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Des organisations de défense des droits humains condamnent les agressions xénophobes

Des organisations sud-africaines de défense des droits humains ont condamné la vague d’agressions xénophobes qui aurait fait quatre morts et des centaines de sans-abri.

Au cours du tout dernier incident, qui s’est produit le 24 mars, deux ressortissants étrangers auraient été tués par un groupe d’individus qui ont mis le feu à leurs domiciles, dans un township de la périphérie de Pretoria, la capitale.

« Au moins un millier de personnes ont également fui leurs maisons au cours de cette dernière agression. Nous sommes très inquiets », a indiqué Vincent Moaga, porte-parole de la Commission sud-africaine des droits humains (CSADH), qui a ouvert une enquête.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué avoir recensé au moins six agressions contre des ressortissants étrangers au cours des dernières semaines, dont le meurtre par arme à feu de deux migrants dans un autre township de la périphérie de Pretoria, le 18 mars. Selon la presse locale, après ces meurtres, des milliers de personnes déchaînées ont commencé à s’en prendre aux étrangers vivant dans quatre autres campements sauvages.

« La plupart de ces agressions résultent des tensions sociales qui existent au sein des communautés », a indiqué Jack Redden, porte-parole du HCR en Afrique du Sud. « Bon nombre de ressortissants étrangers qui n’ont pas les moyens de se loger dans les centres-villes ont commencé à s’installer dans les townships – et sont devenus la cible des tensions qui y couvent du fait du peu de services disponibles ».

D’après l’enquête sur la population active, réalisée en 2007 par le gouvernement, sur les près de 17 millions de personnes qui constituent la population active de l’Afrique du Sud, environ un quart est officiellement sans emploi. Près de 3,5 millions d’autres sont classés dans la catégorie des « demandeurs d’emploi découragés » ou au chômage. Au cours des dernières années, il y a eu de nombreuses manifestations, parfois violentes, pour dénoncer la lenteur observée dans le déploiement des services dans le pays. L’intolérance envers les étrangers est également un problème de longue date.

« C’est une nouvelle forme de racisme », a commenté Annah Moyo, une avocate, spécialiste des droits humains, qui travaille avec le Zimbabwe Exiles Forum (ZEF). « C’est compréhensible, je pense : les Sud-africains se sentent menacés puisque bon nombre d’employeurs préfèrent embaucher des ressortissants étrangers parce qu’ils peuvent les exploiter. Mais la violence n’est jamais justifiable ».

Une réaction inappropriée

Selon M. Redden du HCR, l’agence onusienne a reçu de nombreuses plaintes à propos de la réaction de la police, jugée inappropriée. « Aucun auteur de ces incidents n’a été arrêté ».

En revanche, la police a fait la Une des journaux le mois dernier lorsqu’elle a arrêté 500 personnes, en majorité des migrants Zimbabwéens, dans une église méthodiste du centre de Johannesburg. La police avait d’ailleurs été accusée de violations des droits humains.

À en croire les forces de l’ordre, elles seraient intervenues dans l’église, connue pour servir de refuge aux sans-abri, après avoir reçu des plaintes accusant certains locataires de l’église d’être impliqués dans des crimes.

IRIN n’a pas été en mesure d’obtenir les commentaires de la police sur les derniers incidents qui se sont produits à la périphérie de Pretoria, mais selon la presse locale, qui cite le capitaine Thomas Mufamadi, porte-parole de la police, il n’est pas encore établi que les agressions du 19 mars ciblaient délibérément les étrangers.

En tant que super puissance économique régionale, l’Afrique du Sud attire de nombreux migrants – légaux et clandestins – venus des quatre coins du continent et d’ailleurs. La xénophobie est contraire « aux valeurs et à l’esprit de la Constitution de l’Afrique du Sud », a expliqué M. Moaga de la CSADH.

« Il faut éduquer nos concitoyens et changer les préjugés qu’ils ont vis-à-vis des étrangers, qui sont ici à cause des problèmes qu’ils rencontrent dans leurs pays ».

jk/oa/ads/nh


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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