1. Accueil
  2. Middle East and North Africa
  3. Palestine

Des militants palestiniens ouvrent une partie de la frontière avec l’Egypte

Le 23 janvier à l’aube, des militants palestiniens ont fait sauter à l’explosif une section de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, permettant ainsi à des dizaines de milliers de Palestiniens de sortir et d’entrer librement dans l’enclave pour la première fois, depuis juin 2007.

« Je vais à El Arish voir ma fille mariée. Je ne l’ai pas vue depuis quatre ans, indique Om Mohammed, alors qu’elle s’apprête à passer à travers le trou de deux mètres de diamètre, pratiqué dans le mur qui délimite la frontière. « J’espère pouvoir la voir ».

Une autre dame, accompagnée de ses cinq jeunes enfants, se dirige elle aussi vers la frontière, voisins et amis l’aidant à transporter ses bagages. Coincée à Gaza après la prise de contrôle de l’enclave par le Hamas et la fermeture de la frontière de Rafah avec l’Egypte, elle se réjouit aujourd’hui de rejoindre son mari dans les Emirats arabes unis, confie-t-elle à IRIN.

D’autres Gazaouis sont allés en Egypte pour faire le plein de courses : certains ont acheté de la nourriture et des médicaments, d’autres sont revenus avec des produits alimentaires industriels, des boissons gazeuses, des cigarettes et autres « produits de luxe » qu’Israël interdit d’importer dans l’enclave depuis six mois. Jamais de pareilles scènes ne s’étaient produites depuis le retrait d’Israël de Gaza en 2005.

« Je suis allé en Egypte pour acheter du gasoil », a affirmé Hathem Abou Touame, chauffeur de profession, soulignant que la récente pénurie de carburant à Gaza était due aux restrictions imposées par Israël, vraisemblablement en réponse aux tirs de roquette essuyés par le pays. « Ils ont refusé de m’en vendre alors j’ai acheté beaucoup de savon, que j’espère revendre à Gaza ». Le savon aussi est un produit de consommation difficile à trouver à Gaza.

Toutefois, certains ont été plus chanceux et ont réussi à se procurer différents types de carburant qu’ils ont ramenés avec eux, alors que d’autres ont acheté du bétail et des matériaux de construction, notamment du ciment.

Des centaines de Palestiniens exclus de Gaza ont aussi pu revenir dans l’enclave.

Des événements « non planifiés »

Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a confié à IRIN que ces événements n’avaient « pas été planifiés ».

« C’était une réaction normale à la pression que subissait la population palestinienne de Gaza. C’est une explosion de la population assiégée », a-t-il affirmé, appelant à la réouverture des frontières et à la fin du « siège » de la ville.

Les responsables de la sécurité israélienne, cités dans la presse locale, se sont dits très préoccupés – « une menace de tout premier plan contre la sécurité » - de constater que des militants introduisaient des armes pour multiplier leurs caches. Selon un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, l’Egypte est responsable de la gestion de la frontière.

Des témoins ont affirmé avoir vu des hommes masqués faire passer des marchandises en contrebande dans Gaza, mais ils n’ont pas pu vérifier la nature des produits. Des soldats égyptiens, en très petit nombre, étaient postés près de la zone frontalière, mais ils ne sont pas intervenus, comme ils l’avaient fait la veille en lançant des grenades lacrymogènes pour renvoyer les Palestiniens dans Gaza. Des forces de police et des militants du Hamas étaient aussi présents.

Aujourd’hui, la question que bon nombre de Gazaouis euphoriques hésitent à se poser est la suivante : pendant combien de temps la frontière restera-t-elle ouverte ? Il est en effet clair que l’Egypte et Israël sont mécontents de la situation.

shg/ar/cb/ads/nh


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join