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Les trafiquants exploitent la grande mobilité des jeunes mineures

Sushma, 16 ans, refuse de révéler sa vraie identité, de peur que les trafiquants qui l’ont vendue à un propriétaire de maisons closes à Kamathipura, le célèbre quartier de la prostitution de Bombay, en Inde, ne la recherchent pour la tuer.

« J’aurais dû écouter les conseils du maître d’école de mon village qui me disait de ne pas croire aux fausses promesses d’un emploi à l’étranger », a-t-elle expliqué à IRIN, regrettant d’avoir quitté son village de la région de Banke, à environ 600 kilomètres au sud-ouest de Katmandou, sans avoir prévenu ses parents.

« Il y a tellement de jeunes villageoises innocentes qui se sont faites avoir par des trafiquants qui leur promettaient de gagner beaucoup d’argent à l’étranger », a déploré Sushma.

Plusieurs associations de lutte contre le trafic des jeunes filles ont sollicité l’aide des autorités policières locales, en particulier celles des agents en poste à la frontière entre le Népal et l’Inde, afin qu’ils contrôlent les sorties du territoire des jeunes filles mineures.

C'est ainsi que la semaine dernière, Maiti Nepal, une importante organisation non-gouvernementale (ONG) népalaise, a intercepté une quinzaine de jeunes filles, dont la moitié d’entre elles étaient mineures.

« Elles étaient toutes détentrices de faux passeports et ne savaient pas même pas où elles se rendaient », a déclaré Keshab Koirala de l’ONG Maiti Nepal, à Banke.

Maiti Nepal et bon nombre d’autres ONG comme Women's Rehabilitation Centre – Centre de réhabilitation des femmes – mènent une campagne de sensibilisation active pour dénoncer les dangers du trafic de jeunes filles, mais les trafiquants peuvent parfois se montrer très persuasifs.

« J’avais confiance en l’homme qui se proposait de m’aider, mais je ne savais pas qu’il me bernait », a affirmé Fudoma Sherpa, une jeune adolescente de 15 ans, sauvée par Maiti Nepal près de la frontière, à Nepalgunj, dans le district de Banke. Selon l’ONG, le présumé trafiquant reste introuvable.

Malgré toutes les mesures prises par le gouvernement et les ONG pour protéger les jeunes filles des trafiquants, la situation a très peu changée, ont regretté les activistes qui expliquent que des centaines de jeunes filles népalaises sont envoyées clandestinement en Inde, chaque année, et y sont contraintes à la prostitution.

Les responsables d’ONG pensent que la levée des restrictions de circulation, imposées pendant le récent conflit armé au Népal, serait l’une des raisons de la progression du trafic de jeunes filles.

En effet, pendant cette période, les jeunes filles ne pouvaient pas quitter facilement les villages parce que les rebelles maoïstes contrôlaient les déplacements de la population. Aujourd’hui, les trafiquants exploitent cette situation.

Les plus vulnérables de toutes sont les jeunes filles qui ont fui leurs villages en raison des violences politiques dans le Terai, une région fortement peuplée du sud du Népal.

Mode recrutement des trafiquants

Selon l’ONG Maiti Nepal, les trafiquants parviennent à attirer les jeunes filles dans la prostitution en leur proposant des emplois fictifs dans les pays du Golfe et d’Asie du sud-est, et la plupart de ces filles vulnérables ont moins de 16 ans.

D’après les enquêtes menées par l’ONG, les propriétaires népalais de maisons closes en Inde s’appuient sur de puissants réseaux dans les villages et villes du Népal pour recruter régulièrement des jeunes filles, et payaient quelques subsides aux trafiquants locaux.

Les jeunes filles mineures népalaises sont vendues à des prix très élevés aux plus grands propriétaires de maisons closes. Il y a quelques années, l’une des plus célèbres propriétaires de maisons closes avait été relâchée grâce à ses relations politiques, ce qui tend à prouver que les trafiquants bénéficient de certaines protections politiques, a conclu l’organisation Maiti Nepal.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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