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La situation des enfants déplacés ne s’améliore pas

En dépit de la fin, en novembre 2006, du conflit népalais qui a duré 10 ans entre les guérilleros maoïstes et le gouvernement, un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays, en majorité des enfants, ne peuvent toujours pas retourner chez elles et vivent dans une extrême pauvreté dans les centres urbains.

Les Nations Unies, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) et les organisations non gouvernementales locales (ONG) estiment qu’il y a plus de 200 000 personnes déplacées à travers le pays depuis le conflit.

Ce chiffre a à peine diminué depuis la fin du conflit car les anciens rebelles maoïstes contrôlent les villages et qu’il est risqué d’y retourner, a indiqué un travailleur humanitaire.

Le nombre d’enfants déplacés dépasse celui des adultes et ce sont eux qui souffrent le plus, a indiqué le NRC au Népal.

Parmi les principales préoccupations des travailleurs humanitaires figurent le fait que les enfants ne puissent pas obtenir leur certificat de citoyenneté et leur acte de naissance, qu’ils n’aient pas accès à une éducation gratuite, qu’ils souffrent d’un manque de nourriture et d’un manque de prestations sociales.

«Je ne me sens pas citoyen de ce pays. Je ne peux rien montrer qui puisse l’attester », a dit le 11 juillet à IRIN Puja Nepali, 14 ans. Découragée, Puja prévoit maintenant de quitter l’école ; en effet, son père, déplacé, ne peut pas se permettre de lui acheter des fournitures scolaires, et encore moins un uniforme ou des cahiers.

Sans un certificat de citoyenneté, les déplacés internes comme Puja sont en effet privés de l’opportunité d’obtenir une aide gouvernementale pour leur scolarité.

Tous les déplacés doivent retourner dans leur village pour pouvoir obtenir leurs papiers, a indiqué le NRC, qui fournit une aide juridique à ces personnes déplacées.

« Obtenir la citoyenneté est devenu une énorme difficulté pour les déplacés car il y a peu de chance pour les plus jeunes qu’ils retournent jamais dans leur village », a dit Angela Lenn, chef de projet pour la consultation, l’information et l’aide juridique au NRC.

Elle a indiqué que son organisation avait demandé au ministre de l’Intérieur ainsi qu’au ministre de la Paix et de la reconstruction de l’aider à résoudre ce problème, mais qu’elle n’avait toujours pas eu de réponse.

Des responsables des ministères ont dit à IRIN qu’ils étaient encore en train de préparer des directives pour le gouvernement local afin que de l’aide soit fournie aux déplacés.

Les enfants sont vulnérables

Les enfants déplacés sont très vulnérables et beaucoup d’entre eux sont forcés de travailler afin de subvenir à leurs besoins, a indiqué la Commission nationale pour les droits de l’homme (NHCR). Beaucoup d’entre eux travaillent maintenant comme employés de maison ou manoeuvres car ils n’ont aucune autre alternative, a indiqué le NHCR.


Photo: Naresh Nawar/IRIN
La plupart des 200 000 personnes déplacées au Népal vivent dans des conditions de pauvreté extrêmes dans des centres urbains
« Il semble très peu probable que la plupart de ces enfants puissent un jour rentrer chez eux, car un grand nombre d’entre eux ont perdu leurs parents pendant ou après le conflit », a indiqué Bed Prasad Bhattarai, un responsable de NHCR.

Les leaders maoïstes ont affirmé que les enfants avaient la possibilité de retourner chez eux avec leurs parents, mais les déplacés ne leur font pas confiance, disent ces derniers en citant des exemples où ils se sont fait maltraités ou ont été empêché de récupérer leurs biens.

« Nous n’avons pas compromis leur sécurité. Ils peuvent retourner chez eux sans crainte » a dit à IRIN un partisan des maoïstes nommé Arhak, en charge du district de Banke, dans l’ouest du Népal.

Rien qu’à Katmandou, la capitale népalaise, plus de 100 000 enfants déplacés vivant avec ou sans leurs parents, ont été recensés, selon l’Association des victimes des maoïstes (MVA), un forum de discussion pour les déplacés.

L’association pense que ce chiffre est plus élevé dans les villes et villages des régions lointaines occidentales du Népal, où l’impact du conflit a été plus important.

« Il ne nous reste rien »

Il y a six ans, Rahja, la mère de Puja, âgée de 45 ans, a été tuée après que sa maison a été prise pour cible dans la zone reculée de Kalikot – à 700 kilomètres au nord de la capitale – durant une bataille qui a opposé les maoïstes aux forces de l’ordre gouvernementales.

« Nous n’avons plus rien. Je reste en vie uniquement pour mes enfants », a dit Gorkhay, 56 ans, le père de Puja qui s’est sauvé de Kalikot avec sa famille lorsque les maoïstes ont tenté de recruter ses enfants comme soldats. Il est très malade mais a peur que sa mort ne rende ses enfants encore plus vulnérables.

Aujourd’hui, sa famille de six personnes vit dans une minuscule chambre dans laquelle ils se partagent un seul lit et cuisinent dans la même salle. Les enfants tombent souvent malades en raison des mauvaises conditions d’hygiène qui prévalent dans la maison.

Gorkhay a rendu visite aux ONG locales et aux organisations humanitaires, aux militants politiques ou encore aux agences gouvernementales afin de trouver de l’aide pour ses enfants, mais il retourne toujours chez lui les mains vides.

« Vivre dans cette ville [Katmandou] est vraiment très mauvais pour mes enfants. Ils souffrent trop », a confirmé Kusum Raoul, une autre déplacée.

Elle a dit regretter d’avoir quitté son village dans la zone de Huma, à près de 750 kilomètres au nord de Katmandou. Elle et ses six enfants travaillent dans divers ménages et la plupart du temps ne sont même pas payés.

nn/ar/cb/sm/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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