1. Accueil
  2. West Africa
  3. Nigeria
  • News

Eviter les résistances aux médicaments ARV, une nécessité

The number of people receiving ARVs in developing countries has more than doubled from 400,000 in December 2003 to about 1 million in June 2005, according to a report released by the World Health Organization (WHO) and UNAIDS. Georgina Cranston/IRIN
Working in the dark
Le Botswana, comme les autres pays d’Afrique, ne pourra continuer à proposer son programme national de traitement du VIH/SIDA qu’à condition de lutter contre l'émergence de souches virales résistantes aux médicaments. En effet, les patients qui oublient de prendre ne serait ce que cinq pour cent de leur traitement antirétroviral (ARV) peuvent développer un virus résistant aux médicaments et doivent abandonner leur traitement habituel pour des médicaments ARV de deuxième ligne, qui coûtent deux fois plus cher. Le Botswana est le premier pays d’Afrique à avoir mis en place un programme national d’accès aux ARV, souvent considéré par ses voisins comme un exemple type : quatre ans après son lancement, 85 pour cent des patients, dont ceux qui utilisent les services de santé du secteur privé, suivent un traitement. Les autres pays d’Afrique australe sont loin derrière le Botswana en matière de lutte contre la pandémie. Alors qu’ils concentrent leurs efforts sur l’accès aux ARV, le Botswana, lui, veille à ce que les patients suivent respectueusement leur traitement. Lorsqu’en 2002 le Botswana s’est mis à proposer gratuitement des ARV à ses patients séropositifs, personne ne savait si un tel programme pouvait fonctionner dans un pays en développement. On se demandait plutôt si les habitants d’un pays pauvre allaient saisir l’importance de devoir prendre un traitement quotidiennement et tout le long de leur vie, s’ils allaient avoir les moyens de bien se nourrir et de se rendre aux centres de soins. Ces doutes se sont révélés en grande partie infondés. Dans une étude sur l’observance du traitement et la résistance aux médicaments, des chercheurs du Botswana-Harvard AIDS Institute ont démontré que les personnes séropositives botswanaises observaient aussi bien, si ce n’est mieux, le traitement que leurs homologues occidentaux. «Les Botswanais veulent se soigner», a déclaré Hermann Bussmann, l’un des chercheurs de l’institut. «Il savent qu’il faut pas oublier de prendre une dose d’ARV.» L’étude compare deux stratégies d’adhérence au traitement. L’une a été adoptée par l’Agence nationale de coordination de lutte contre le sida du Botswana, qui consiste à ce qu’un ‘ami’ soutienne et encourage le patient à prendre ses médicaments toujours à la même heure. L’autre est le traitement directement observé (DOT en anglais), déjà utilisé pour soigner les patients atteints de tuberculose, qui prennent leurs médicaments sous surveillance d’un agent sanitaire. Les résultats de l’étude ne seront pas disponibles avant l’année prochaine, mais selon le docteur Ava Avalos, membre d’une équipe du service des maladies infectieuses (IDCC en anglais) de l’hôpital Princess Marina à Gaborone, chargée de suivre les patients en échec thérapeutique, seuls quatre pour cent des 14 000 patients de la clinique ont dû passer à un traitement de deuxième ou de troisième ligne. «Nous faisons mieux que prévu», s’est réjoui le docteur Avalos. «Au sein de la clinique, nous bombardons littéralement les patients d’informations et de conseils sur l’adhérence au traitement. Nous pouvons le faire car nous sommes un service spécialisé en VIH/SIDA, toutes les cliniques ne peuvent pas en faire autant.» Les données concernant les échecs thérapeutiques enregistrés dans les autres cliniques du pays ou du continent ne sont pas disponibles. Selon le docteur Jos Perriens, du service «Sida : médicaments et moyens diagnostiques» de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les traitements de deuxième ligne n’ont représenté l’année dernière que 1,5 pour cent de l’ensemble des ARV disponibles dans les pays à faibles et moyens revenus. Ces chiffres ne représentent pas nécessairement la réalité et plus de cas d’échecs thérapeutiques sont certainement à déplorer, ce qui laisse entrevoir des difficultés à venir s’il faut se procurer des traitements de deuxième ligne, a-t-il ajouté. L’organisation humanitaire internationale Médecins sans frontières (MSF) a tiré la sonnette d’alarme, indiquant que si la disponibilité des médicaments de deuxième ligne n’était pas assurée en Afrique et leur coût fortement réduit, le continent pourrait se trouver confronté à une crise grave, quand les patients développeront des souches virales résistantes aux médicaments de première ligne. Si les patients de l’IDCC ont accès sans difficulté aux médicaments de deuxième et de troisième ligne, cela est grâce aux fonds débloqués par le gouvernement qui accorde davantage de fonds à son programme national de traitement que les autres pays d’Afrique, a reconnu le docteur Avalos. En outre, le gouvernement bénéficie du savoir et d’une aide considérable de partenaires étrangers comme la Fondation Bill et Melinda Gates et la compagnie pharmaceutique Merck, qui distribue gratuitement deux des médicaments ARV utilisés dans le cadre du programme national. En outre, si l’IDCC enregistre de si bons résultats, c’est également grâce à l’étroite surveillance de la charge virale des patients par les agents sanitaires, qui reçoivent une formation spécifique. Une personne qui développe des résistances peut paraître en bonne santé et avoir un taux de CD4 normal, qui mesure la force du système immunitaire, a expliqué le docteur Avalos, qui a ajouté que parvenir à surveiller la résistance aux médicaments représente le plus gros défi de l’Afrique. Une nouvelle étude plurinationale, financée par la Fondation GlaxoSmithKline, le Département britannique pour le développement international (DFID) et Antiretroviral Therapy in Lower Income Countries (ART-LINC), vise à mieux comprendre les facteurs qui limitent l’adhérence au traitement dans les pays pauvres. A partir d’une petite étude pilote menée l’année dernière à l’hôpital Princess Marina, Sara Nam, de l’Ecole d’hygiène et de la médecine tropicale de Londres, s’est rendue compte que les facteurs limitant l’adhérence au traitement n’étaient pas d’ordre socio-économique, mais psychologique et émotionel : la manière dont le patient accepte sa séropositivité, le soutien qu’il reçoit de son entourage et sa foi aux médecins et au traitement -- des facteurs similaires à ceux répertoriés dans les pays développés. L’étude plurinationale, qui recherche actuellement de nouveaux participants, s’intéresse aux croyances religieuses des patients, à leurs inquiétudes vis-à-vis de la stigmatisation, à leur recours à la médecine traditionnelle, à leur mode de vie. Si la mauvaise observance du traitement est la principale cause du développement d’une résistance aux médicaments, certains patients du docteur Avalos, en particulier les femmes qui ne peuvent négocier l’utilisation du préservatif, développent des souches résistantes en ayant des rapports non protégés avec leur partenaire séropositif. Selon Hermann Bussmann, la prescription d’une dose unique de névirapine à une femme enceinte, la méthode la plus couramment utilisée en Afrique pour prévenir la transmission du virus de la mère à l’enfant, peut également entraîner des problèmes de résistance lorsque la patiente commence un traitement ARV. Il est cependant trop tôt pour prévoir ce qu’il va se passer dans le futur, a-t-il ajouté. A l’heure actuelle, seulement 20 pour cent des personnes séropositives des pays en développement qui ont besoin d’un traitement ARV y ont accès. Ainsi, «nos inquiétudes sur l’éventuelle indisponibilité des médicaments de deuxième ligne ne doit pas pomper l’énergie dont nous avons besoin pour garantir l’accès aux médicaments de première ligne», a conclu le docteur Jos Perriens de l’OMS. Pour en savoir plus

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join