James Matovu, un cadre trentenaire de Kampala, la capitale ougandaise, a dernièrement rencontré une fille qui lui plaît beaucoup et a confié à IRIN/PlusNews que bien qu’elle soit « quelqu’un de vraiment bien », il ne parvenait pas à passer outre sa séropositivité.
« Elle est vraiment mignonne, vraiment séduisante. Je l’avais rencontrée environ un an auparavant, puis nous nous sommes retrouvés un soir, alors qu’elle était en vacances. Elle habitait au Royaume-Uni. Nous avons commencé à nous raconter ce que nous étions devenus depuis notre dernière rencontre, nous sommes sortis dans une boîte de nuit et je l’ai raccompagnée chez elle.
« Après cette rencontre, nous sommes restés en contact. Je pense que nous étions attirés l’un par l’autre. Nous passions beaucoup de temps ensemble et les gens ont commencé à nous voir. Une rumeur courait selon laquelle lorsqu’elle était très jeune, elle avait eu un accident de voiture et avait contracté le VIH lors d’une transfusion sanguine. Mais elle ne m’en avait jamais parlé, et en conséquence, je ne lui en avais jamais parlé. Nous continuions juste à être amis.
« Je me moquais bien de son statut sérologique. Le problème s’est posé quand elle a commencé à tomber amoureuse de moi. Une nuit, elle m’a embrassé, je n’ai pu résister, mais j’avais toujours cette histoire de VIH derrière la tête. J’ai pensé que si j’avais cette histoire derrière la tête, je devais peut-être alors aborder le sujet.
« Ainsi, je l’ai questionnée sur la rumeur dont j’avais eu vent. Elle a pleuré pendant un moment puis a reconnu que c’était la vérité. Elle m’a ensuite confié que la maladie avait entravé grand nombre de ses relations. Je me souviens qu’elle a dit quelque chose de très profond, que la transfusion qu’elle avait reçue en signe d’amour lui avait également donné le VIH, qui l’empêchait de recevoir et de donner de l’amour. Ce fut un moment très triste.
« J’aimerais pouvoir outrepasser cela, mais je ne peux pas. J’aurais aimé pouvoir avoir des rapports sexuels avec elle, mais je n’y parvenais vraiment pas. Je connais les statistiques, je sais que j’ai peu de risques de contracter le virus si j’utilise un préservatif, que beaucoup de personnes ont des relations dans le cadre desquelles l’une est séropositive et l’autre est séronégative, mais même si le risque est minime, je ne veux pas courir ce risque. Je me sens coupable, mais je ne peux pas changer la façon dont je ressens les choses.
« Heureusement, nous sommes encore de bons amis. Elle est rentrée à Londres et nous nous parlons souvent. J’espère qu’elle rencontrera quelqu’un qui pourra passer outre sa séropositivité, et se rendre compte qu’elle est une fille géniale. Je ne suis pas cette personne. »
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