Deux partis politiques de la région du Pool, en République du Congo, ont conclu une alliance pour organiser des élections législatives pacifiques dans le sud du pays ravagé par la guerre civile.
Cette alliance a été conclue mardi entre le Parti congolais du travail (PCT) du président Denis Sassou Nguesso, et le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) de l’ancien Premier ministre Bernard Kolélas.
« Les parties affirment leur volonté de tout mettre en œuvre pour consolider la paix et la sécurité dans la région du Pool, afin de rendre possible l’organisation d’élections libres et justes », a indiqué Hello Mampouya-Matson, porte-parole du MCDDI.
Le MCDDI est bien implanté dans la région, mais n’a pu présenter des candidats aux élections de 2002 que dans huit des 24 circonscriptions électorales, en raison de l’insécurité résultant des affrontements entre les forces gouvernementales et les ex-combattants ninjas de Frédéric Bintsangou, alias Pasteur Ntoumi.
Le gouvernement et le Comité national pour la résistance (CNR) de Bintsangou ont signé un accord de paix le 17 mars 2003 qui a mis fin à une succession de guerres civiles qui ont ravagé la région entre 1998 et 2002.
Ces années de conflit ont contribué à faire de la région une des plus isolées du pays, bien que Brazzaville, la capitale, soit rattachée à sa région administrative. Selon les acteurs humanitaires, il n’y a qu’un seul médecin pour 30 000 habitants (six fois moins que dans les autres régions du pays).
Dans l’hôpital de Kinkala qui dessert une population d’environ 90 000 habitants, on ne compte que deux médecins, selon le médecin chef, Etienne Mouanga. Le personnel qualifié a peur de travailler dans une région où de nombreuses personnes n’ont toujours pas été désarmées, a-t-il ajouté.
Seuls huit pour cent des 362 358 habitants que compte la région du Pool ont accès à l’eau potable. Le niveau de malnutrition des enfants est élevé et le taux de scolarisation est d’environ 30 pour cent.
Selon les agences humanitaires, la violence dans la région est aggravée par le nombre important d’armes en circulation.
Une étude sur le trafic des armes légères publiée en 2006 par une organisation non gouvernementale suisse, a montré qu’entre 37 000 et 40 000 armes de tout calibre circulent encore dans le pays.
Mardi, le PCT et le MCDDI se sont également engagés à consolider la politique de bon voisinage et de coexistence pacifique du pays.
Les élections auront lieu entre juin et juillet, mais les partis d’opposition, la société civile et les chefs religieux émettent quelques réserves sur l’organisation de ce scrutin.
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