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Amélioration de la couverture en eau potable en Région Forestière

Le gouvernement guinéen et 14 agences du Système des Nations Unies ont signé le 20 juillet un programme conjoint d’un montant de 80 millions de dollars américains destiné, entre autres, à accroître le taux de couverture en eau potable en Région Forestière, un région instable du sud-est de la Guinée.

Ce programme ambitionne d’augmenter le pourcentage de personnes ayant accès à l’eau potable dans la région, en le faisant passer de 59 à 85 pour cent d’ici 2011, avec comme objectif principal, la réduction des maladies hydriques comme le choléra et la diarrhée.

« Il y a un réel besoin actuellement », a affirmé Idrissa Souaré, chef du sous bureau du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à N'Zérékoré, capitale de la Région Forestière. « C’est vraiment très préoccupant ».

M. Souaré a par ailleurs indiqué à IRIN que la région ne comptait que 3 067 points d’eau potable – environ la moitié du nombre requis - pour plus de deux millions d’habitants.

L’accès à l’eau potable constitue depuis longtemps un problème en Guinée ; pas seulement dans la Région Forestière, mais dans toutes les autres régions du pays, y compris à Conakry, la capitale. Certains habitants n’ont plus d’eau potable depuis plus de cinq ans.

L’épidémie de choléra qui s’est déclarée début juin dans certains quartiers pauvres de Conakry a déjà trois morts et quelque 163 cas ont été recensés cette saison. L’année dernière, une épidémie plus grave avait provoqué la mort d’une centaine de personnes originaires pour la plupart des préfectures de Gueckédou, Kissidougou, Lola et N'Zérékoré, en Région Forestière. Cette épidémie était en grande partie liée aux mauvaises conditions d’hygiène et à l’accès limité à l’eau potable.

L’amélioration de l’accès à l’eau potable constitue un des volets de ce programme à long terme destiné à relancer la politique de développement économique et sociale en Région Forestière où ont vécu des centaines de milliers de réfugiés des conflits qui ont déchiré des pays voisins tels que le Liberia, la Sierra Leone et, plus récemment, la Côte d’Ivoire.

Le programme conjoint, qui rassemble des partenaires de différentes agences du Système des Nations Unies, entend mobiliser des fonds et coordonner des opérations en faveur d’actions telles que la lutte contre les violences faites aux femmes, l’amélioration de la scolarisation et la création d’emplois.

« Ca va permettre de relancer l’économie de la Guinée Forestière », a expliqué M. Souaré de l’UNICEF. « C’était la région la plus riche de la Guinée, mais aujourd’hui, avec plus de 15 années d’activités d’urgence, cette région est devenue l’une des plus pauvres de la Guinée ».

« Une grande étape »

Le volet Eau du programme conjoint est dirigé par l’UNICEF, qui coordonne déjà dans le pays des programmes scolaires dans le domaine de l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH), financés en partie par l’Union européenne (UE).

Selon l’UNICEF, ce programme prévoit la construction de quelque 300 nouveaux points d’eau et la mise à disposition de produits de traitement de l’eau à des prix abordables qui permettront aux ménages de procéder eux-mêmes à la désinfection de l’eau. Ces produits sont déjà disponibles sur le marché, a précisé M. Souaré.

Une campagne de sensibilisation est également prévue pour informer la population sur les bonnes mesures d’hygiène à adopter et sur les maladies liées à l’eau afin de l’amener à changer de comportement.

« On peut donner de l’eau potable, mais la gestion de cette eau peut la rendre non potable », a déclaré M. Souaré, qui précise que les études ont montré que l’eau produite par une source propre peut devenir polluée avant d’atteindre les robinets des consommateurs, si elle n’est pas gérée correctement.


Photo: IRIN

Six millions de dollars sont déjà disponibles pour financer en 2007 l’ensemble des projets du programme conjoint prévus en en Région Forestière ; toutefois, il restera à mobiliser 74 millions de dollars pour mener à bien ces projets jusqu’en 2011.

« Je crois que si en plus on peut mobiliser et les ressources et la population elle-même autour de ces questions-là, ça serait une étape très grande, non seulement dans la région, mais dans tout le pays », a affirmé Latifou Salami, coordinateur des programmes de l’UNICEF en Guinée.

Le gouvernement de Lansana Koyaté, le nouveau Premier ministre de la Guinée, a pris l’engagement de ne pas faire traîner les choses pour mobiliser les fonds et financer ces projets. Le gouvernement guinéen a longtemps été critiqué pour son incapacité à garantir à la population les services les plus élémentaires, malgré les riches gisements de bauxite, de diamants, d’or et d’aluminium dont dispose le pays.

Projet d’assainissement de l’UE

L’eau potable est un besoin si impérieux en Guinée que plusieurs projets lui sont consacré pour améliorer sa disponibilité.

En 2005, l’Union européenne avait lancé un programme d’assainissement dans des villages de la Région Forestière qui prévoyait la construction de 425 nouveaux points d’eaux et de 1 000 latrines d’ici la fin de l’année 2007.

La stratégie de réduction de la pauvreté de la Guinée pour la période 2007-2010, qui a été présentée à Paris la semaine dernière à une réunion des bailleurs de fonds internationaux, a permis d’aborder dans les détails les programmes d’amélioration de l’accès à l’eau potable dont la distribution en milieu urbain s’est considérablement dégradée depuis 2002.
Cette stratégie concerne notamment la réhabilitation et l’augmentation de la capacité de production d’eau potable, l’introduction de taxes et l’implication du secteur privé.

Selon le rapport 2006 sur l’indice de développement humain publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), 50 pour cent de la population guinéenne n’a pas un accès raisonnable à une source d’eau propre (20 litres d’eau par personne et par jour provenant d’une source située dans un rayon d’un kilomètre, selon la définition des Nations Unies), à savoir un point de raccordement, des colonnes d’alimentation publiques, des forages, des puits protégés, ou un réservoir protégé de collecte d’eau de source et de pluie.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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