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La rare transmission du VIH de l’enfant à la mère

La manière dont Nasiba, 32 ans, et son fils de deux ans, Akram, ont été infectés au VIH n’a rien à voir avec l’histoire d’un mari infidèle et d’une mère qui infecte involontairement son enfant.

Nasiba et Akram vivent dans le village de Yangi-Nookat, dans le district de Nookat, dans le sud-ouest du Kirghizistan, où la plupart des habitants survivent en exploitant de petites surfaces agricoles, et où le taux de chômage est si élevé que de nombreux habitants sont partis vers la Russie ou d’autres pays, à la recherche d’un emploi.

Akram avait sept mois lorsqu’une forte fièvre a poussé Nasiba à emmener à l’hôpital local de Nookat. « Quand les médecins ont vu que le bébé avait 40 degrés, ils ont décidé d’utiliser un cathéter [pour lui administrer des produits en intraveineuse] pour faire baisser sa forte température », s’est-elle souvenue.

C’est l’aiguille du cathéter qui a infecté Akram au VIH, mais cela n’a été découvert que plus tard. Dans l’intervalle, inconsciente du risque, Nasiba a continué à allaiter son fils. Elle pense aujourd’hui qu’elle a elle-même été infectée via une petite coupure au niveau de son sein, alors qu’Akram avait une infection buccale.

Un médecin à Ferghana, en Ouzbékistan voisin, les a diagnostiqués tous les deux positifs au VIH quelques temps plus tard. Le mari de Nasiba a réagi à la nouvelle en jetant sa femme et son fils à la porte.

« Il m’a frappée et m’a dit de retourner à l’endroit où j’avais été infectée. Il n’a pas cru ce que je lui disais », a dit tristement Nasiba. Par chance, les parents de son mari l’ont recueillie chez eux avec son fils, ils y sont encore aujourd’hui.

En raison de la pauvreté et de la stigmatisation, les parents des enfants séropositifs au Kirghizistan placent parfois leurs enfants dans des institutions de soins publiques, mais Nasiba avait des doutes sur la qualité des soins que les enfants pouvaient recevoir dans de tels lieux.

« Une fois, [mes beaux-parents] m’ont dit, énervés : ‘puisque l’enfant a été infecté à cause [d’une négligence des travailleurs de la santé] de l’Etat, c’est à l’Etat de le soigner et de lui fournir tout ce qu’il faut’ », a dit Nasiba à IRIN/PlusNews. « Mais je ne laisserai jamais mon enfant dans une institution; il vivra uniquement avec moi ».

Bien qu’Akram ait maintenant deux ans, il ne peut ni marcher ni parler. Il est sous traitement antirétroviral (ARV), mais, a dit Nasiba, « nous avons des difficultés à recevoir à temps les médicaments nécessaires ».

Interrompre une thérapie ARV peut faire muter le virus, qui devient alors résistant aux médicaments, entraînant l’échec du traitement. « Je suis perdue et je ne sais pas quoi faire. Je ne sais qu’une seule chose : je dois tout faire pour que mon fils se sente bien », a dit Nasiba.

En juillet 2008, il y avait 1 700 adultes et 86 enfants vivant avec le VIH au Kirghizistan, sur une population totale de cinq millions de personnes, selon le ministère de la Santé. Près de la moitié de ces patients sont originaires de la province d’Osh, où vit Nasiba. Rien que cette année, 41 enfants ont été dépistés positifs au VIH à Osh.

Chaque jour, des gens viennent voir Nasiba pour lui demander conseil, ou simplement pour pleurer après avoir découvert que leur enfant était infecté au VIH. « Ils viennent des districts de Nookat, Osh et Karasuu pour me voir. Je ne sais pas comment ils m’ont trouvée », a-t-elle dit. « A cause de la stigmatisation, ils ont peur que les gens découvrent que des membres de leur famille sont séropositifs ».

Nasiba a récemment pris part à un programme de formation sur le VIH/SIDA organisé par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans la ville kirghize d’Issykkul. Des experts, psychologues, responsables gouvernementaux et organisations non gouvernementales des Etats d’Asie centrale ont participé à cette session.

« Nous avons tous évoqué les problèmes que rencontrent les familles dont des membres sont séropositifs », a dit Nasiba. « J’ai reçu beaucoup d’informations, et tellement de soutien moral que quand je suis rentrée chez moi, j’ai mené des séminaires similaires pour les parents ayant des enfants séropositifs. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ils m’écoutaient, à quel point c’est important pour nous ! »

gm/at/cb/ks/he/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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