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Le gouvernement promet des actions et des financements pour lutter contre la malnutrition

Plusieurs organisations humanitaires internationales ont critiqué les politiques du ministère burkinabé de la Santé en matière de malnutrition, qui ont abouti à une hausse progressive des taux de malnutrition chez les enfants depuis 10 ans. En réponse, le ministère a appelé les organismes à se joindre à lui dans le cadre d’un nouvel effort coordonné.

« Pour la première fois, un budget va être alloué à la lutte contre la malnutrition [et ces fonds seront utilisés par tous les départements] », a annoncé Sylvestre Tapsoba, le représentant du ministère de la Santé responsable de la nutrition, au cours d’un entretien la semaine dernière ; accordé en exclusivité à IRIN, l’entretien est intervenu à la suite d’une réunion des représentants du cabinet sur la malnutrition, à laquelle avaient assisté le président et le Premier ministre, en juillet.

M. Tapsoba a également expliqué que le ministère de la Santé allait créer un Comité national de consultation sur la nutrition, composé de représentants des ministères de l’Agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques, de la Promotion de la femme, de l’Education et de la Défense, ainsi que d’organisations non-gouvernementales et internationales.

Des nutritionnistes seront envoyés dans les 13 zones de santé du pays, et la surveillance des femmes enceintes et des jeunes enfants sera améliorée. Le ministère de la Santé réalisera également des études sanitaires tous les deux ans, et mettra en place des postes d’alerte précoce dans les régions de haut risque chaque été, pendant les cinq mois que dure la période de soudure, a poursuivi M. Tapsoba.

« Nous espérons utiliser les services décentralisés des ministères du gouvernement et des ONG pour atteindre les communautés et les sensibiliser, et pour réunir les cas aigus avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il déclaré. « Tous nos partenaires sont invités à aider le gouvernement à financer cette lutte, car quoi qu’il fasse, il ne peut le faire seul ».

« Nous attendons cela depuis longtemps ; c’était une nécessité pour le pays », s’est félicité Jean-Célestin Somda, un nutritionniste de l’ONG Helen Keller International (HKI). « C’était une question de volonté politique, et le fait qu’un ministre révèle clairement la nécessité d’une telle structure est important », a-t-il poursuivi.

« Nous accueillons favorablement cette nouvelle structure de décentralisation effective de l’action et de l’information, qui aidera les populations à comprendre que de simples actions peuvent sauver des enfants de la malnutrition chronique, une affection qui peut entraîner le décès ou de graves handicaps », a expliqué Salamata Sawadogo, un responsable de l’ONG Sentinelles.

« L’impact de la pauvreté et de l’ignorance peut être réduit par le biais d’une bonne coordination, ciblée sur les populations qui ont besoin d’aide et permettant de leur dire quoi faire lorsque les premiers symptômes apparaissent », a estimé Mme Sawadogo.

Aujourd’hui encore, la malnutrition intervient dans au moins 50 pour cent des cas de décès infantiles et la situation en matière de nutrition est de plus en plus grave, selon les données communiquées à IRIN par le ministère de la Santé, qui dateraient de 2003, année de la dernière étude nutritionnelle à grande échelle. Dans certaines régions, environ 23 pour cent des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, phase à laquelle survient l’émaciation, a révélé le ministère de la Santé à IRIN, cette année.

Le mois dernier, dans un communiqué publié pour annoncer les mesures, le gouvernement a noté que la malnutrition s’était aggravée au Burkina Faso au cours des dix dernières années, malgré la présence accrue des ONG et des bailleurs de fonds, et l’amélioration des technologies de nutrition disponibles dans la région.

bo/nr/dh/nh/ads


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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