1. Accueil
  2. Middle East and North Africa
  3. Iraq

Les miliciens chiites attaquent les convois humanitaires dans la banlieue de Bagdad

Le 30 avril, les responsables du gouvernement et les habitants de Sadr City, un quartier de Bagdad où vivent essentiellement des communautés chiites, ont accusé les miliciens partisans de Moqtada al-Sadr d’avoir attaqué des convois humanitaires et fermé des écoles.

Les miliciens ont en effet posé des bombes en bordure de route pour cibler des convois humanitaires chargés de rations alimentaires et de médicaments. Ils ont également ciblé des écoles, des ambulances et des véhicules du service public, selon Tahsin el Cheikhli, porte-parole du gouvernement.

« Ces groupes terroristes [les milices chiites de l’Armée du Mahdi de Moqtada al-Sadr] ont fermé six centres médicaux et 86 écoles, en menaçant les employés et [en ordonnant aux] familles de ne pas envoyer leurs enfants dans ces écoles, qui leur servent de bases pour mener leurs opérations », a indiqué M. el Cheikhli.

« Au total, 22 camions remplis de bombonnes de gaz domestique ont réussi à pénétrer [dans Sadr City] au cours des trois dernières semaines, sur les 77 envoyés par le ministère du Pétrole », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse, tenue dans la Zone verte fortifiée de Bagdad.

Le gouvernement a réussi à couvrir près de 80 pour cent des besoins médicaux et autres, malgré les affrontements et les frappes aériennes lancées par les autorités et les forces américaines, « mais pas dans toutes les régions, puisque des opérations militaires sont encore menées dans certaines », a-t-il expliqué.

Le 25 mars, les forces de sécurité du gouvernement, soutenues par les Etats-Unis, ont lancé des opérations de répression contre les miliciens de l’Armée du Mahdi à Bassora, dans les provinces du sud et à Bagdad, où les banlieues de Sadr City et de Shula sont assiégées.

Sadr City : des problèmes médicaux et éducatifs

Selon Abbas Owaid, directeur général de l’hôpital Fatima el Zahra, l’un des quatre de Sadr City, les hôpitaux du quartier pâtissent encore d’une pénurie de médicaments et d’équipements.

« La situation est extrêmement critique et instable. Nous avons encore un besoin pressant de bandages, d’analgésiques, de seringues et autres matériels de premiers secours. Nous avons du sang, parce que les gens en donnent, mais nous avons tout de même besoin de sang en plus, parce qu’il y a des blessés », a expliqué Abbas Owaid à IRIN.

« Nous avons encore des problèmes avec les ambulances, parce qu’aucun des deux camps ne nous fait confiance et qu’ils les attaquent »
« Nous avons encore des problèmes avec les ambulances, parce qu’aucun des deux camps ne nous fait confiance et qu’ils les attaquent. Dans mon hôpital, le travail a diminué de 50 pour cent : l’armée irakienne étant stationnée tout près, il est en effet très difficile pour le personnel médical et les patients de se rendre à l’hôpital », a-t-il indiqué.

Abou Zainab, greffier au tribunal de Sadr City, ne peut pas non plus se rendre à son travail ni envoyer ses trois filles à l’école, les miliciens de l’Armée du Mahdi les forçant à rester chez eux.

« Ils nous disent "nous sommes en situation de guerre [...] et vous devez nous soutenir en faisant grève" et nous n’avons d’autre choix que de leur obéir », a confié Abou Zainab, qui n’a pas souhaité que son nom soit divulgué en intégralité, de crainte des représailles.

« J’ai trois filles. L’aînée est en dernière année de lycée, tandis que les deux autres sont au secondaire. Je pense les envoyer chez des parents qui vivent dans un quartier voisin, et j’espère que les autorités leur permettront temporairement de poursuivre leurs études dans d’autres établissements », a-t-il ajouté.

sm/ar/cb/nh/vj


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join