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Entretien avec Jack Chow, directeur général adjoint de l’OMS

Au cours de sa récente visite en Ethiopie, Jack Chow, le directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a souligné la double menace que représentent le VIH/SIDA et la tuberculose, deux des maladies les plus dangereuses au monde puisqu'elles tuent 13 000 personnes par jour. Au cours d’un entretien, il a confié à PlusNews qu’en terme de productivité, ces deux maladies faisaient perdre à l’économie mondiale des milliards de dollars. Voici quelques extraits de cette rencontre : Q. Pourquoi est-il nécessaire de combiner les traitements du HIV et de la tuberculose ? R. Un tiers de la population mondiale souffre actuellement de tuberculose et 38 millions de personnes vivent avec le VIH. La tuberculose est la principale cause de décès chez les patients atteints du VIH. Or, en consacrant 10 millions de dollars, nous pouvons traiter les malades souffrant de la tuberculose et prolonger leur vie tout en améliorant leur condition de vie. Q. Mais pourquoi ce traitement n’a t-il pas été proposé auparavant ? R. Il faut admettre que nos ressources financières et nos capacités techniques étaient très limités. Avec la création du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, grâce à l’importance des dons que nous recevons de pays comme les Etats-Unis et le Canada, par exemple, nous pouvons maintenant mettre en place des systèmes de santé efficaces et accroître les possibilités de traitement. Q. Doit-on améliorer le diagnostic de ces deux maladies ? R. On ne peut pas soigner une maladie si elle n’a pas été diagnostiquée chez un patient. Ainsi, pour le VIH et la tuberculose, nous nous employons à améliorer le diagnostic de sorte que les patients séropositifs puissent avoir le traitement dont ils ont besoin et les personnes séronégatives bénéficier de solutions thérapeutiques leur permettant de conserver leur séronégativité. Q. Et que fait l’OMS pour améliorer le diagnostic de la tuberculose ? R. Nous avons nommé un nouveau coordonnateur pour le VIH/SIDA et mis en place un groupe de travail pour proposer aux pays une solution complète combinant les thérapies du VIH et de la tuberculose. Q. Quels objectifs l’OMS se fixe t-elle pour évaluer l’efficacité du traitement de la tuberculose ? R. Notre objectif principal est d’atteindre un taux de détection de 70 pour cent, chez les patients atteints de tuberculose, et un taux de guérison de 85 pour cent chez les patients ayant bénéficié du traitement. Pour le VIH, notre objectif est très ambitieux puisque nous envisageons de traiter trois millions de personnes d’ici la fin de l’année 2005. Pour la tuberculose, nous avons actuellement un taux de détection de 37 pour cent et un taux de guérison de 72 pour cent. Nous espérons atteindre nos objectifs dans les deux ou trois années à venir. Nous sommes assez satisfaits du taux de guérison et pensons que ces objectifs peuvent être atteints. Q. Quel est l’impact économique de ces maladies sur les pays en voie de développement ? R. Pour chacune de ces maladies, nous constatons qu’en terme de productivité, des milliards de dollars sont perdus dans des soins médicaux trop importants, la perte de rendement et le coût des assurances sociales. En investissant dans la prévention et le traitement, nous renforçons le système de santé et en faisons le principal pilier du développement économique. Q. Certains observateurs critiques affirment que les Etats-Unis exercent une pression sur les pays en voie de développement pour les empêcher de produire des médicaments génériques. Partagez-vous cet avis ? R. Disons que nous avons besoin à la fois de médicaments issus de la recherche et de médicaments génériques. Nous savons que le VIH est un virus très puissant et qu’à chaque fois qu’il se reproduit, il peut muter. Cela explique que nous avons besoin de nouveaux antirétroviraux et de médicaments contre la tuberculose. Nous avons aussi besoin de médicaments génériques pour proposer aux communautés des soins médicaux à des coûts abordables. Et l’OMS est déterminé à étendre le projet de pré-qualification, qui autorise la production locale de médicaments sûrs et efficaces. Q. Comment l’OMS compte résoudre les problèmes liés à la faiblesse des systèmes de santé dans les pays en voie de développement ? R. L’OMS croit très fermement au renforcement des systèmes de santé en misant, par exemple, sur la formation des agents de santé publique et sur l’amélioration des soins de santé primaires pour s’attaquer aux autres maladies chroniques. Outre les médecins et les infirmiers, nous aimerions voir un nombre très important d’agents sanitaires et de travailleurs sociaux très bien formés. Le VIH et la tuberculose ne posent pas que des problèmes d’ordre médical. Bien d’autres problèmes doivent être pris en compte, notamment la peur et la discrimination dont sont victimes les patients atteints du VIH.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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