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Une nouvelle stratégie pour combattre le paludisme

Les participants à la réunion d’évaluation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des progrès des pays d’Afrique de l’Ouest en matière de lutte contre le paludisme ont recommandé aux bailleurs de fonds d’accroître leurs contributions pour financer des programmes de pulvérisation intérieure et aider les pays à se procurer les nouveaux traitements antipaludéens.

« Nous avions précédemment recommandé l’utilisation de moustiquaires pour lutter contre le vecteur du paludisme », a indiqué le docteur Stéphane Tohon, point focal de l’OMS pour le programme de lutte contre le paludisme en Afrique de l’Ouest, en marge de la réunion d’évaluation de l’OMS qui s’est tenue à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

« Mais aujourd’hui, l’utilisation par certains pays d’Afrique australe de pulvérisations intérieures contenant du DDT, un insecticide autrefois interdit, a été concluante. C’est un produit très efficace pour combattre le paludisme et il va permettre de lutter contre les moustiques non seulement dans les chambres, mais aussi dans les maisons et sur les vérandas », a expliqué M. Tohon.

Jusqu’à présent, les bailleurs de fonds ont donné essentiellement des moustiquaires imprégnées, et d’après un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) publié le 17 octobre, la production annuelle et la distribution de moustiquaires auraient plus que doublé entre 2004 et 2006.

Selon l’OMS, le DDT est un produit efficace parce qu’il a un effet de longue durée sur les murs et qu’il tue systématiquement les moustiques. Ce puissant insecticide avait été déconseillé il y a 30 ans à cause des risques qu’il présentait pour l’environnement, mais de récentes études réalisées par des spécialistes ont montré que ces risques avaient été exagérés.

« Si certains pays souhaitent utiliser le DDT, nous les aiderons », a affirmé le docteur Wilson Were du service de Prise en charge des cas de paludisme à domicile au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique à Brazzaville, en République du Congo.

Médicaments

L’OMS s’est également dite préoccupée par le fait que certains pays d’Afrique de l’Ouest n’avaient pas les moyens de se procurer les nouveaux médicaments antipaludéens dérivés de l'artémisinine - Artemisin-based Combination Therapy- (ACT) – utilisés pour soigner les patients atteints de paludisme, bien que tous aient pris l’engagement d’abandonner la chloroquine, un vieux médicament moins efficace.

Jusqu’ici, seuls 11 des 17 pays couverts par l’OMS en Afrique de l’Ouest ont commencé à utiliser ces ACT.

« Il faut que nos partenaires s’impliquent et viennent en aide à certains pays en mobilisant les ressources nécessaires, car ces pays ne peuvent pas continuer à utiliser des médicaments qui se sont révélés inefficaces », a plaidé M. Were.

Financement

Selon l’OMS, la région devrait recevoir une aide internationale d’un montant de 400 millions de dollars ; elle sera destinée à financer des programmes de prévention et de traitement du paludisme sur les trois prochaines années. Mais, a indiqué l’OMS, ce montant est insuffisant.

« Avec l’aide de la communauté internationale, nous pouvons réduire le coût du traitement et nous incitons même les pays à distribuer gratuitement ce médicament car le paludisme est une maladie qui sévit dans les pays pauvres ; en outre, il est important de noter que les populations ne se font pas soigner parce qu’elles n’ont pas les moyens », a souligné l’OMS.
Des centres de santé

Les délégués des pays africains présents à la réunion d’évaluation ont été unanimes à reconnaître l’urgence qu’il y a à éradiquer cette maladie tueuse mais, ont-ils souligné, le plus grand obstacle à la lutte contre le paludisme est la faiblesse, voire l’absence, des infrastructures sanitaires.

«Au Liberia, l’un des principaux obstacles est l’absence de centres de santé qui oblige le gouvernement à dépendre d’établissements privés qui ne sont généralement pas très disposés à fournir gratuitement les médicaments », a expliqué Yah Zolia, coordinatrice adjointe du programme de lutte contre le paludisme au Liberia.

Selon les statistiques de l’OMS, 42 pour cent des décès de patients hospitalisés sont dus au paludisme, et 500 000 enfants de moins de cinq ans et 100 000 femmes enceintes sont infectés chaque année.

« Nous invitons nos partenaires, en particulier le Fonds mondial [de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme] dont nous avons sollicité l’aide, à nous donner une réponse positive », a ajouté Mme Zolia.

« Les centres de santé sont éloignés des communautés défavorisées et en rapprochant la médecine de ces populations, nous pensons qu’ils seront soignés plus tôt et qu’ils ne mourront pas du paludisme », a expliqué M. Tohon de l’OMS.

Le paludisme tue chaque année près d’un million de personnes dans le monde et 80 pour cent de ces décès sont enregistrés en Afrique. La sous-région de l’Afrique de l’Ouest représente 45 pour cent de la population du continent et le paludisme est endémique dans 15 des 17 pays couverts par l’OMS.

bo/nr/np/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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