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Reprise des pourparlers sur la question du Darfour

Les pourparlers de paix entre le gouvernement soudanais et les deux principaux mouvements rebelles de la région occidentale du Darfour ont repris lundi, après trois jours de querelles au sujet de la présence éventuelle de représentants tchadiens et érythréens, ont indiqué des représentants africains participant aux négociations.

Après une interruption de six mois, de nouveaux pourparlers de paix ont officiellement été engagés vendredi dernier à Abuja, la capitale nigériane, avec la médiation de l’Union africaine (UA).

Toutefois, selon Boubou Niang, porte-parole officiel de l’équipe de médiation de l’UA, les négociations n’ont pas abouti ce week-end en raison du désaccord sur la question des représentants étrangers.

Le gouvernement soudanais s’est opposé à la présence d’observateurs venus d’Erythrée, un pays qui, selon l’opinion générale, soutiendrait la cause des rebelles.

Entre-temps, l’un des deux groupes rebelles a déclaré qu’il s’opposait à ce que des représentants du gouvernement tchadien assistent aux négociations. Il a d’ailleurs accusé le gouvernement de N'Djamena d’avoir soutenu Khartoum pendant les deux années du conflit ; un conflit qui a contraint près de deux millions d’habitants à fuir.

Quant au gouvernement érythréen, il a été accusé par Majzoub al-Khalifa, chef de la délégation gouvernementale soudanaise, d’avoir été le principal soutien des deux mouvements rebelles, l’Armée de libération du Soudan (SLA) et le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (JEM).

Les deux mouvements ont pris les armes en février 2003, reprochant au gouvernement de négliger et d’opprimer les populations du Darfour, une région semi-désertique de la taille de la France.

Le JEM a entre-temps déclaré que la présence de médiateurs tchadiens lors des négociations serait inacceptable. Le mouvement a accusé le Tchad, qui abrite à l’heure actuelle 200 000 réfugiés du Darfour, d’être un allié majeur des autorités soudanaises.

L’année dernière, le Tchad a accueilli plusieurs sessions de négociations entre le gouvernement soudanais et les deux mouvements rebelles du Darfour. Puis, en août, Olusegun Obasanjo, chef de l’Etat nigérian et président en exercice de l’UA, a repris le rôle de médiateur officiel. Depuis lors, la situation n’a guère progressé.

Samedi dernier, les négociations d’Abuja ont abouti, une nouvelle fois, à une impasse. Toutefois, l’équipe de médiation de l’Union africaine (UA), dirigée par Salim Ahmed Salim, l’ex-ministre tanzanien des Affaires étrangères, est finalement parvenue, dimanche, à mettre d’accord provisoirement les différentes parties.

Selon le gouvernement, des observateurs érythréens étaient présents lundi dernier, à l’heure où les négociations commençaient enfin. En revanche, les représentants du gouvernement tchadien n’étaient pas encore arrivés à Abuja pour assister aux pourparlers.

Selon Niang, le porte-parole de l’UA, le premier débat portait sur un projet de déclaration de principes élaboré par les médiateurs et reprenant les différents points de vue émis par les parties opposées pendant les derniers pourparlers, qui ont eu lieu à Abuja en décembre.

« Nous souhaitons encourager au maximum les consultations. Celles-ci nous permettront de parvenir, pendant ces pourparlers, à des compromis, à un consensus et à des accords », a-t-il expliqué à la presse lundi.

Les prochains pourparlers devraient permettre de parvenir à des accords sur les droits culturels et religieux des populations locales ainsi que sur un système de répartition équitable du pouvoir et des richesses de la nation.

Ces négociations aborderont les demandes des habitants du Darfour, principalement noir-Africains, qui se méfient depuis longtemps d’un gouvernement trop lointain et majoritairement arabe.

Malgré les contretemps du week-end, les parties restent optimistes. Elles sont toutes convaincues que ces pourparlers mettront un terme à deux années de conflit qui ont fait quelque 180 000 victimes.

Pour les Nations unies, la situation actuelle au Darfour constitue la crise humanitaire la plus grave du monde.

Les deux mouvements rebelles accusent le gouvernement soudanais et ses alliés, les milices janjawid, d’avoir massacré des dizaines de milliers de civils noirs, et d’avoir mené une série d’attaques incendiaires sur leurs villages.

Avec le concours de l’OTAN, l’alliance occidentale, l’UA projette d’envoyer 5 300 soldats supplémentaires pour assurer le maintien de la paix au Darfour. Cela permettra de garantir le respect d’un cessez-le-feu fragile, et de protéger les civils. A l’heure actuelle, 2 370 observateurs militaires de l’UA se trouvent déjà sur place.

La semaine dernière, la Cour pénale internationale a ouvert une enquête officielle sur les crimes de guerre présumés au Darfour.

Pour les organisations de défense des droits de l’homme, comme pour le gouvernement américain, les autorités soudanaises et leurs alliés, les milices arabes, se sont rendus coupables d’un véritable génocide au Darfour. Les Nations unies se sont, quant à elles, abstenues d’employer de tels termes.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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