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Une politique de redynamisation de l’éducation largement appréciée

La décision du gouvernement tanzanien d’embaucher plus d’enseignants pour l’année 2007-2008 et d’améliorer la qualité de l’enseignement a été bien accueillie par les spécialistes de l’éducation.

« Beaucoup de professionnels s’accordent à dire que l’aspect le plus important de l’enseignement est l’interaction qui peut exister entre des professeurs compétents et motivés et leurs étudiants », a affirmé à IRIN Suleiman Sumra, professeur à la retraite et chercheur auprès de Hakielimu, une organisation non gouvernementale œuvrant pour la promotion de l’éducation.

Le gouvernement a alloué cette année 18 pour cent du budget national à l’éducation et a annoncé un ambitieux programme de recrutement d’enseignants en juin.

Le 11 juillet, Mme Margaret Sitta, la ministre de l’Education, avait annoncé, au cours d’une session parlementaire à Dodoma, la capitale administrative du pays, que le gouvernement allait recruter 14 490 enseignants du primaire et secondaire pour rehausser le niveau scolaire.

«Le gouvernement délivrera également des autorisations à près de 600 enseignants expatriés travaillant dans des établissements privés primaires et secondaires du pays », a ajouté Mme Sitta, lors de la présentation du budget de son ministère.

Commentant les actions entreprises par le gouvernement pour redynamiser les secteurs de l’éducation primaire et secondaire, M. Sumra a indiqué que le programme de développement de l’éducation primaire 2002-2006 et le programme de développement de l’éducation secondaire 2004-2009 avaient apporté d’importantes améliorations dans l’éducation de base.

Les statistiques du ministère de l’Education montrent que le nombre d’inscriptions dans les établissements primaires est passé de 4 839 361 en 2001 à 7 969 884 en 2006, le taux d’inscription dans ces établissements étant passé de 65,5 pour cent, en 2001, à 96,1 pour cent, en 2006.

« Cela signifie que presque tous les enfants en âge d’être scolarisés sont désormais inscrits dans des écoles primaires », a fait remarquer M. Sumra.

Pression sur les établissements secondaires

L’augmentation du taux d’inscription dans les écoles primaires n’a pas été sans conséquences sur les effectifs des établissements secondaires qui accueillent les écoliers ayant achevé le cycle primaire.

En effet, dans les classes de sixième, le nombre d’élèves est passé de 99 744 en 2003 à 243 359 en 2006.

S’il est vrai que l’augmentation du nombre d’établissements scolaires et d’inscriptions est un facteur important, il convient également de résoudre le problème des enseignants, a souligné M. Sumra.

« Parce qu’on ne peut pas tout faire en même temps et qu’il faut faire des choix, la priorité doit être donnée au recrutement de nouveaux enseignants, mais pas à la construction de nouvelles écoles », a-t-il ajouté.

Au cours des débats sur le budget de l’éducation nationale, les députés ont salué les efforts réalisés les 10 dernières années par le gouvernement en matière de construction d’établissements primaires et secondaires.

Toutefois, ils se sont dits très préoccupés par la pénurie d’enseignants compétents et de matériel didactique, ainsi que par le sous-équipement des laboratoires et des bibliothèques, dans les zones rurales, en particulier.

« Il n’est pas normal que les élèves des zones rurales, qui ont très peu d’enseignants, passent les mêmes examens que leurs collègues d’écoles privées où religieuses plus nanties », a affirmé Ponsiano Nyami, député de la circonscription de Nkasi dans la région de Rukwa, au sud-ouest de la Tanzanie.

M. Nyami a notamment cité l’exemple de l’établissement secondaire de sa circonscription qui n’a qu’un seul professeur, le directeur de l’école. Ce dernier a été contraint de prendre comme adjoint le surveillant général de l’établissement et de remplir certaines tâches administratives telles que la réception des visiteurs.

Selon un autre député, le nombre d’élèves ayant achevé le cycle secondaire était inférieur aux places disponibles dans les 33 universités que compte le pays. Cela signifie que des étudiants de faible niveau se sont vus octroyer des places dans des établissements d’enseignement supérieur.

« Quel type de diplômés faut-il attendre des universités ? », s’est interrogé James Wanyancha, député de la circonscription de Serengeti.

Des grossesses à l’adolescence

La Tanzanie connaît également une augmentation du nombre de grossesses à l’adolescence. Fin mai 2007, le président Jakaya Kikwete avait fait part de ses vives préoccupations face au nombre croissant de jeunes filles enceintes qui abandonnent l’école.

Selon les statistiques officielles, 30 pour cent des filles inscrites en cours préparatoire n’atteignent pas la classe de septième, le cours moyen deuxième année (CM2). Dans les établissements secondaires, 20 pour cent d’entre elles abandonnent l’école avant la classe de troisième.

« Les statistiques gouvernementales montrent que 95 pour cent des élèves filles qui tombent enceintes sont issues de familles défavorisées », a révélé Susan Lyimo, une députée du Chama Cha Demokrasia na Maendeleo (Chadema), un parti d’opposition, lors du débat sur le budget du ministère de l’Education nationale.

Invitant le gouvernement à revoir les lois relatives à l’éducation des jeunes filles enceintes, Mme Lyimo a déclaré :

« Refuser l’éducation à ces filles revient à leur enlever toute chance de développer tout leur potentiel et à les condamner à végéter dans le cercle vicieux de la pauvreté ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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