Les refuges temporaires, ouverts pour accueillir les ressortissants étrangers déplacés par les flambées de violence xénophobe qui ont secoué le pays dans le courant de l’année 2008 doivent être fermés, selon un porte-parole des autorités provinciales sud-africaines.
« Ces refuges sont temporaires et ont été ouverts dans le cadre d’une intervention d’urgence [au cours des attaques]. Ils ne sauraient être considérés comme des résidences permanentes ; en la situation actuelle, les conditions ne le permettent pas. Les résidents des refuges sont libres d’aller vivre au sein des communautés », a indiqué Thabo Masebe, porte-parole du gouvernement de Gauteng, la province la plus riche d’Afrique du Sud, où sont survenues les premières flambées de violence, en mai 2008.
Le 30 septembre, M. Masebe a nié les allégations selon lesquelles le gouvernement tenterait d’imposer la fermeture de ces refuges le jour même, au mépris d’un arrêt de la Cour constitutionnelle. « Nous n’allons pas fermer ces refuges aujourd’hui [le 30 septembre] ; conformément à l’arrêt de la Cour, nous avons jusqu’au 4 octobre », a indiqué M. Masebe.
Selon le Consortium pour les migrants et les réfugiés (CoRMSA), qui a réussi à obtenir un sursis auprès de la Cour constitutionnelle pour pouvoir reporter la fermeture des refuges au plus tôt au 30 septembre, le gouvernement a communiqué des avis aux résidents le 29 septembre, les avertissant que les camps seraient fermés le 30.
Selon les médias locaux, Pius Langa, président de la Cour constitutionnelle aurait déclaré dans le cadre du dernier arrêt, rendu en septembre, que toutes les parties pourraient continuer de travailler à la fermeture des refuges, sous certaines conditions, jusqu’à ce que les arguments en faveur et en défaveur des camps soient présentés à la cour, le 20 novembre.
Plus de 60 personnes ont été tuées, des centaines ont été blessées et près de 20 000 migrants originaires des pays voisins ont été déplacés par ces attaques, qui se sont étendues à l’ensemble du pays.
Les refuges sont désormais au centre d’une bataille judiciaire permanente depuis que le gouvernement provincial a annoncé, à la fin du mois de juillet, qu’ils seraient fermés avant le 15 août, incitant un certain nombre d’organismes de la société civile à engager des procédures judiciaires.
Selon l’arrêt de la cour, les immigrés clandestins devraient être expulsés de ces refuges et renvoyés dans leurs pays d’origine ; les résidents autorisés devraient être réintégrés au sein des communautés, et les personnes qui perçoivent une aide au logement devraient être invitées à quitter les camps.
Quelque 6 000 migrants, dont certains sont des réfugiés ou des demandeurs d’asile, ont été logés dans ces refuges. « Il ne reste que 2 000 personnes environ dans les camps ; nous pensons qu’un grand nombre d’entre elles vont partir au cours des prochains jours », selon M. Masebe.
Environ 700 personnes encore logées dans ces refuges reçoivent une aide financière à la location d’un logement, versée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a-t-il ajouté. Certains résidents sont réticents à quitter ces camps, de crainte d’être persécutés.
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