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Dans les coulisses du conflit

L’Armée de résistance du Seigneur, petit mouvement rebelle obscur opérant principalement dans le nord de l'Ouganda et critiqué pour sa brutalité et son caractère sectaire, a eu une influence considérable, notamment sur l'aide humanitaire et la politique.

Selon un observateur international basé en Ouganda, la LRA a eu plus d’influence que les bailleurs de fonds sur l’aide humanitaire et la politique. Ce mouvement touche directement trois pays : l’Ouganda, le Soudan et la République démocratique du Congo (RDC).

Au cours de cette dernière décennie, deux millions de personnes ont été déplacées, quelque 20 000 enfants ont été enlevés ou tués, et des millions de dollars ont été dépensés par la communauté internationale pour financer des camps « protégés » établis dans le nord de l’Ouganda.

Les espoirs d’une issue à 20 années de conflit et d’une réinstallation des déplacés reposent désormais sur l’Initiative de paix de Juba, parrainée par la communauté internationale avec la médiation de Riek Machar, le vice-président du Sud-Soudan.

Depuis août 2006, les médiateurs internationaux ont réussi à obtenir une cessation des hostilités et à faire asseoir les deux protagonistes à la table des négociations. Mais ce processus reste précaire. On connaît mal ce mouvement et ses exigences.

« Le défi consiste à trouver une stratégie de sortie à la LRA », a expliqué un participant aux pourparlers de paix.

L’idéologie de la LRA est vague. Elle veut mettre fin au régime du président ougandais Yoweri Museveni et établir un système reposant sur les Dix commandements.

Ses racines politiques, en revanche, sont plus claires, puisqu’elles reposent sur la marginalisation du nord de l’Ouganda, où les groupes internationaux de défense des droits humains ont constaté des violations imputables à la fois au gouvernement et aux rebelles.

La LRA fait partie des mouvements apparus après la prise de pouvoir de M. Museveni, en 1986, année qui marquait, pour le nord, une perte de pouvoir politique allant de pair avec des flambées de violence.

Le nord de l’Ouganda – région dont sont originaires les anciens présidents Amin Dada, Obote et Okello – était perçu par le nouveau régime comme un terrain propice à la rébellion. Les anciens soldats sont alors devenus la cible de la répression étatique et le vecteur des représailles et de la résistance.

Un grand nombre d’anciens soldats ont eu recours à la violence et au vol pour survivre, et sont devenus des fardeaux pour les communautés du nord.

Selon les détracteurs de M. Museveni, celui-ci aurait élaboré une stratégie pour perpétuer un conflit à petite échelle pendant plus de deux décennies. Abandon et répression ont maintenu le nord divisé et marginalisé, selon plusieurs critiques, afin qu’il reste politiquement faible et sous-développé.

Dès lors, malgré la brutalité considérable exercée par la LRA à l’encontre de sa propre communauté, le groupe jouit tout de même de la sympathie tacite de personnes qui, en tant que nordistes marginalisés, se sentent unies par une même cause.

Cette ambiguïté qui caractérise la population ciblée a été exacerbée ces dernières années par l’échec du gouvernement central à trouver une solution politique ou militaire au conflit qui dure depuis 20 ans.

« Quand il est arrivé au pouvoir, notre gouvernement bénéficiait d’une telle adhésion de la part de l’Occident que le conflit qui sévissait dans le nord du pays était une ombre au tableau dont beaucoup de gens ne voulaient pas parler », a expliqué le professeur Morris Ogenga-Latigo, représentant du comté d’Agago (nord) à l’Assemblée. « A cause de ce silence, le conflit a fini par prendre les proportions d’une véritable catastrophe humanitaire ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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