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Augmentation des cas de stérilité masculine due au conflit

La semaine dernière, Youssef Obeidi, 32 ans, a quitté le centre de planification familiale de l’hôpital de Karada après qu’on lui eut annoncé qu’il ne pourrait pas avoir d’enfant à moins de suivre un traitement de longue durée contre la stérilité. Les médecins lui ont dit qu’en temps de guerre, les hommes étaient davantage exposés au risque de devenir stériles.

« Pendant trois ans, j’ai reproché à ma femme de ne pouvoir tomber enceinte. Mais après une longue consultation à la clinique, un médecin m’a dit qu’elle n’avait aucun problème et qu’elle était tout à fait en état d’être mère. C’est pourquoi j’ai dû me faire examiner », a raconté M. Obeidi.

« J’ai d’abord refusé [de faire des analyses] parce que, dans notre société arabe, être stérile est une honte pour les hommes. Mais par la suite, mon désir d’être père a été plus fort que [ma réticence] et je suis allé à la clinique, où j’ai appris que je ne pourrais pas devenir père car, du fait de leur manque de vélocité, mes spermatozoïdes ne peuvent pas féconder un ovule », a-t-il poursuivi.

Selon le docteur Mohammed Bachir, directeur du centre de planification familiale de l’hôpital de Karada, à Bagdad, le nombre d’hommes stériles en Irak a considérablement augmenté au cours des quatre dernières années, en raison du stress, de la dépression et de l’exposition aux radiations et, peut-être, des substances chimiques.

Hausse de la stérilité masculine

« Avant 2002, moins de quatre hommes par jour faisaient appel à nos services ou nous demandaient conseil, contre 20 à 30 femmes. Aujourd’hui, en revanche, nous recevons un minimum de 60 patients par jour, les hommes représentant la moitié de ce chiffre », selon le docteur Bachir.

« Il est très difficile de dire à un homme irakien qu’il est stérile. Il y a moins de deux ans, un de nos docteurs a même été tué par un patient à qui il venait d’annoncer la nouvelle. Dans le cadre de nos recherches, nous avons découvert que la plupart des hommes complètement stériles habitaient dans des zones où les radiations et les produits chimiques issus de la guerre se trouvaient en plus grandes quantités – surtout dans le sud du pays et aux environs de Bagdad », a-t-il ajouté.

En outre, selon M. Bachir, certains effets indirects de la guerre, tels que le stress et la tension, contribuent également à la forte incidence des cas de stérilité masculine.
Ses patients les plus riches sont envoyés au Complexe médical de la princesse Aicha à Amman, en Jordanie ; ce centre comprend un service spécialisé pour la planification familiale. Ceux dont la stérilité est causée par un stress provoqué par les violences guérissent souvent lorsqu’ils se font traiter à l’étranger, selon le docteur Bachir.

« Mais dans d’autres cas, où les causes [de la stérilité] sont plus graves, le traitement est inutile », a ajouté le docteur. « Malheureusement, le système [médical] irakien est vétuste et s’est beaucoup dégradé, et la plupart du temps, nous ne pouvons rien faire car nous manquons d’équipement spécialisé et de psychologues ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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