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Bientôt de nouveaux refuges pour les déplacés

Le gouvernement sud-africain a décidé, le 29 mai, d’ouvrir de petits refuges temporaires pour les ressortissants étrangers déplacés par les dernières flambées de violence xénophobes, plutôt que de grands camps de réfugiés permanents.

Pour lancer ce projet, il faut au préalable que les provinces touchées par les violences soient déclarées zones sinistrées, afin que les fonds nécessaires puissent être débloqués aux termes de la loi sur la gestion des catastrophes.

Les autorités des provinces de Gauteng et du Cap-Occidental se chargent actuellement de localiser avec diligence les lieux appropriés pour accueillir ces refuges temporaires, selon un communiqué officiel.

On ignore dans quelle mesure ce projet fera intervenir les organisations humanitaires internationales, telles que le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), bien que les responsables des Nations Unies consultent actuellement les autorités des provinces et se rendent dans les refuges temporaires existants.

Le gouvernement sud-africain a souligné que ces nouveaux refuges devraient être temporaires, et qu’il comptait réinsérer les ressortissants étrangers au sein de leurs communautés.

Paul Mashatile, chef par intérim du gouvernement de Gauteng, la province la plus riche d’Afrique du Sud, a déclaré aux médias locaux que 10 lieux sûrs temporaires seraient créés dans la province pour accueillir les citoyens déplacés.

Gauteng a été l’épicentre des violences xénophobes qui ont éclaté il y a plus de deux semaines et se sont rapidement propagées à travers un grand nombre de provinces sud-africaines, coûtant la vie à au moins 56 personnes. Des dizaines de milliers de personnes ont également été déplacées et bien d’autres encore ont dû fuir pour retourner dans leurs pays d’origine.

Dans un camp divisé, situé au nord de Pretoria, à Gauteng, où les ressortissants somaliens et érythréens se battent avec les citoyens d’autres pays, les habitants sont sceptiques au sujet de ce plan de réinsertion et demandent l’aide des Nations Unies plutôt que du gouvernement sud-africain.

« Nous avons besoin d’une aide internationale », a affirmé Malcolm Guilherme, un Angolais qui séjourne actuellement avec sa femme, sa fille et trois autres familles dans l’une des 44 tentes du camp. « Ce gouvernement [sud-africain] est limité. S’ils veulent ramener les gens [dans leurs communautés], ils doivent nous aider. Nous avons tout perdu, tous nos biens. Nous avons besoin d’une aide financière ».

Aucune confiance en le gouvernement

Selon Benny Ayo, éthiopien d’origine, bon nombre d’étrangers ne font pas confiance au gouvernement sud-africain ; c’est pourquoi ils insistent pour que les Nations Unies interviennent.

« Nous sommes des réfugiés », a indiqué Benny Ayo, comptable de profession, qui ne parvient pas, dit-il, à trouver du travail en Afrique du Sud. « Nous attendons. Le HCR a été chargé de nous aider par les Nations Unies. Ils [le gouvernement sud-africain] nous envoient ici et ils nous ignorent ».

Les résidents du camp se sont plaints de distributions alimentaires peu fréquentes.

Selon M. Guilherme, les quatre familles qui vivent dans sa tente ont reçu trois boîtes de fèves et deux boîtes de poisson pour faire un repas le 28 mai, puis rien jusqu’au 29 mai, dans l’après-midi, où ils ont reçu du pain, de la soupe et des oranges, mais il s’agissait là du premier repas de la journée, s’est-il plaint, et quitter le camp pour se procurer de la nourriture est considéré comme dangereux.

Ce sont les services de gestion des urgences de la municipalité de Pretoria qui organisent la distribution des vivres donnés par divers organismes de la société civile.

Dans le camp, une tente abrite un dispensaire, et les vaccinations doivent commencer bientôt. L’approvisionnement en eau est intermittent, mais des douches devraient bientôt être aménagées.

Outre les refuges temporaires, le gouvernement prévoit de créer des tribunaux spéciaux pour poursuivre rapidement les individus arrêtés pour avoir commis des actes de violence ; d’assurer un approvisionnement adéquat en vivres, en vêtements et en équipement médical ; de sensibiliser les communautés touchées afin que les ressortissants étrangers puissent retourner chez eux en toute sécurité, et d’accélérer le rythme de prestation des services les plus essentiels.

Un certain nombre de personnes interrogées se demandent néanmoins comment elles pourront retourner dans leurs communautés sans ressources.

« Beaucoup de gens avaient leur propre commerce », selon Mohammed Dahir, un Somalien qui vit en Afrique du Sud depuis 11 ans. « Certains avaient des entreprises qui valaient plus de 400 000 rands (53 000 dollars) et aujourd’hui, ils n’ont plus rien, pas même des vêtements. Comment les gens vont-ils survivre ? Les personnes qui nous ont fait du mal sont encore là ».

tj/go/he/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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