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La nouvelle stratégie de réduction des pertes civiles laisse sceptique

Les forces afghanes et internationales engagées dans la lutte contre les insurgés talibans en Afghanistan viennent d’adopter une nouvelle stratégie pour minimiser le nombre de victimes civiles au cours de leurs opérations militaires, a indiqué à IRIN un officiel afghan.

Selon diverses sources non confirmées, plus de 800 civils seraient morts ces derniers mois au cours d’affrontements entre l’armée afghane, appuyée par les forces de la coalition internationale, et des insurgés talibans.

« Un des points de notre nouvelle stratégie commune est l’utilisation pendant les raides aériens de bombes plus petites et plus légères », a expliqué le 30 juillet à Kabul, la capitale, Zahir Azimi, le porte-parole du ministère afghan de la Défense.

Après les vives critiques suscité à travers l’Afghanistan par le lourd bilan des raids aériens des forces américaines et de l’OTAN, qui auraient fait de nombreux morts parmi la population civile, le ministère de la Défense a mis en place une stratégie visant à mieux coordonner les opérations des forces afghanes et internationales et à réduire les pertes involontaires en vie humaine parmi les non-combattants.
 
Cette nouvelle stratégie a été débattue, adoptée et sera rendue publique prochainement, a expliqué le porte-parole du ministère de la Défense.

Le gouvernement afghan et ses partenaires internationaux, y compris la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) dirigée par l’OTAN et l’Opération Enduring freedom - Liberté immuable – (OEF) sous commandement américain, ont exprimé leur volonté de rassurer les populations sur la situation des non-combattants pendant les opérations militaires.

« Les victimes civiles posent un sérieux problème. Elles doivent être évitées à tout prix », a affirmé un porte-parole de l’OTAN-FIAS, à Kaboul, sous le couvert de l’anonymat.

L’OTAN change de stratégie

Dans une interview accordée au quotidien Financial Times, Jaap de Hoop Scheffer, Secrétaire général de l’OTAN, a confirmé que la FIAS utilisera prochainement des bombes de plus petite taille dans ses raids aériens en Afghanistan ; une décision « qui entre dans le cadre d’un changement de stratégie visant à réduire le nombre élevé de victimes civiles qui risque d’entamer le soutien apporté par la population à la lutte contre les Talibans ».

Toutefois, il reste à savoir si cette décision de l’OTAN s’appliquera également aux forces américaines déployées en Afghanistan, mais pas placées sous le commandement de l’OTAN.

Interrogé sur l’application éventuelle de cette décision à l’armée américaine, un porte-parole de l’OEF présent à la base aérienne de Bargam n’a fait aucun commentaire.

Des doutes

Alors que le gouvernement afghan se félicite de la décision de l’OTAN d’utiliser des bombes plus légères dans les bombardements aériens des zones de combat, la Commission nationale des droits humains (AIHRC) et les Nations Unies ne croient pas que de telles bombes feront moins de victimes parmi les populations civiles.

« Il ne s'agit pas de dire si une bombe de petite ou de grande taille est préférable », a souligné Aleem Siddique, porte-parole des Nations Unies à Kaboul. « Toute victime civile est inacceptable », a-t-il ajouté.

« ll ne s'agit de savoir si une bombee de petite ou de grande taille est préférable. Toute victime civile est inacceptable » 
Pour l’AIHRC, si les insurgés continuent de se protéger derrière la population civile dans leur conflit armé, les bombes de petite taille feront quand même des victimes parmi les non-combattants.

Certains Afghans craignent d’ailleurs que la réduction de la taille des bombes ne soit compensée par une augmentation des raids aériens – dont le nombre actuel est supérieur à celui des raids lancés sur l’Irak.

« Les forces internationales devraient renforcer leur présence au sol et cesser de compter sur les frappes aériennes qui, dans la plupart des cas, touchent les populations non-combattantes ».

Le contingent des forces internationales compte actuellement 33 000 soldats provenant de 37 pays et placés sous le commandement de l’OTAN, et plus de 10 000 soldats américains supplémentaires, dirigés par le commandement militaire de l’OEL en Afghanistan.

Des pertes civiles importantes

Le 29 juillet, 12 passagers d’un convoi civil avaient été tués et huit autres avaient été blessés par des hommes armés – considérés comme des sympathisants des Talibans - dans la province de Zabul, au sud de l’Afghanistan, selon un communiqué de presse rendu public par les forces de l’OTAN à Kaboul.


Photo: NATO
Une carte de l'Afghanistan sur laquelle les provinces de Zabul, Kandahar et Helmand sont indiquées en rouge. La plupart des affrontements entre les forces internationales et les insurgés ont lieu dans ces provinces
Le motif de cette attaque n’est toujours pas connu, mais à en croire le ministère afghan de l’Intérieur, les personnes tuées à Zabul étaient des employés d’une société privée de sécurité.

Entre temps, des raids aériens lancés par l’OTAN sur deux districts de la province de Helmand, en proie à une rébellion, au sud de l’Afghanistan, ont fait plus 20 morts parmi les civils, ont indiqué les autorités provinciales.

Au cours de la dernière semaine du mois de juillet, des affrontements entre les Talibans et les troupes afghanes, appuyées par les soldats de la coalition internationale, avaient fait des dizaines de morts parmi les insurgés talibans, ont révélé les autorités.

Selon des spécialistes à Kaboul, en raison de l’accès limité aux zones de combats, les bilans des victimes civiles ne sont pas vérifiables et les parties au conflit s’en servent comme instruments de propagande.

Les Nations Unies ont néanmoins exhorté la presse locale à ne pas diffuser les propagandes auxquelles se livrent les parties au conflit et à assurer une couverture impartiale des événements en Afghanistan.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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