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Appel à prolonger le plan de justice transitionnelle jusqu’en 2009

La Commission indépendante des droits humains de l’Afghanistan (AIHRC) a appelé le gouvernement et la communauté internationale à prolonger jusqu’à décembre 2009 la période pendant laquelle des poursuites pourront être engagées à l’encontre d’auteurs de violations des droits humains et de crimes de guerre commis dans les 21 années qui ont précédé l’an 2001.

Le plan d’action pour la paix, la réconciliation et la justice en Afghanistan, connu sous le nom de « plan d’action pour la justice transitionnelle », a été lancé en décembre 2005 pour résoudre en l’espace de trois ans les cas de violation des droits humains et de crimes de guerre commis par les différents belligérants pendant la période allant de l’occupation soviétique, en 1979, à la chute des Talibans, fin 2001.

« Le plan d’action n’a pas été appliqué de manière effective et conformément à ses objectifs ; en conséquence, nous voulons qu’il soit prolongé au moins jusqu’à décembre 2009 », a indiqué à IRIN Farid Hamidi, commissaire de l’AIHRC, à Kaboul.

Certaines organisations internationales de défense des droits humains telles que Human Rights Watch ont critiqué le président Karzaï et les acteurs internationaux qui le soutiennent : ceux-ci, disent-elles, ne font pas grand-chose pour traduire en justice les criminels de guerre et adoptent au contraire une politique de « dépendance » vis-à-vis de puissants seigneurs de guerre qui auraient commis des crimes par le passé.


Photo: Shoaib Sharifi/IRIN
En Afghanistan, le conflit armé des deux dernières décennies a entraîné de nombreuses violations des droits humains, selon les organisations de défense des droits humains
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Environ 75 pour cent des 6 000 Afghans interrogés par l’AIHRC sur la question des crimes passés ont affirmé que les criminels de guerre devaient être traduits en justice, et plus de 60 pour cent d’entre eux ont rejeté toute idée d’amnistie pour les criminels.

Soixante-neuf pour cent ont affirmé qu’eux-mêmes et/ou des membres de leurs familles proches avaient été des victimes directes des violations des droits humains commises au cours des deux dernières décennies, selon le rapport A Call for Justice (Un appel pour la justice), publié en 2005.

Et pourtant, depuis 2001, les présumés criminels de guerre n’ont été inquiétés par aucune enquête officielle et judiciaire, a déploré l’AIHRC.

« La voix du peuple afghan n’a pas été entendue, comme le prouve le rapport A Call for Justice », a indiqué Norah Niland, responsable de la section des droits humains de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (UNAMA).

Selon Mme Niland, le plan d’action pour la paix, la réconciliation et la justice est un plan global couvrant un large éventail de processus et de mécanismes destinés à permettre à l’Afghanistan de s’attaquer aux exactions du passé, de rendre leurs auteurs responsables de leurs actes, de servir la justice et de parvenir à la réconciliation nationale. Il ne doit pas se limiter à des procédures judiciaires et à des procès.

« Il s’agit aussi de reconnaissance, de consignation des faits, de réconciliation et de pardon », a ajouté Mme Niland.

Selon elle, Louise Arbour, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme a demandé en novembre 2007 que le gouvernement afghan et la communauté internationale « reconduisent et réactivent » le « plan d’action pour la justice transitionnelle ».


Photo: Abdullah Shaheen/IRIN
L’Afghanistan estresté empêtré dans un cycle de violences dues au conflit et d’insécurité généralisée
Pas de paix sans justice

Le plan d’action pour la paix, la réconciliation et la justice a été conçu pour panser les blessures des crimes passés, tenir les criminels pour responsables de leurs actes et encourager la réconciliation nationale afin qu’une paix et une stabilité durables puissent être instaurées en Afghanistan, a confié à IRIN la députée Shoukria Barakzai.

Toutefois, ce plan n’a pas été soutenu par un engagement politique et ses objectifs sont loin d’avoir été atteints, ce qui explique que l’Afghanistan soit resté empêtré dans un cycle de violences dues au conflit et d’insécurité généralisée, a indiqué l’AIHRC.

« Il n’y a pas d’autre moyen d’instaurer la paix en Afghanistan que l’application effective de ce plan d’action », a fait observer M. Hamidi de l’AIHRC.

Un point de vue que partage Norah Niland de l’UNAMA : « La justice est intrinsèquement liée à [l’instauration d’une] paix durable ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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