Le Malawi est l’un des trois pays africains à avoir mené des études de faisabilité, avec le soutien de l’OMS, pour évaluer les implications de l’adoption des nouvelles directives, et il a annoncé des plans pour mettre en œuvre les directives de l’OMS d’ici mi-2011, a dit le docteur Frank Chimbwandira, chef du département VIH et sida du ministère de la Santé.
D’après l’étude de faisabilité, le nombre de personnes sous traitement augmenterait d’environ 50 pour cent, ce qui pourrait doubler le coût du programme national ARV en termes de personnels et d’équipements supplémentaires, et se traduirait probablement aussi par des listes d’attente dans de nombreux centres de traitement.
Mettre en œuvre les directives de l’OMS signifierait procéder à des modifications majeures dans les protocoles nationaux de traitement : les personnes séropositives démarreraient une thérapie à ARV à un taux de CD4 – qui permet d’évaluer la résistance du système immunitaire - plus élevé, à 350 ; des examens de suivi biologiques plus réguliers de CD4 et charge virale – qui évalue la quantité de virus présente dans l’organisme – seraient effectués ; et potentiellement, des schémas de traitement plus coûteux seraient adoptés – y compris l’abandon de l’ARV Stavudine, qui a été associé à d’importants effets secondaires.
Le Malawi, qui affiche une prévalence du VIH d’environ 12 pour cent, a révisé son schéma de traitement pour la dernière fois en 2008, et l’actuel régime de première ligne est constitué d’une combinaison de Stavudine, Lamivudine et Névirapine.
Comme d’autres pays de la région, le Malawi a commencé à traiter les femmes enceintes séropositives au taux de CD4 de 350 recommandé par l’OMS, mais le seuil standard de CD4 pour initier un traitement ARV reste à 250.
En 2009, le Malawi disposait de seulement 47 équipements opérationnels pour la numération des CD4, et moins de la moitié des patients séropositifs avait accès à de tels examens, a noté l’étude de faisabilité.
La Côte d’Ivoire, le Nigeria et la Tanzanie ont entrepris des études similaires. « Les résultats de ces exercices de faisabilité sont importants pour nous tous – les gouvernements, partenaires comme l’OMS – pour comprendre les vrais goulots d’étranglement et les coûts de l’élargissement de notre action collective contre le VIH », a dit à IRIN/PlusNews Marco Antônio de Ávila Vitória, un responsable médical au sein du département VIH/SIDA de l’OMS.
Trouver les financements
Finalement, chaque pays décidera quand et comment mettre en œuvre les recommandations, ce qui impliquera de trouver l’équilibre délicat entre sauver des vies et gérer les coûts pour garantir des systèmes de santé plus pérennes et plus solides.
Bridget Chibwana, directrice exécutive en exercice de la Commission nationale de lutte contre le sida du Malawi, a dit que l’aspect financier constituait l’un des obstacles majeurs à l’adoption des directives, de même que les infrastructures, la gestion de la chaîne d’approvisionnement et la pénurie de travailleurs sanitaires.
Elle a dit que le Malawi prévoyait de présenter sa candidature dans le cadre de l’appel à proposition lancé le 20 mai par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en vue de sa Série 10 de financements, et que le pays envisageait sérieusement de redistribuer les fonds existants dans ses portefeuilles Fonds mondial.
Tatjana Peterson, chargée des programmes Malawi au Fonds mondial, a dit que le pays était en train de mener des études plus détaillées sur les coûts associés à l’élargissement des programmes de traitement et que les résultats étaient attendus dans les jours à venir.
llg/kn/he/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions