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Stop aux décès de nourrissons

Chaque année, près de 23 000 nourrissons sud-africains meurent au cours du premier mois qui suit leur naissance ; pourtant, un décès sur cinq pourrait être évité par le biais d’une meilleure sensibilisation, et de changements, relativement peu onéreux et faciles à mettre en place, en matière de soins de santé, selon une nouvelle étude publiée par le Conseil de la recherche médicale (MRC).

« La mauvaise nouvelle, c’est que, d’après le rapport, "un décès sur cinq aurait pu, de toute évidence, être évité" ; les inégalités sont également mises en exergue [dans le rapport], les décès évitables étant deux fois plus courants dans les régions rurales », a déclaré Joy Lawn, conseillère principale en politique et en recherche du programme Saving Newborn Lives [Sauvons la vie des nouveau-nés] de Save the Children, une organisation non-gouvernementale internationale de défense des droits de l’enfant, dans l’avant-propos du rapport.

« La bonne nouvelle, c’est que ces décès ne sont pas complexes et que leur prévention n’est pas coûteuse – améliorer la qualité des soins prodigués pendant l’accouchement est une priorité première qui permettrait également de sauver la vie des mères et de réduire [les cas de] handicaps à long terme chez les enfants », a observé Mme Lawn.

Le rapport, intitulé « Saving Babies 2003-2005 » [Sauvons les bébés 2003-2005], a été rédigé par le MRC, à partir de données volontairement soumises par des professionnels de la santé des quatre coins du pays au Programme d’identification des problèmes périnataux ; il porte sur environ 20 pour cent des naissances sud-africaines.

Ces données montrent que chaque année, sur 1 000 nourrissons nés vivants, 21 mourront en l’espace de quatre semaines. Un taux de mortalité néonatale certes inférieur au taux observé en Afrique sub-saharienne – soit 41 pour 1 000 – mais dont il n’y a pas lieu d’être fier. L’Afrique du Sud présente en effet un taux de mortalité néonatale supérieur à d’autres pays au même niveau de revenu par habitant, tels que l’Ile Maurice, où seuls 12 nourrissons sur 1 000 décèdent.

Dans le monde, environ quatre millions de bébés meurent avant l’âge d’un mois. En Afrique, on estime qu’un demi-million de bébés ne survivent pas le jour de leur naissance ; l’accouchement se déroule souvent au domicile de la mère et ne figure pas dans les statistiques officielles.

Obstacle aux OMD

Au cours des deux dernières décennies, il n’y a eu presque aucune augmentation des chances de survie des enfants nés en Afrique, mais certains pays ont malgré tout réussi à réduire le nombre de décès chez les nourrissons.

Selon un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé en 2006, et intitulé Opportunities for Africa's Newborns [Opportunités pour les nouveau-nés d’Afrique], six pays (Madagascar, le Malawi, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Erythrée et le Burkina Faso) ont réussi à réduire le taux de mortalité chez les nourrissons - de 47 pour cent en Erythrée, et de 20 pour cent en Tanzanie et au Malawi.

En Afrique du Sud, aucune diminution n’a été observée, ni du taux de mortalité néonatale ni du nombre de décès périnataux (décès néonataux et mort-nés) depuis 2000, bien que l’on manque de données nationales complètement représentatives sur le sujet.

Selon les auteurs de l’étude, le nombre de décès chez les nourrissons devra être réduit pour que l’Afrique du Sud puisse atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement (OMD) qui consiste à diminuer de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans (quatrième OMD). Les OMD sont une série d’objectifs de développement fixés en 2000 par 192 Etats membres des Nations Unies, et qui devront être atteints d’ici à l’an 2015. Le taux de mortalité maternelle doit lui aussi être réduit des trois quarts au cours de la même période (cinquième OMD).

« Le peu de progrès réalisés en vue d’atteindre le quatrième OMD en Afrique du Sud est troublant [...] Les progrès semblables, à accomplir en vue d’atteindre le cinquième OMD, ne sont pas en marche, et sont retardés par l’épidémie de VIH »
« Pour atteindre les quatrième et cinquième OMD, il faut améliorer considérablement la couverture et la qualité des soins prodigués aux femmes enceintes et à leurs nourrissons, et assurer que le système de santé est bien structuré et qu’il fonctionne correctement », peut-on lire dans le rapport.
 
« Le peu de progrès réalisés en vue d’atteindre le quatrième OMD en Afrique du Sud est troublant [...] Les progrès semblables, à accomplir en vue d’atteindre le cinquième OMD, ne sont pas en marche, et sont retardés par l’épidémie de VIH ».

Des mesures peuvent et doivent être prises

Parmi les statistiques fournies, le nombre de mortinaissances évitables est une donnée particulièrement « saisissante ». La cause la plus courante de décès périnatal (c’est-à-dire survenu avant ou immédiatement après la naissance) est la mortinatalité inexpliquée, qui représente près de 21 pour cent de l’ensemble des décès de nourrissons pesant plus d’un kilogramme à la naissance.

« Presque toutes les femmes qui ont accouché d’enfants décédés dans les heures précédant l’accouchement – un traumatisme et une asphyxie intrapartum [manque d’oxygène à la naissance] ayant été identifiés comme les causes du décès – portaient encore des bébés vivants au moment d’être admises [à l’hôpital] et ont probablement été négligées par le système de santé. De même, l’examen des causes des décès néonataux montre que l’asphyxie intrapartum et le traumatisme à la naissance y contribuent grandement », selon le rapport.

Pour le professeur Anthony Mbweu du MRC, éduquer les mères, les communautés et les travailleurs de la santé est essentiel si l’on veut réduire le nombre des décès : les problèmes liés aux patientes elles-mêmes, qui ignorent notamment qu’il faut surveiller les mouvements du fœtus, sont selon lui les principaux facteurs contribuant aux décès évitables de nourrissons ; ils sont suivis des problèmes liés aux travailleurs de la santé, tels que le non-suivi des progrès de la mère au cours du travail, puis des questions « administratives », comme le manque d’infrastructures et de personnel.

M. Mbweu a observé qu’il y avait « des disparités vraiment criantes entre les provinces, Cap-est, Mpumulanga et Limpopo présentant des taux de mortalité infantile bien plus élevés – deux fois plus dans certains cas – que Cap-ouest et Gauteng [les deux provinces les plus riches]. La socio-économie et l’éducation sont des questions essentielles à la survie des enfants ».

« Nous accueillons favorablement ce rapport et avons noté son contenu, et le fait qu’il porte sur 20 pour cent des naissances qui ont eu lieu dans le pays. Nous en débattrons, en notre qualité de ministère de la Santé, pour identifier les secteurs qui demandent davantage d’attention », a déclaré un responsable du ministère national de la Santé en allusion au rapport « Saving Babies 2003-2005 ».

bb/tdm/he/oa/nh/ads


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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