Mercredi, le prix du baril de pétrole a commencé à baisser dès que les marchés ont eu vent de négociations entre le gouvernement et le mouvement rebelle.

Le NDPVF a fait savoir qu’il recherche un meilleur compromis pour les populations Ijaw, le plus grand groupe ethnique du delta du Niger, une région qui assure à elle seule la majeure partie de la production de pétrole du Nigeria.

Mais le gouvernement a indiqué que ce mouvement n’est qu’un groupe de criminels qui gagne de l’argent en volant le pétrole dans les pipelines et en le vendant clandestinement à des tankers mouillant au large des côtes.

Les forces de sécurité nigérianes ont attaqué les rebelles du NDPVF à la fin du mois d’août après que ces derniers aient revendiqué la responsabilité des raids sur Port Harcourt, le principal centre d’exploitation de l’industrie pétrolière du Nigeria.

Depuis, les forces de sécurité n’ont cessé de les harceler. Mardi, l’armée a engagé des troupes au sol et des hélicoptères de combats au cours d’un raid lancé sur deux villages suspectés d’être des places fortes de la milice.

«Nous étions à Gbile et à Kee et avons arrêté plusieurs personnes liées aux gangs,» a déclaré à IRIN le porte-parole militaire, le capitaine Onyema Kanu.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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