La décision de Ranbaxy, un laboratoire indien de fabrication de médicaments génériques, de retirer volontairement certains d’entre eux de la liste des médicaments agréés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) peut affecter les personnes séropositives sous traitement antirétroviraux dans les pays en voie de développement.
Selon l’OMS, les sept médicaments antirétroviraux fabriqués par Ranbaxy ont été retirés de cette liste après que la société ait trouvé quelques différences dans les documents attestant de l’équivalence biologique des ces médicaments avec les versions brevetées. En août dernier, l’OMS avait, pour les mêmes raisons, retiré trois médicaments des laboratoires Ranbaxy.
L’impact de la décision de Ranbaxy sur les pays africains ayant fait le choix des traitements sous antirétroviraux n’est pas encore mesurable.
«Bien sûr que l’interruption des programmes de traitement sous antirétroviraux nous inquiète, particulièrement dans les pays en voie de développement car bon nombre de ces pays ont déjà commandé d’importantes quantités,» a indiqué à PlusNews Daniela Bagozzi, le porte-parole de l’OMS.
Selon Bagozzi, cela ne signifie pas que ces médicaments posent de réels problèmes en terme de sécurité sanitaire. En revanche, ce qui est préoccupant est que nul ne sait si ces médicaments offrent ou pas les mêmes avantages thérapeutiques que les originaux à partir desquels ils ont été conçus.
L’OMS a donc préconisé que les patients sous traitement interrompent la prise des médicaments antirétroviraux déclassés. Toutefois, si aucun autre traitement compatible aux normes standard de qualité n’est disponible, l’OMS recommande aux patients de poursuivre leur traitement avec les médicaments déclassés car l’interruption peut s’avérer plus dangereuse pour la santé des patients.
A en croire Bagozzi, le déclassement par l’OMS de certains médicaments n’oblige pas les pays à interdire la vente des produits Ranbaxy. Il revient à chaque pays de décider s’il continue ou pas à utiliser ces médicaments.
Toutefois, les pays africains ayant recours aux ressources du Fonds pour financer l’achat de médicaments antirétroviraux devront cesser d’utiliser les médicaments déclassés puisque que, selon le Fonds, seuls les produits approuvés par l’OMS doivent être utilisés. Il s’agit notamment du Bénin, de la République Centrafricaine, de la Côte d’Ivoire, du Malawi et du Swaziland.
«De toutes les subventions que nous avons accordées dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA, près de 10 pays utilisent actuellement les produits des laboratoires Ranbaxy,» a confirmé à PlusNews Tim Clark, le porte-parole du Fonds Mondial.
Il est cependant peu probable que l’annonce de Ranbaxy aura un impact réel sur le programme de traitement de Médecins sans frontières (MSF) en Afrique du Sud, étant donné que ce programme n’utilise que deux médicaments du laboratoire et que ceux-ci peuvent être remplacés facilement, a indiqué à PlusNews Marta Darder, la coordinatrice de MSF pour l’accès aux médicaments essentiels.
Pour plus d’informations sur les implications pratiques du retrait des médicaments Ranbaxy de la liste de l’OMS, visitez le site :
http://mednet3who.int/